Cet été au Mucem
on ouvre les livres des philosophes anciens,
on y découvre des fables, des satires, des mythes,
on interroge leurs sens, on les revigore de nos souffles,
pour les donner à entendre, à pleine voix,
c’est la Madrasa d’été !

Dans la langue arabe, le terme madrasa désigne une école, qu’elle soit laïque ou religieuse, quelle que soit sa confession.
Notre Madrasa est un lieu de rencontres ouvert à tous, un espace où vivifier notre imaginaire et notre esprit critique dans la pratique des arts de la parole.

En juillet et en août, la Madrasa du Mucem propose trois sessions intensives de cinq jours chacune. Cinq journées pour aller à la rencontre d’un texte, pour s’exercer à l’art de dire une histoire et de lire à voix haute.
Chaque session se conclut par une présentation publique en plein air (cour de la Commande du fort Saint-Jean).

Les inscriptions sont libres ; les participants suivent les sessions dans la continuité ou s’inscrivent pour l’une ou l’autre, à volonté.

Dans le cadre de La Méditerranée des philosophes, programme de recherche, de créations et d’ateliers participatifs proposé par Grégoire Ingold.

Session d’ateliers n° 2 : du mardi 25 au samedi 29 juillet

Les mythes de Platon

Corpus exploré :
« L’anneau de Gygès », extrait de La République
« Les androgynes », extrait du Banquet
« Er l’Arménien », extrait de La République
« Épiméthée - Prométhée », extrait du Protagoras
Platon / IV^e siècle avant J.-C.
Traductions Émile Chambry ; éditions Les Belles Lettres

Un atelier dirigé par Grégoire Ingold, Fabienne Jullien, Eric Leconte et Elisabeth Moreau

« Il faut croire ce que racontent les mythes. » Platon, Lois, livre XI

Platon, un auteur de récits fabuleux
Ici et là, au détour d’un dialogue, Platon interrompt le cours de la conversation pour raconter une histoire, l’argument change de nature pour se faire image. Platon, en bon auteur, ne se contente pas de répéter des mythes traditionnels, il invente des fictions saisissantes, ouvre un livre illustré de couleurs toujours chaudes pour frapper nos imaginations. Dans cette mise en récits, c’est toute une constellation de questions qui s’animent et qui, à travers les siècles, n’en finissent pas de faire entendre leur écho :
Qui ne voudrait trouver l’anneau qui le rende invisible pour s’introduire où bon lui semblerait en toute impunité ?
N’avons-nous pas le souvenir de notre origine androgyne ? Qu’est-ce qui nous pousse tant à rechercher notre moitié perdue ?
Est-ce vraiment certain que la vie des puissants de la terre est préférable à celle que l’on peut mener en toute quiétude dans une humble condition ?
Le génie humain est industrieux, mais à quoi nous servent nos techniques si nous ne travaillons pas à une société plus juste et équitable ?

En tissant le questionnement philosophique à la trame de ses récits fabuleux, Platon le met à la portée de tous et lui assure du même coup une perpétuation bien vivante.