Le fort Saint Jean, l'exposition « Des exploits, des chefs-d'œuvre », les passerelles et le toit-terrasse du J4 seront exceptionnellement fermés le 2 mai.

Le musée reste ouvert, l'entrée sur le site et dans les expositions se fera par l'esplanade aux horaires habituels .
Alexandria © Pipi Reis

Alexandria © Pipi Reis

Archives / représentations : histoires à rebours

Représentations fictionnelles à travers l’archive

Rencontres-débats/Conférences

Conférences - Discussions - Projections
Conception et modération : Nicolas Feodoroff.

Nicolas Feodoroff est critique d'art et de cinéma, programmateur au FIDMarseille et chargé de cours à l'ESADMM-Luminy.

« Archives / représentations : histoires à rebours » poursuit le cycle de rencontres consacrées à une relecture des archives comme moyen d’interroger les collections du musée et leur constitution. Il s’agit ici de revisiter et d’interroger les positions de l’Europe et de l’espace occidental comme centre et figure d’autorité dominante dans le regard posé sur les objets et les documents collectionnés et archivés, tout comme les rapports de force issus de la colonisation et les formes de réactivation des traces des « sujets subalternes » dans notre présent post-colonial. Avec, comme horizon, les notions d’« appropriation », de « négociation » et de « subversion » sur ces fonds et une écriture de l’histoire réenvisagée.

Les interventions seront consacrées au principe de relecture des archives et des collections et à différentes expériences menées dans ce contexte.

 


Projection


15h

Diario africano (journal africain), 1994, 8'
Visioni del deserto (visions du désert), 2000, 18'
de Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi

Selon la méthode développée par les cinéastes et artistes italiens, deux films opérant par la reprise une déconstruction idéologique par l'image à partir de matériaux filmiques ''choses trouvées, choses pensées'' selon leur mots, soumis à leur examen. Diario africano explore ainsi un journal intime réalisé entre 1926 à 1936 par un voyageur français anonyme, Visioni del deserto s'attache à des images du Sahara réalisées par un voyageur français dans les années 1920.

 


Conférences


15h45

De "Présence Africaine" à Paul Robeson: voix panafricaines au musée du quai Branly
Par Sarah Frioux-Salgas

Depuis son ouverture en juin 2006, le musée du quai Branly propose de grandes expositions d'histoire et d'anthropologie ("Planète métisse", 2009, "La fabrique des images", 2010, "Kanak, l'art en parole" 2013 , "Color Line" 2016; ...). Dans cette intervention, il s'agira à partir de quatre expositions de petit format ("Présence Africaine"", 2009; "La Negro Anthology de Nancy Cunard, 2013; "Dakar 1966", 2016 et "Paul Robeson, un homme du tout-monde", 2018), de donner à voir la prise de parole de militants et d'intellectuels africains, antillais et africains-américains, pour la plupart panafricains.
 
Mettre la poussière de côté par la danse
Par Nadine Siegert

Thématiques abordées : le débat récent sur le rôle de la recherche artistique dans les collections et les archives du IwalewaHaus, le musée d'art moderne et contemporain africain de l'université de Bayreuth. Il s'agit d'interroger dans quelle mesure la recherche artistique, au-delà de revisiter ou remettre en scène les objets, peut plutôt interférer et s'interposer dans la "grammaire" de la logique du processus d'archivage pour imaginer de nouveaux langages archivistiques. En s'attachant en particulier aux aspects performatifs de projets artistiques qui ont impliqué les collections lors des expositions Mashup (2015) et Exodus Stations #2 (2017). Avec comme points d'entrée des gestes comme "emballer/déballer", "filtrer et zoomer" ou bien encore "mêler et transformer" en quête d imaginer une "archive dansante".

Histoires pour quelques lieux et quelques corps
Par Martine Derain

Avec Iskanderia leh ?, la compagnie Ex Nihilo joue au Mucem son expérience alexandrine : il s'agit bien là de réexplorer son propre fonds d'archives, images et gestes accumulés dans l'exercice d'une longue complicité avec la ville et ses habitants. Deux autres lignes tressent cette composition dansée : un regard sur la collection du Musée liée aux images de l'Egypte et un chemin dans les archives de Martine Derain, artiste associée à la compagnie, chez qui le document institutionnel et la recherche de son contrepoint dans les histoires singulières sont des matières privilégiées de création. Un contrechant en vue de la vie !
 


Discussion


17h30

 


Projection


18h15

The Embassy, 2011, 37'
Filipa César

Dans The Embassy, Filipa César retrace un chapitre de la colonisation en Guinée Bissau lors des guerres coloniales suite à la découverte fortuite d'un album photographique provenant des archives nationales désertées après la guerre civile de 1999. Un album patiemment feuilleté, où le commentaire dû à l’archiviste et journaliste guinéen Armando Lona, filmé en un seul plan fixe et en s’attardant sur certains détails historiques, en propose une contre-lecture. Le titre rend hommage au réalisateur français Chris Marker et à son travail en Guinée-Bissau.

 

Biographies des intervenantes

Martine Derain
Artiste, photographe, elle conçoit et réalise des interventions éphémères ou pérennes pour l’espace public. En 2010, elle fonde Les éditions Commune, centrées sur des expériences singulières et complexes liant art, urbanisme, recherche ou poésie. Elle travaille actuellement avec la Compagnie de danse Ex Nihilo comme artiste associée.

Sarah Frioux-Salgas
Sarah Frioux-Salgas, née en 1978 est responsable des Archives du musée du quai Branly-Jacques Chirac depuis 2003. Elle a également été commissaire de plusieurs expositions au musée du quai Branly-Jacques Chirac : Présence Africaine : une tribune, un mouvement, un réseau (2009) qui a aussi été présentée en 2011 à la bibliothèque Cheick Anta Diop de Dakar ; « L’atlantique noir » de Nancy Cunard. Negro Anthology (1931-1934) (2013), puis Dakar 66. Chroniques d’un festival panafricain (février 2016), réalisée avec Dominique Malaquais et Cédric Vincent. Elle prépare actuellement une exposition sur le chanteur-acteur activiste Paul Robeson qui ouvrira en juin 2018 au musée du quai Branly.

Nadine Siegert
Directrice adjointe de Iwalewa-Haus, Africa-Centre à Bayreuth, lieu d’exposition, de recherche et de diffusion dédié à l’art d’Afrique. Elle a également été commissaire de nombreuses expositions dont GhostBusters I et II (Berlin, 2011) et Mash up (Bayreuth, 2015). Elle a dernièrement co-dirigé Archive (re)mix. Vues d’Afrique aux Presses universitaires de Rennes (2015).

Dans le cadre du cycle de créations « Représentations fictionnelles à travers l’archive »

De décembre 2017 à juin 2018, le Mucem invite trois artistes à revisiter le passé colonial et décolonial, le concept de colonialité et les nouvelles formes d’une « recolonialisation », à travers les archives du musée. À l’aune du regard et de l’expérience de chacun de ces artistes, il s’agit d’éprouver et de questionner le présent et de lire dans le passé l’histoire du présent. 

Comment traiter cette histoire présente de toutes « les cultures » qui, comme l’a décrit Edward Said, « (…) ne sont pas imperméables. La science occidentale a emprunté aux Arabes, qui ont emprunté à l’Inde et à la Grèce. Et il ne s’agit jamais d’une simple question de propriété, d’emprunt et de prêt, avec des débiteurs et des créanciers absolus, mais plutôt d’appropriations, d’expériences communes, d’interdépendances de toutes sortes entre cultures différentes. C’est une norme universelle ». 

La question de la représentation que les cultures se font d’elles-mêmes et entre elles est au cœur de ce cycle. La question des représentations dans le discours occidental a joué et continue à jouer un rôle très important dans ses différentes formes de dominations, qu’elles soient économiques ou culturelles à travers les pratiques et les notions d’Histoire, de langue, de race. Les mécanismes d’aide et de soutien ne visent pas uniquement une hégémonie économique mais aussi « épistémique au sens où les discours occidentaux imposent leurs savoirs » comme l’ont montré Maria Eleonora Sanna et Eleni Varikas. 

Ce cycle de créations cherche à déconstruire la notion et le discours même de la représentation pour lui donner un espace de singularité individuelle avec l’artiste invité(e), tout en soulignant la nécessité que cette réflexion prenne forme au sein d’un espace institutionnel. Ces représentations fictionnelles se construiront également avec l’imagination et le regard du public.

Chaque représentation est accompagnée d’une installation réalisée à partir de la documentation constitutive du spectacle et qui entrera par la suite dans les archives du musée.

En coréalisation avec le festival Dansem.

 

Tarifs

Entrée libre

Lieu
Type de public Tout Public
Horaires

Samedi 16 décembre 2017, 15h-19h

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