Trésors du Mucem

Avril 2017

Avril 2017 Mai 2017 Juin 2017 Juillet 2017 Août 2017 Septembre 2017 Octobre 2017 Novembre 2017 Décembre 2017

Chaque mois, un membre de l’équipe de la conservation du Mucem est désigné pour sélectionner et travailler autour d'objets issus des collections présentés tous les dimanches à nos internautes sur la page Facebook du Mucem.

En avril, Marie-Pascale Malle, Conservateur en chef du patrimoine nous propose sa sélection.


Dimanche 30 avril 2017


Photographie anonyme prise pendant la grève de juin 1936 aux ateliers du métro parisien à Choisy-le-Roi, Mucem

Photographie anonyme prise pendant la grève de juin 1936 aux ateliers du métro parisien à Choisy-le-Roi, Mucem

Photographie anonyme prise pendant la grève de juin 1936 aux ateliers du métro parisien à Choisy-le-Roi.
Ph.1937.971
La journée du premier mai a été instaurée comme fête internationale des travailleurs à la fin du XIXe siècle. C’était à l’origine une journée annuelle de grève revendiquant la journée de huit heures, ce qui fût obtenu en France en 1919. Mais on travaillait encore 6 jours sur 7, soit 48 heures hebdomadaires.
C’est à la suite des grèves de 1936 que fût obtenue la semaine de 40 heures, qui sera accordée par le Front populaire. Sur cette photographie, les ouvriers en grève célèbrent sur un mode carnavalesque « l’enterrement de la semaine de 48 heures » et la naissance de celle de 40 heures.
En 1941, le maréchal Pétain transforma la fête des travailleurs en « fête du Travail et de la Concorde sociale » et en fit un jour chômé payé. Par la suite, la journée du 1er mai devint une journée de célébration des combats des travailleurs et donne toujours lieu à de nombreuses manifestations.

Dimanche 23 avril 2017


Estampe François Lacour Paris 1949, Mucem

Estampe François Lacour Paris 1949, Mucem

Madame la Représentante du peuple ou l’émancipation de ces dames
François Lacour
Paris, 1849
Estampe sur papier
1953.12.157
Estampe de François Lacour, publiée à Paris en 1849 et intitulée «  Madame la Représentante du peuple ou l’émancipation de ces dames », folie chanson sur l’air de la Poule aux œufs d’or. Le 23 avril 2017, pour le premier tour des élections présidentielles, les Français, hommes et femmes, se rendront dans les bureaux de vote. Cela paraît tellement évident que l’on oublie que les femmes françaises n’ont obtenu le droit de voter et celui d’être élues que le 21 avril 1944, après  un siècle et demi de luttes. Cette estampe publiée pour les élections législatives de 1849 rappelle le «scandale » de l’absence des femmes en politique.  Dans le registre supérieur, une chanson de L.Guillemain présente les revendications féminines sur un mode humoristique ; mais dans la partie basse, le texte adressé aux électeurs du département de la Seine par la « candidate » Jeanne Deroin est beaucoup plus sévère : « Citoyens, je viens me présenter à vos suffrages par dévouement pour la conservation du grand principe : l’égalité civile et politique des deux sexes. (…) Si usant de votre droit, vous appelez la femme à prendre part aux travaux de l’Assemblée législative, vous consacrerez dans toute leur intégrité nos dogmes républicains : Liberté, Egalité, Fraternité, pour toutes et pour tous.  Une Assemblée législative entièrement composée d’hommes est aussi impuissante pour faire les lois qui régissent notre société composée d’hommes et de femmes que le serait une Assemblée composée de privilégiés pour discuter des intérêts des travailleurs ou une assemblée de capitalistes pour soutenir l’honneur du pays.»

Dimanche 16 avril 2017


Pochoir taureau, Aubais Gard 1949-2003, Mucem

Pochoir taureau, Aubais Gard 1949-2003, Mucem

Pochoirs
Aubais, Gard, France
1949-2003
Tôle découpée
2004.72.4
En ce week-end de feria arlésienne, le Mucem met en avant les « arts taurins », un patrimoine controversé mais d’une grande importance en Méditerranée, avec cet empègue.
L’empègue (du provençal pègue signifiant poix) est un pochoir qui servait à appliquer de petits dessins sur la façade des maisons à l'occasion des fêtes votives de petite Camargue et de la vaunage gardoise. La tradition de l’empègue semble propre à cette zone géographique où les traditions taurines sont très marquées. En tôle découpée, ils reprennent des motifs emblématiques de la culture taurine : taureau, pique avec trident, crochet de raseteur... L’année qui figure sur chaque pochoir représente la classe d’âge des jeunes qui l’ont réalisé. Ces exemplaires de 23 cm de côté ont été reconstitués par Yves Martin à partir des empreintes murales encore visibles dans le village d'Aubais dans le Gard en 2003.

Dimanche 9 avril 2017


Selle d’apparat du dey d’Alger, Mucem

Selle d’apparat du dey d’Alger, Mucem

Selle d’apparat du dey d’Alger
Algérie
1er tiers du 19e siècle (avant 1830)
Bois, cuir, velours
2002.82.3.1-2
A l’occasion d’une série de conférences qui commence lundi 10 avril 2017, le Mucem et le musée de l’Histoire de la France et de l’Algérie s’associent pour de petites expositions thématiques explorant les relations historiques de ces deux pays. On y voit notamment cette selle d’apparat en velours rouge et passementerie de fils d’or, témoin de l’éclat de la régence d’Alger au début du XIXe siècle. Une housse de protection en cuir travaillé d’or venait compléter l’ensemble. Elle est, elle aussi, conservée au Mucem. Cet objet de luxe a appartenu au dernier dey d’Alger, Hussein Pacha, qui gouverna de 1818 à 1830, jusqu’à la prise d’Alger par l’armée française. Selon la tradition, cette selle, ainsi que des éperons, un sabre et un jeu de clés de la casbah auraient été remis par le dey au comte de Bourmont, général en chef de l’armée française, lors de la reddition de la casbah en juillet 1830.

Dimanche 2 avril 2017


« Trône de l’enfant-roi », Mucem

« Trône de l’enfant-roi », Mucem

« Trône de l’enfant-roi »
Nantes
1980
Bois, plastique, métal
1999.78.1
A l’occasion de l’exposition « Rêvons la ville » au Centre de conservation et de ressources du Mucem (du jeudi 6 avril au vendredi 9 juin 2017), des collégiens marseillais ont enfilé leur casquette de commissaires d’exposition en sélectionnant des pièces parmi les collections du musée, pour exprimer ce qu’est pour eux la ville utopique. Ce « trône de l’enfant-roi » figure en bonne place dans leur sélection, en regard d’une estampe du XIXe siècle représentant de pauvres enfants mendiants, pour dénoncer les inégalités de notre société. Ce fauteuil, où s’asseyait en majesté l’enfant dont c’était l’anniversaire dans un fast-food de la chaîne Quick, est en effet un symbole coloré de la place prépondérante accordée à l’enfant dans notre société de consommation.