Trésors du Mucem

Septembre 2018

2017

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Chaque mois, un membre de l’équipe de la conservation du Mucem est désigné pour sélectionner et travailler autour d'objets issus des collections présentés tous les dimanches à nos internautes sur la page Facebook du Mucem.

En septembre, Frédéric Mougenot, conservateur, nous propose sa sélection.


Dimanche 30 septembre 2018


Affiche du cirque Barnum & Bailey © Mucem

Affiche du cirque Barnum & Bailey © Mucem

1997.8.2
Affiche du cirque Barnum & Bailey
Henri Boulanger dit Henri Gray, dessinateur
France, 1902
Chromolithographie sur papier
Les éléphants envahissent les cirques dans la seconde moitié du19e siècle. Le cirque Barnum est l’un des premiers à faire jouer en piste ses pachydermes impressionnants, dont le plus grand et le plus célèbre s’appelait Jumbo. C’est aussi parce qu’il a retiré les éléphants de ses représentations, sous la pression des défenseurs des animaux qu’il a mis les clés sous la porte en 2017. L’exposition qui ouvrira la semaine prochaine au fort Saint-Jean, « Les animaux de A à Z », évoquera la relation de fascination des badauds pour cette créature monstrueuse et incroyable qu’est l’éléphant, le goût du public pour le bizarre qui le pousse sans discernement à cautionner l’exposition d’animaux exotiques et d’êtres humains différents. Cette exposition rassemblera une sélection d’objets issus des collections européennes et méditerranéennes du Mucem pour nous aider à réfléchir sur notre relation avec nos compères à plumes, à poils et à écailles.

Dimanche 23 septembre 2018


Lampe à huile flambeau © Mucem

Lampe à huile flambeau © Mucem

1997.20.134
Lampe à huile
Provence, 18e siècle
Verre soufflé
26,2 x 12,86 cm
Cet objet en verre soufflé est une lampe à huile de type flambeau, aussi appelée veilleuse. Le récipient en forme de bulbe à son sommet est le réservoir pour l’huile, qui sert de combustible, et dans lequel trempait une mèche. Celle-ci était à l’origine tenue par un bec ou porte-mèche probablement en métal et se consumait en même temps que l’huile. En Provence, d’où provient très probablement cet exemplaire, c’est l’huile d’olive qui alimentait la lampe, tandis que l’on brûlait ailleurs de l’huile de noix, de noisette, de sésame, de colza ou de chanvre. Quant à la mèche, elle pouvait être en fibre de roseau, de lin ou de chanvre, mais plus souvent en coton à partir du 16e siècle, alors que se répand en France ce matériau importé des colonies européennes d’Afrique et surtout d’Amérique

 


Dimanche 16 septembre 2018


Pendentif en forme de croix de Malte © Mucem

Pendentif en forme de croix de Malte © Mucem

DMH1963.67.55
Pendentif en forme de croix de Malte
Braga, Portugal
Argent doré et émail
12.5 cm
Dépôt du Muséum national d’Histoire naturelle
La croix de Malte, caractérisée par ses huit pointes principales, est répandue dans toute l’Europe de tradition catholique, notamment sur ses rives méditerranéennes. Les religieux de Saint-Jean de Jérusalem, un ordre hospitalier et militaire chargé au Moyen Âge de garantir la route des pèlerins vers la Terre Sainte, l’ont portée comme insigne sur leur vêtement et les pavillons de leur flotte. C’est parce qu’il s’installa à Malte au XVIe siècle que l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dit aussi des Hospitaliers, est devenu l’ordre de Malte – mais cela faisait déjà plusieurs siècles qu’il était implanté à Marseille… A l’occasion de ces Journées européennes du Patrimoine, dont le thème est le patrimoine partagé en Europe, venez au Mucem visiter le Fort Saint-Jean, qui fut le siège de la commanderie des Hospitaliers. Rendez-vous également au Centre de Conservation et de Ressources pour une visite des réserves, où vous aurez une chance de voir ce magnifique pendentif en argent doré et filigrané.

Dimanche 9 septembre 2018


Plat décoratif © Mucem

Plat décoratif © Mucem

2018.44.5
Plat décoratif
Tassili n'Ajjer, Algérie
2009 au plus tard
Fibre de palmier, matière plastique
17,7 x 2,7 cm
Ce plat entré récemment dans les collections du Mucem est un cas d’école de l’ethnographie du contemporain. Il témoigne de l’évolution rapide et récente de pratiques et de goûts que les ethnologues et archéologues ont d’abord crus immuables. Réalisées depuis le néolithique en fibre de palmier, les vanneries des oasis sahariennes sont de plus en plus fabriquées avec des matériaux plastiques et feuilles d’aluminium détournés de leur usage premier, emballages alimentaires recyclés et/ou textiles synthétiques détricotés. Les enquêtes de Tatiana Benfoughal, la spécialiste de ces productions, ont montré que c’est pour imiter les produits industriels aux couleurs vives, symboles de modernité et de richesse, que les artisans oasiens ont fait évoluer leur artisanat. Un témoignage de la pression culturelle qu’exercent les sociétés urbaines et leur modèle consumériste sur la population de la planète entière. Les fibres de plastique composent ici une inscription en arabe, destinée à être affichée dans l’espace domestique en même temps que ce plat rutilant : "Ceci est par la grâce de mon Seigneur".
On peut trouver un court article très éclairant de Tatiana Benfoughal sur le renouveau des vanneries sahariennes dans le catalogue de l’exposition du Mucem « Vies d’ordures » (édition du Mucem et Artlys).

Dimanche 2 septembre 2018


Claude Béranger et L. Bergeret, zootechniciens de la mission Aubrac © Mucem

Claude Béranger et L. Bergeret, zootechniciens de la mission Aubrac © Mucem

Ph.1966.60.74
Claude Royer
Claude Béranger et L. Bergeret, zootechniciens de la mission Aubrac
Bozouls, Aveyron
19 mars 1965
Négatif souple
A l’heure de la rentrée des classes, les écoliers feraient bien de ne pas imiter ces deux savants zootechniciens, qui semblent s’amuser les deux pieds dans une flaque. Cette photographie documente les coulisses d’une enquête ethnographique très sérieuse menée par le musée national des Arts et Traditions populaires (l’ancêtre du Mucem) en 1963-1966 dans l’Aubrac. Cette enquête étudiait les techniques agricoles et artisanales des habitants de cette partie du Massif central, afin d’y enregistrer les mutations qui transformaient profondément les pratiques et les modes de vie des sociétés rurales. Pour cela, elle comptait sur l’expertise de zootechniciens, des ingénieurs agronomes spécialisés dans l’étude des conditions et méthodes d'élevage et de reproduction des animaux domestiques. Une expertise qui n’est pas évidente sur ce cliché particulier, mais que l’on peut découvrir dans les archives de l’enquête consultables au Centre de Conservation et de Ressources du Mucem (fonds d’archives coté en 18W).