Exposition Vêtements modèles


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Affiche de l'exposition



Vêtements modèles


 

Scénographie
Géraldine Fohr 

Directrice artistique, diplômée de l’École du Louvre en Histoire de l’art et Muséologie, elle vient s’installer à Marseille après quelques années passées au sein du service graphisme et signalétique du musée du Louvre. En free-lance depuis une quinzaine d’années, elle accompagne sur le territoire marseillais des acteurs culturels et scientifiques dans leur communication. Depuis 2016, elle conçoit et réalise la signalétique d’expositions pour le Mucem. En duo avec Renaud Perrin pour la scénographie, elle a assuré notamment le graphisme de l’exposition « Instant tunisien - Archives de la révolution » (2019).


Renaud Perrin

Diplômé de la Haute École des arts du Rhin (HEAR) de Strasbourg, il vit et travaille à Marseille depuis 2002, comme illustrateur pour la presse et l’édition, ou scénographe pour le spectacle vivant et, depuis 2010, pour des expositions. Il réalise également des installations en volume pour des salons du livre, centres culturels et galeries d’art, des films d’animation en collaboration avec des musiciens, et des performances dessinées. Il a conçu la scénographie et les illustrations de l’exposition itinérante « La petite fête foraine du Mucem » (2016). 

 
Les principes scénographiques de « Vêtements modèles »

La scénographie La salle d’exposition est répartie en cinq sections, chacune présentant un vêtement : débardeur, bleu de travail, espadrille, kilt et jogging. Un jeu de cinq structures identiques permet de présenter de façon sécurisée vêtements et œuvres. Ces éléments en bois peint peuvent évoquer des armoires, penderies ou vitrines. La zone de circulation centrale, autour de l’espace des espadrilles, permet de créer un dialogue entre les différentes parties de l’exposition. Le mobilier est peint en gris chaud et gris bleu, l’intérieur des structures en bleu nuit. Les murs blancs de la salle sont utilisés dans leur hauteur, notamment pour les œuvres de grandes dimensions et les mannequins présentant des vêtements de couturier, placés sur des supports fixés au mur. Chaque « vêtement modèle » est placé en hauteur et mis en mouvement. Une salle de projection est réservée aux films détaillant la fabrication du débardeur, de l’espadrille et du kilt. Le graphisme s’inspire de l’entrecroisement des fils de chaîne, de trame dans le tissage et du dessin des patrons de couture, avec ses codes graphiques. Les silhouettes des cinq vêtements, dessinées en hachures colorées, signalent sur les hauts des cimaises l’objet de chaque section. Toute la signalétique se décline en deux couleurs : bleu pour les textes en français et orange pour les textes anglais.

 


Plan de l'exposition—Général



Plan scénographie global vêtements modèles



Plan de l'exposition—Général.pdf

 


Plan de l'exposition—Par section



Plan scénographie section vêtements modèles


Plan de l'exposition—Par section.pdf
 

Dossier pédagogique

Dossier pédagogique de l'exposition.pdf

Textes de salle et cartels d'œuvres

Texte d'introduction.pdf  Texte de présentation des 5 vêtements modèles.pdf  Textes par sections.pdf
 


Cartels 

Cartels courts.pdf   Cartels par vêtements modèles.pdf

Entretien avec Isabelle Crampes et Coline Zellal, commissaires de l’exposition
« Un vêtement est toujours l’incarnation d’un système de normes et de valeurs au sein d’une société donnée, et c’est cette richesse de sens qui est au coeur de l’exposition. »
Mucem (M.) L’exposition s’intéresse à cinq « vêtements modèles » qui ont traversé le temps et les modes : le débardeur, le bleu de travail, le kilt, l’espadrille et le jogging. Pourquoi votre choix s’est-il arrêté sur ces cinq-là ?
   
Isabelle Crampes (I.C.)  Il y aurait pu en avoir cent, comme ceux que j’ai sélectionnés en ligne ces dernières années dans ma démarche de conservation du patrimoine vivant, qui a inspiré l’exposition ; mais nous avons préféré réduire la liste à cinq pièces afin de prendre le temps d’un éclairage en profondeur. Nous revenons ainsi sur leurs secrets de fabrication et leur histoire ; les origines de nos vêtements étant issues du monde du travail, du sport ou du folklore.
Nous avons aussi fait le choix de ne pas nous limiter à une vision « made in France », en proposant des pièces dont l’histoire est aussi écossaise, catalane, anglo-saxonne, etc.
   
Coline Zellal (C.Z.) En plus de cette diversité géographique qui fait écho au projet euro-méditerranéen du Mucem, nous avons aussi fait le choix d’une diversité de formes : une jupe, un pantalon, un haut, une veste et une chaussure. Malgré cela, toutes ces pièces ont un point commun majeur : elles mènent toutes « une double vie ». Aujourd’hui pièces de mode, elles échappent pourtant au cyclique et à l’éphémère du fait de leur histoire, parfois longue de plusieurs siècles. C’est le sens du titre de notre exposition : les cinq pièces choisies sont connues pour leurs nombreuses réinterprétations qui toutes partent d’une sorte de « prototype », à l’origine conçu pour un usage bien précis et qui sert aujourd’hui de « modèle ».
   
M. Cette exposition souhaite d’abord rappeler que les vêtements ont une histoire, bien au-delà des « effets de mode » ?
   
I.C. Mieux, elle déconstruit l’effet de mode, pour mieux le comprendre et plonger dans les événements qui déclenchent le phénomène. En documentant les cycles historiques et sociaux qui font une mode, on la dépasse, et alors on peut se pencher sur ce que ces vêtements ont de plus pour être adoptés depuis si longtemps, au point de forger un style. L’exposition cherche les clés du durable avéré : qu’est-ce qui dans la fabrication d’un vêtement rend son usage optimal et sa façon solide, qu’est-ce qui dans son histoire lui a permis de devenir indémodable ? Elle pose aussi la question de l’élégance frugale face à la surconsommation.
   
C.Z. Questionner les effets de mode, c’est aussi poser la question du vêtement populaire. Il est fréquent d’entendre parler de « basiques » ou d’« icônes » pour des pièces que l’industrie de la mode considère comme des incontournables, au-delà des limites d’une collection. Ce statut ne vient pas de nulle part : il est le résultat d’une société. Que l’on pense par exemple à l’influence du cinéma ou de la musique sur le vêtement ! Le destin du kilt est indissociable du mouvement punk, celui du jogging ne peut être raconté sans que l’on parle du hip-hop. Les histoires que nous racontons sont pluridisciplinaires : c’est seulement en piochant dans différents domaines – l’histoire économique et politique, la technique, la culture, etc. – que l’on peut comprendre le destin de nos vêtements modèles.
   
M. Raconter l’itinéraire de ces « vêtements modèles » dans le temps long, c’est aussi une façon d’évoquer l’évolution de nos sociétés ?
   
I.C. Oui, c’est un filtre très intime pour évoquer ces évolutions. Toutes les symboliques dont ces vêtements se chargent parlent des mœurs, de l’imaginaire, du mode de vie des sociétés à une époque donnée. Les usages faits d’un vêtement, les milieux sociaux ou les genres qui s’en emparent, radicalement différents d’une époque à l’autre, sont autant de marqueurs de l’histoire des sociétés.
   

C.Z.
Pour rebondir sur cette question de l’intime, c’est là une des forces du vêtement comme objet d’étude : puisqu’il sert d’interface, de médiation entre un individu et le monde qui l’entoure, il est une source incroyable pour l’histoire des sociétés. C’est un objet qui cache, mais aussi un objet qui révèle. Un vêtement est toujours l’incarnation d’un système de normes et de valeurs au sein d’une société donnée, et c’est cette richesse de sens qui est au cœur de l’exposition.
   
M. De quelle façon sont présentés ces « vêtements modèles » au sein de l’exposition ?
   
C.Z.  Nous présentons bien sûr un exemplaire de chacun des cinq vêtements, au centre de chaque section. Pour le reste, nous avons choisi un principe de travail : chaque pièce de l’exposition montre le vêtement modèle, dans son ensemble ou dans un de ses détails. Peintures, films, photographies les montrent mis en scène dans une multitude de contextes – on retrouve par exemple les mêmes espadrilles portées sur une photographie de plage des années 1920, aux pieds de Grace Kelly dans les années 1950 ou de Salvator Dali en 1961.
   
I.C.  Ce qui est très fort dans les histoires de chacun de nos vêtements modèles, c’est que, d’une œuvre à l’autre, on le retrouve toujours à l’identique, traversant les époques. Les générations ont passé, mais il est toujours là, toujours porté. Autour d’eux, il y a donc tout un monde à faire revivre, un monde où les vêtements modestes de consommation courante, les œuvres de la culture pop, les beaux-arts, les affiches de film, la haute couture sont autant d’indices réunis autour des vêtements modèles pour les faire parler.  
 
   
   

 

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