Trésors du Mucem

Crèche de concours
2007.45.1

Cette crèche fait écho à l’exposition Nous sommes foot qui sera proposée au Mucem du 11 octobre 2017 au 12 février 2018. Elle a été réalisée en 2002, pour le concours de crèches d'une petite ville des Abbruzes, Orsogna, par une jeune fille alors âgée de 14 ans. Sur un terrain de football s’affrontent deux équipes de 6 joueurs, devant l’enfant Jésus entouré de la Vierge, Joseph, d’un âne et d’un bœuf d’un côté et de 27 petits angelots placés sur des gradins de l’autre. Cette crèche a été réalisée en l’honneur des 27 enfants et de l’institutrice qui les accompagnait, décédé en 2002 à San Giuliano di Puglia (Molise, centre-est) suite à l’effondrement du toit de l’école entraîné par un violent tremblement de terre. Quoi de plus réconfortant, selon cette jeune fille, que d’imaginer ses camarades au paradis, c’est-à-dire devant un match de football ?

Scène de tractage en vue des élections législatives du 26 avril 1914

Un document de nos archives en lien avec la citoyenneté. Image issue du fonds documentaire du Mucem.

Le 26 avril 1914 se tenait le deuxième tour des élections législatives en France. Avec un peu plus de 11 millions de votants, ces élections donnent la majorité à la gauche radicale, mais, dès août 1914 toutes les tendances politiques ou religieuses se rapprochent pour former l'Union sacrée et souder les Français face à la Première Guerre Mondiale qui vient d'éclater. Cette image, issue du fonds documentaire du Mucem, illustre une scène de tractage qui se déroule dans la 1re circonscription du 11e arrondissement de Paris juste avant les élections législatives du 26 avril. Elle souligne l'absence des femmes lors des élections en France. Les députés furent en effet uniquement élus par les citoyens masculins, les femmes n'obtenant le droit de vote en France qu'en 1944.

Maillot de l’équipe nationale de football d’Algérie
2002
2003.194.7

Le football en Algérie a joué un rôle symbolique dans la constitution politique et les indépendances. En 1958 en effet, onze joueurs d’origine algérienne évoluant dans le championnat national décident de quitter leurs clubs respectifs pour constituer la première équipe d’Algérie, que l’on surnommera plus tard le « onze de l’indépendance » ou le « onze du FLN ».
Jusqu'au 19 juin 2017, le cycle Algérie-France la voix des objets présente au public une partie de la riche collection d'oeuvres et d'objets (de la période ottomane à 1962) - issue du projet de « Musée d’Histoire de la France et de l’Algérie » imaginé par la ville de Montpellier au début des années 2000 finalement abandonnée en 2014 - et qui rejoint aujourd'hui les collections du Mucem. A cette occasion, des soirées associant musique traditionnelle et table ronde sont proposées au forum du Mucem. Le prochain rendez-vous lundi 12 juin 2017 à 19h abordera la place de la guerre dans les mémoires en présence d'Alexis Jenni (écrivain) et de Samir Toumi (écrivain). Table ronde animée par Florence Hudowicz, conservatrice.
Retransmission en direct en facebook live sur la page du Mucem.

Plat à décor de tulipes
Iznik, Turquie
Vers 1540
Céramique siliceuse à décor peint sous glaçure transparente, diam. 27,4 cm
2015.7

Découvrez ce plat à décor de tulipes dans l'exposition Aventuriers des mers proposée au Mucem du 7 juin au 9 octobre 2017. 
La porcelaine a été inventée au VIIe siècle en Chine, sous la dynastie Tang (618-907) et on sait par l’archéologie et les sources écrites que les peuples d’Asie centrale la découvrent à cette époque, à la faveur des échanges commerciaux entre Extrême-Orient et Méditerranée.
Fabriquée à base d’un minéral blanc, le kaolin, c’est à Jingdezhen que se trouvent les fours les plus renommés et les plus productifs. Marco Polo est le premier Européen à décrire ces luxueuses céramiques, et à les appeler du nom de porcelaine, qui désigne également de fins coquillages (cypraea) des mers chaudes. Les premières porcelaines à décor « bleu et blanc » connues datent du début du XIVe siècle (dynastie mongole Yuan).
Dans le monde islamique, les décors bleus sur fond clair furent d’abord réalisés sur des pièces en faïence, technique inventée au IXe siècle, en Irak abbasside. Le bleu, couleur rare à l’état naturel, était obtenu à partir de minéraux : lapis-lazuli ou cobalt. La perfection des porcelaines chinoises importées depuis l’Antiquité a encouragé les ateliers impériaux ottomans à développer leur art pour tenter d’obtenir un fond le plus parfaitement blanc possible, sur lequel poser la couleur des décors.
Le plat aux tulipes du Mucem, qui appartient au « style des potiers », vers 1540, en constitue un exemple remarquable, où la virtuosité du dessin, de la composition et de la peinture semble l’emporter sur celle du matériau. Considérer la surface céramique comme une page blanche pour le peintre-potier, voilà ce qui rapproche esthétiquement les usages chinois de ceux de l’espace oriental.