Discussion de terrain autour d'un narguilé le Caire © C David Degner

Discussion de terrain autour d'un narguilé le Caire © C David Degner

La collecte ethnographique dans les musées de sociétés

Colloques/Journées d'études/Formations

Le cycle 2015-2018 du séminaire « La collecte ethnographique dans les musées de société » propose d’interroger les dispositifs d’enquête et de collecte des musées et des chercheurs en Europe et sur le pourtour méditerranéen.

Le projet de collecte ethnographique est en effet au cœur d’enjeux complexes qui interpellent la relation entre recherche et musée. L’entrée d’un objet au musée ne va pas de soi, elle dépend d’un processus scientifique et administratif parfois long et sinueux. L’histoire des musées d’ethnographie du XIXe siècle révèle par ailleurs la difficulté d’anticiper les usages à venir des collections constituées. En outre, de nouveaux enjeux, éthiques et politiques, amènent à penser aujourd’hui différemment la place des témoins et des images produites à l’occasion d’une collecte.

De l’identification de l’objet ethnographique à son entrée dans une collection muséale, il paraît ainsi nécessaire de reconsidérer le processus de collecte.

Chaque séance de ce séminaire bisannuel propose de croiser les regards d’un chercheur, d’un professionnel de musée et d’un doctorant sur les enjeux de la collecte muséographique.

 


Mercredi 30 mai 2018


Séance 6 - de 11h à 18h

Son collecté. Pratiques, écoutes et silences de l’enquête sonographique

Dans le cadre du séminaire « La collecte ethnographique dans les musées de société », cette séance vise à questionner la collecte du son (y compris la musique), qui partage son histoire avec l’ethnographie, les archives et les musées.

Il s’agit d’analyser l’évolution des outils de collecte et de médiation et leurs résultats, depuis l’ex-musée national des Arts et Traditions populaires jusqu’à la radio contemporaine et la création artistique, afin de comprendre ce qui se joue méthodologiquement dans ces transformations, et saisir ainsi les nouvelles modalités sociales, culturelles et médiatiques, de relation au sonore enregistré.

Organisé par le Pôle Recherche-Musée (Mucem-IDEMEC)

 


Vendredi 9 juin 2017


Séance 4 - de 9h à 16h

Collecter les migrations : traces - crises - hybridations

La question migratoire est au cœur des débats de société contemporains. La création du musée d’Histoire de l’Immigration en 2007 a marqué sa reconnaissance dans le champ patrimonial français, dans le sillage de la création de musées dédiés aux migrations dans le monde. Plus largement, bon nombre de musées désirent inscrire cette question dans leurs projets, que ce soit au nom de l’histoire, des arts, de l’ethnographie, mais aussi de leur engagement dans la vie culturelle locale ou régionale. Les migrations deviennent une thématique d’exposition revendiquée au nom de la défense du « vivre ensemble », de la reconnaissance des migrations comme élément constitutif d’une mémoire collective, de la promotion de la diversité culturelle ou de l’aide aux minorités et aux démunis.

Les collectes qui se déploient dans le sillage des migrations prennent des formes diverses - incitations au don, enquête–collecte ou collectes participatives -, et mobilisent divers acteurs (chercheurs, artistes, militants, associations). Ces dispositifs ouvrent un champ nouveau pour penser et inventer la place des migrations et des mobilités dans le champ culturel contemporain.

Erigée en cause morale, la question migratoire met aussi les institutions muséales face à de nombreuses questions : que collecter en son nom ? Comment en rendre compte ? La patrimonialisation doit-elle en être une finalité ? Quels positionnements avoir face à ces engagements et quel est leur rôle dans le traitement des migrations ?

Cette séance exceptionnelle réunit différents participants venus de France, de Grèce, d’Italie (associations, institutions, artistes, chercheurs) pour aborder ces enjeux à partir de trois déclinaisons de mise en lisibilité culturelle des migrations. La première session sera dédiée aux mémoires des migrations et aux traces collectées en leur nom. La deuxième abordera les formes hybrides de traitement des migrations qui impliquent des projets artistiques. La troisième envisagera les collectes spontanées réalisées en contexte de crise sur des lieux emblématiques.

Programme
9h-9h30 : Introduction
Par Véronique Dassié et Aude Fanlo
9h30-12h45    
Session 1 : Mémoires collectives et expériences participatives    
9h30-10h
Exposer des mémoires de migrations : retour sur une collecte collaborative
Par Hélène Bertheleu (sociologue, CITERES), Véronique Dassié (ethnologue, IDEMEC), Guil-laume Etienne (ethnologue, CITERES) et Julie Garnier (sociologue, CITERES)
10h-10h30
Le réseau Traces en Auvergne-Rhône-Alpes : 20 ans de réflexion et d’action collective autour de l’histoire, des mémoires et de l’actualité du fait migratoire
Par Philippe Hanus (historien, chercheur associé au LARHRA (UMR 5190), réseau Traces)
10h30-11h00
Discutante : Samia Chabani (Association Ancrages)

11h00-11h15 : Pause
11h15-12h45    
Session 2 : L’art de l’hospitalité    
11h15-11h45    
L’art, l’autre et l’ailleurs : le musée sur la lune de « metropoliz città Meticcia »    
Par Giorgio De Finis (anthropologue, artiste et curateur indépendant)    

11h45-12h15    
L’art comme lieu de rencontre    
Par Gandolfo Gabriele David (artiste, designer)    
 
12h15-12h45
Discutante : Diletta Moscatelli (doctorante en ethnologie, Idemec)
12h45-14h30 : Pause
12h45-13h45 : Déjeuner
13h45-14h30
Créations autour de « We are Here »
Les participants qui le souhaitent sont invités à assister à la restitution des créations des ac-teurs du projet participatif mené dans le cadre de l’installation « We are here » de Gandolofo Gabriele David, avec les publics des structures accueillant des migrants et/ou des élèves en apprentissage du français.
La séance se déroulera au Mucem sur la place d’Armes.

14h30-16h30
Session 3 : Quels objets, pour quelles trajectoires ?
14h30-15h
Objets d’un récit migratoire
Par Malik Nejmi (artiste-photographe)
15h00-15h30
De la barque de Lampedusa aux gilets de Lesbos : coopération, collecte, collection
Par Yolande Padilla (chargée des relations internationales en recherche, enseignement, for-mation, Mucem) et Isabelle Marquette (conservatrice, Mucem)
15h30-16h00
Migrations saisonnières en Méditerranée : les objets de mon objet (de recherche) Par Emmanuelle Hellio (sociologue, Mucem/Labexmed-LEST)
16h-16h30
Discutante : Alexandra Loumpet-Galitzine (Cessma, Migrobjets/Inalco, Non-lieux de l’exil)

Programme détaillé


Vendredi 25 novembre 2016


Séance 3—9h à 12h

Collecter en terrain sensible : pratique et éthique de la collecte

Le dispositif de l’enquête ethnographique repose sur la relation qu’entretiennent le chercheur et l’enquêté dans la logique du don et du contre-don. Dans cette perspective, la collecte de témoignages destinés à être patrimonialisés voire diffusés introduit une variable supplémentaire au sein de cette relation, la transformant de fait. Si, pour des associations ou communautés en quête d’une reconnaissance sociale ou institutionnelle, l’entrée dans le musée « va de soi », ce n’est pas toujours le cas sur des terrains plus « sensibles » où l’enquêteur et le témoin sont engagés dans un réseau de relations qui peuvent être difficiles, ambivalentes ou confidentielles.

Il en est ainsi des ethnologues qui travaillent sur les questions de violence, d’intimité, de pratiques clandestines, de souffrance sociale ou dans des contextes dangereux ou illégaux. Lors de cette troisième séance du séminaire « la collecte ethnographique dans les musées de sociétés » nous chercherons à comprendre à partir de trois  exemples  d’enquête dans des contextes sensibles différents, comment l’ethnologue adapte sa méthodologie pour recueillir la parole de ses enquêtés ou collecter des objets matériels révélateurs des pratiques étudiées. Au-delà de la collecte, comment ces données documentaires peuvent-elles être valorisées auprès du plus grand nombre ? Si l’ethnographie ne saurait se limiter dans ses sujets de recherche, est-ce également vrai pour les centres d’archives, les musées, les lieux d’exposition ?

Programme

9h-9h15 : Introduction
Véronique Dassié (CNRS, UMR IDEMEC), Aude Fanlo (Mucem), Cyril Isnart (CNRS, UMR IDEMEC), Florent Molle (Mucem)
9h15-10h
Collecter la mémoire douloureuse de la lutte contre le sida : l’exemple des Quilts.
Par Renaud Chantraine, doctorant, Institut interdisciplinaire d’anthropologie  du contemporain
Discutante : Kinda Chaib, post-doctorante Labexmed-Iremam/Mucem
10h-10h45 : « Glaner et bricoler : adapter ses méthodes de terrain en terrain sensible. Retour de terrains au Liban Sud »
Par Kinda Chaib, post-doctorante Labexmed-Iremam/ Mucem.
Discutant : André Delpuech, Conservateur général du patrimoine, Responsable de l’Unité patrimoniale des  collections  des  Amériques. Musée du quai Branly – Jacques  Chirac
11h15-12h : Actualités et débats autour du marché de l’art amérindien
Par André Delpuech, Conservateur général du patrimoine, Responsable de l’Unité patrimoniale des  collections  des  Amériques. Musée du quai Branly – Jacques  Chirac
Discutant : Renaud Chantraine, doctorant, Institut interdisciplinaire d’anthropologie  du contemporain

Programme détaillé


Vendredi 20 mai 2016


Séance 2—9h à 12h30

Collecter et documenter la « nature » : quels enjeux pour les musées de sociétés ?

Cette deuxième séance se consacre aux objets catégorisés comme « naturels » : végétaux, animaux ou minéraux, que les institutions patrimoniales de toutes sortes conservent aujourd’hui. S’ils ont été prélevés comme témoins de différents milieux ou comme documents de certains usages culturels, leurs traitements scientifiques et patrimoniaux démontrent la fragilité de la frontière entre nature et culture.

Quelles ont été les conditions de telles collectes ? Comment ont-elles été utilisées pour produire un savoir sur l’homme et comment leur traitement patrimonial y contribue-t-il ? En quoi les pratiques scientifiques et patrimoniales d’hier et d’aujourd’hui ont-elles contribué à entériner ou remettre en question la dichotomie nature/culture ? Quelle est la place de cette catégorie d’objets dans les enquêtes contemporaines et dans les institutions patrimoniales ?

En exposant des études de cas et des configurations institutionnelles particulières, les contributions de cette séance interrogeront les mises en culture des objets et des savoirs de la nature comme un processus social particulier dont les musées et les chercheurs peuvent aujourd’hui se saisir.

Programme

9h00 - 9h15 : Introduction
Cyril Isnart (IDEMEC, CNRS/Aix-Marseille Université),
Florent Molle, conservateur, Mucem
9h15-10h00 : «Des témoins desséchés, comme les plantes d’un herbier».
Les pratiques d’herborisation des premiers ethnologues professionnels. (1925-1943)
Julien Bondaz (Université Lumière Lyon 2)
Discutant : Bruno Vila
10h00-10h45 : La collection du Musée colonial de Marseille.
De la collecte à la production de savoirs
Bruno Vila (Aix-Marseille Université, Chargé de mission « Patrimoine scientifique »)
Discutante : Carole Brousse
10h45-11h15 : Pause
11h15-12h00 Objet-plante et objet en plante. Collecter et questionner l’item à caractère végétal
Carole Brousse (IDEMEC, CNRS/Aix-Marseille Université)
Discutant : Julien Bondaz
12h00-12h30 : Débat collectif

6 novembre 2015


Séance 1

L’exposition dans l’horizon de l’enquête-collecte 

Les musées de société recourent à l’enquête ethnographique pour recueillir des objets témoins des sociétés étudiées. Quelles spécificités induit ce dispositif particulier, qui conduit de l’enquête de terrain à l’exposition dans les vitrines d’un musée ?

Programme

Introduction : Collecter aujourd’hui, contextes et renouveau de l’enquête collecte
Par Véronique Dassié, ethnologue, IDEMEC, CNRS, AMU
Le dispositif d’enquête collecte au Mucem, à propos d’une enquête en cours sur le football
Par Florent Molle, conservateur, Mucem
Saisir et collecter la « matérialité religieuse ». Retour d’expérience de l’exposition « Lieux saints partagés »
Par Dionigi Albera et Manoël Pénicaud, ethnologues, IDEMEC-CNRS-AMU 
Enquête sur le carnaval de Nice : un ethnologue face aux objets
Par Antonin Chabert, doctorant en ethnologie, attaché de conservation, IDEMEC, Musée de Salagon 
La première séance est organisée en partenariat avec Valérie Feschet

Programme détaillé

Tarifs

Entrée libre sur inscription à i2mp@mucem.org

Lieu Mucem, fort Saint-Jean— MucemLab
Horaires

Mercredi 30 mai de 11h à 18h