Exposition VIH/sida

L'épidémie n'est pas finie

Accueil de l'espace

 


Préparez votre projet pédagogique

Affiche de l'exposition
Affiche exposition VIH
Scénographie

Græphème


Græphème réalise des scénographies d’expositions temporaires et permanentes pour le Mucem, le Louvre, le Musée National de l’Histoire de l’Immigration, les Archives Nationales, le Musée du Quai Branly et le Musée des Beaux-Arts de Rouen.
Amélie Lauret est diplômée de l’Ecole nationale d’architecture de Val-de-Seine et de California Polytechnic State University, spécialisée en architecture éphémère et scénographie. Emilie Delanne est diplômée de l’Ecole nationale d’Architecture de Paris-Belleville et de Royal Central School of Speech and Drama à Londres.

Après avoir travaillé indépendamment en tant qu’architecte et scénographe en France et à l’étranger, elles ont associé leurs compétences pour fonder un studio pluridisciplinaire.
Passionnées par les arts vivants, elles collaborent avec des metteurs en scène et signent des scénographies d’opéras comme La Bohème au Mainfranken Theater de Würzburg en Allemagne, L’île du rêve au théâtre de l’Athénée avec la compa- gnie « Winterreise ». En 2020, elles sont demi-finalistes du prix international « RingAward20 » de mise en scène et scénogra- phie. Elles réalisent aussi des projets d’architecture d’intérieur et de design et conçoivent des décors d’évènementiel dans le cadre de Paris Fashion Week, pour des maisons comme Poiret, Roger Vivier, Lacoste, L’Oréal, Elie Saab, The Kooples, Lemaire, Alexandre Vauthier, Elie Saab et Cerruti.

Amélie Lauret et Émilie Delanne affirment leur pratique profes- sionnelle à la croisée des domaines de la scénographie touchant l’architecture, l’exposition, le théâtre, l’opéra, l’événementiel et l’espace urbain. Ensemble elles cherchent à construire une vision sensible et innovante du monde qui plonge l’interlocuteur dans une autre réalité à la forme narrative sur mesure.
 

La scénographie 


La scénographie pose un regard contemporain, voire intemporel sur ce qu’est le virus du sida aujourd’hui. Issue en majorité du réemploi de matière, elle s’articule autour de trois centres immersifs identifiés à l’intérieur de trois cercles structurant le parcours du visiteur, depuis le choc des premières années vers une potentielle fin de la maladie. Le public découvre des paysages abstraits aux fonds vaporeux qui évoquent de manière poétique l’infini, l’au-delà, l’après, puis traverse un paysage urbain avec des structures brutes entourées de banderoles traduisant le message de la lutte. Ces noyaux sensoriellement impactants, à travers leur matérialité, leur couleur et leur ambiance sonore et visuelle, viennent contraster avec les autres espaces d’exposition plus épurés aux tons blanc cassé.

La scénographie étroitement liée au graphisme, réalisé par Cécilia Génard et Alma Gromard, cherche à lutter contre l’invisi- bilisation, le silence, à accompagner des témoignages humains multiples et sensibles liés à l’épidémie du Sida. En utilisant des supports qui jouent avec la transparence, créant des rapports de flou entre premiers et arrières-plans, sont traduites les idées d’un propos faisant surface et d’un silence rompu pour laisser place à des paroles.

Plan de l'exposition

Dossier enseignant

Dossier enseignant de l'exposition.pdf

Textes de salle et cartels d'œuvres

Textes de salle 


Texte d'introduction 1 
Texte d'introduction 2 
Texte « Les malades face aux traitements »     
Texte « Les principes de Denver »

 

Cartes 


Carte—Diffusion de la pandémie au XXème siècle

Carte—Nombre de personnes contaminées

Carte—Transmission inter-espèces 

Timeline

 

Cartels de l'exposition 


Cartel—Principes de Denver

Cartel—Développes

Cartel—Médicaments 

Cartel—Simple

 

Cartels sensibles 


Cartel—LA GRANDE FAUCHEUSE ; OU SAN FRANCISCO, LE DEUIL D’UN STYLE DE VIE...  

Cartel—TOKEN DU MÉTRO DE NEW-YORK

Cartel—COLLIER REÇU EN HOMMAGE À UNE PATIENTE DÉFUNTE 

Cartel—LITHOGRAVURE D’ALAIN-CYPRIEN GLAUZY REÇUE EN CADEAU

Cartel—«J’AI VOULU CAPTER CETTE AMBIANCE DE TRISTESSE ET DE COLÈRE» 

Cartel—RELIQUES D’ARTISANAT MONASTIQUE : LES FOLLES BOUTEILLES RELIQUAIRES

Cartel—TRIPTYQUE : NÉCESSAIRE DE SURVIE DU SÉROPOSITIF AU VIH

Cartel—LES PILULIERS DU BANQUET DES 10 ANS DE LA TRITHÉRAPIE

Cartel—DESSINS D’ENFANTS : TRACES GRAPHIQUES D’UNE ÉPIDÉMIE

Cartel—MON TOTEM

 

Entretien avec Florent Molle, co-commissaire de l’exposition
Mucem  Cette exposition est le fruit d’un long travail de fond mené par le Mucem depuis plusieurs années sur le thème du VIH/sida. Pourquoi avoir choisi de nous parler du sida aujourd’hui ?
   
Florent Molle 

 L’exposition « VIH/sida, l’épidémie n’est pas finie ! » est en effet l’aboutissement d’une histoire qui a commencé il y a près de trente ans au Musée national des Arts et Traditions Populaires (ATP), auquel était associé un laboratoire du CNRS, le Centre d’ethnologie française. Dès 1994 ont été organisés des débats entre chercheurs, soignants, personnes vivant avec le VIH et associatifs, et en 2002 commença la première collecte. Apparaissait là un rôle possible du musée, celui de faire entrer dans la mémoire nationale la mémoire des exclus, en l’occurrence celle des malades du sida. Il s’agissait, sur ce point, de continuer à mettre en pratique le vœu de Georges Henri Rivière, fondateur du musée des ATP (dont le Mucem est l’héritier) : « Donner la parole à ceux qui ne l’ont pas ».

En 2015, le projet d’une exposition sur ce thème a commencé à voir le jour. Un comité de pilo- tage s’est formé dont les membres en sont aujourd’hui les commissaires. Dès 2017, nous avons ouvert largement ce groupe à toutes les personnes intéressées à prendre part au projet de conception de l’exposition. Un comité de suivi, collectif aux contours non figés, de personnes concernées à différents titres par l’épidémie (personnes vivant avec le VIH, soignants, mili- tants, associatifs notamment) nous a rejoints. Nous avons également organisé une série de six journées d’études entre 2017 et 2019 pour nous permettre de constituer un socle commun de savoirs partagés.

Aujourd’hui, alors que la planète entière à les yeux rivés sur les courbes de l’épidémie de Covid-19, il est important de rappeler que l’épidémie de VIH n’est pas finie, qu’elle continue de toucher des populations marginalisées et que le combat continue pour mettre un terme au sida.
 

   
M. Comment parler d’un virus dans un musée ?
   
F.M.

L’exposition ne parle pas du virus en tant que tel, mais des bouleversements sociaux induits par son apparition au début des années 1980. Nous montrerons d’ailleurs que le virus est en réalité présent chez l’homme depuis les années 1920 et qu’il s’est propagé à travers le monde avant d’attirer tardivement l’attention des médias parce qu’il se diffusait dans une communauté particulière, celle des hommes homosexuels aux Etats-Unis.

De par ses modes de transmission, le VIH s’est diffusé d’emblée au sein de minorités préala- blement stigmatisées. Les hommes homosexuels, les usagers de drogues, les travailleuses du sexe, les migrants, et d’autres encore ont concentré l’opprobre en plus de l’accablement par la maladie. Mais la riposte ne s’est pas faite attendre. Là réside sans doute la principale singularité du sida : les personnes et les groupes qui étaient touchés se sont organisés pour se défendre et engager une lutte qui en a fait une « épidémie politique ».

L’exposition pose enfin plusieurs questions pour interroger ces bouleversements : les hôpitaux ont-ils de meilleures capacités d’accueil des malades ? Les relations médecins-malades, sur le plan humain, se sont-elles améliorées ? La prise en charge globale est-elle vraiment devenue la norme ? L’accompagnement à la mort et les rituels de deuil ont-ils vraiment été bouleversés ? La recherche thérapeutique a-t-elle été transformée ? La démocratie sanitaire fonctionne-t-elle ? Les malades prennent-ils vraiment part aujourd’hui aux décisions qui les concernent ? Les aides d’État telles que l’allocation adulte handicapé sont-elles correctement attribuées ? Le soutien aux plus vulnérables est-il la norme ?

Le regard rétrospectif sur l’histoire sociale de la maladie et les mobilisations sociales qui se sont organisées contre le sida permettent de rappeler que le combat est loin d’être terminé.
 
 

   
M. Quels sont les objets que vous retenez particulièrement au sein de l’exposition?
   
F.M.

Personnellement, j’ai beaucoup d’admiration pour le carré du Names Project donné en 2018 au Mucem par la fondation « Projet des NOMS des Pays-Bas », émanation néerlandaise de l’AIDS Memorial Quilt, créé aux États-Unis en 1987. L’AIDS Memorial Quilt est un monument communau- taire composé de patchwork textiles qui nomment et commémorent les morts du sida. Chaque patchwork est une association de 8 panneaux individuels aux dimensions d’un cercueil, créés individuellement et cousus ensemble pour former un carré. Chaque panneau rend hommage à une personne décédée du sida. Ce sont des bénévoles des communautés concernées par l’épidémie qui participent à la fabrication des panneaux et au déploiement de ces patchworks dans le cadre d’un rituel de deuil.

Lors de la préparation de l’exposition, nous avons également collecté des cahiers contenant des
« lettres de confidences » écrites par des prostituées des Champs-Elysées et des boulevards périphériques parisiens au début des années 1990 pour témoigner des conditions d’exercice de leur métier et interpeller les pouvoirs publics sur leurs conditions de travail et de santé. C’est une archive rare et un cri très puissant.

Enfin, je pourrais m’arrêter sur une pancarte, collectée en 2002 et réalisée par l’association Migrants contre le sida, sur laquelle est inscrit « Nous avons survécu à l’esclavage. Nous avons survécu à la colonisation. Nous avons survécu à l’immigration forcée. Nous survivrons au sida ». Le message est très fort et inscrit le sida dans une histoire longue de domination postcoloniale.
 

   
M. Cette exposition a fédéré un grand nombre d’acteurs, notamment associatifs, engagés dans la lutte contre l’épidémie...
   
F.M. Nous avons travaillé avec de nombreuses personnes, concernées par la maladie, regroupées au sein d’un collectif que nous avons appelé « comité de suivi ». Nous avons également mobilisé de nombreux acteurs par le biais d’un cycle de journées d’étude. Toutes ces personnes ont contribué au projet. Les objets, œuvres, photographies que nous montrons au long du parcours ont été choisis en relation avec le comité de suivi qui a participé aux différentes étapes de conception du projet. Le témoignage de certains d’entre eux se retrouve dans l’exposition grâce à des textes qu’ils ont écrits, mais également dans le catalogue où nous avons souhaité donner la parole aux personnes concernées pour privilégier les récits à la première personne de cette histoire si singulière.
   
M. Le sous-titre de l’exposition prévient que « l’épidémie n’est pas finie ». Où en sommes-nous, exactement, de la lutte contre le sida ?
   
F.M.

Aujourd’hui, on compte une contamination toute les 19 secondes et un décès toutes les 46 secondes dans un monde où 38 millions de personnes vivent avec le VIH.

Si la lutte contre le sida a permis des avancées indéniables comme le remboursement à 100 % des frais médicaux pour les personnes vivant avec le VIH, la régularisation des étrangers atteints de maladies graves, ou plus récemment la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les morts du sida, combien de batailles reste-t-il encore à gagner ? La situation des usagers de drogues, des migrants, des professionnelles du sexe, des personnes transgenres, des prisonniers s’est-elle vraiment améliorée depuis dix, vingt ou trente ans ?

 

 

Partagez vos expériences entre enseignants


Vous souhaitez partager vos expériences entre enseignants ? Le Mucem vous propose un espace collaboratif !
Pour y accéder, merci d'adresser un mail à partage-experience-enseignant@mucem.org en précisant votre nom, prénom et établissement scolaire d’enseignement.
Vous recevrez une confirmation d'accès à l’espace.