Livre - Albert Cohen, une poétique de la table

840 COH

Description

Livre

Presses universitaires de Rennes

Presses universitaires François Rabelais de Tours

Nacache-Ruimi Claudine 1948 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (354 p.)

Dimensions : 24 cm

Quels liens subtils rapprochent le personnel du cycle romanesque de Solal, la voix lyrique des monologues intérieurs, les instances narratives des essais et le discours épidictique dédié à Winston Churchill ? Question complexe a priori. Foisonnante, parfois débordante dans sa polyphonie, l’œuvre de Cohen s’organise pourtant autour d’une ligne de force demeurée discrète jusqu’à présent, celle de la table. Constituant un réseau de signes qui affleurent dans les textes, le champ de la nourriture constitue un langage qui exprime des obsessions récurrentes. Poids des origines, héritage des traditions, comédie de l’amour sentimental, questionnements métaphysiques, tous les domaines s’évaluent à l’aune du comestible. Manger, c’est donner un sens à son existence. Mordre dans un chocolat, c’est goûter le présent et ses gourmandises, mais aussi renouer avec un passé inquiétant. De cet univers ambigu émerge cependant Mangeclous, le «vainqueur éternel». Conviant les Valeureux à partager maints festins plus ou moins transgressifs, le personnage excède les contours de la figure burlesque pour sublimer le prosaïque. C’est par son regard que surgit la vision d’un monde dont la quête est celle d’une sagesse à hauteur d’homme. Refusant les codes d’une bourgeoisie vaudevillesque, Mangeclous élève l’appétit au rang de vertu, prône avec ironie les mérites du mensonge et érige le plaisir de manger en règle de vie. Nouvel avatar des géants rabelaisiens, ce prophète comique ne s’épanouit que dans le paradoxe et l’amour des nourritures. Agrégée et Docteur en Littérature française, Claudine Nacache Ruimi a enseigné les lettres en lycée, à Paris, et a assuré des charges de cours à l’Université Sorbonne Nouvelle- Paris 3. Elle dispense en outre des cours à l’Institut Universitaire Elie Wiesel, à Paris.

Introduction, p. 9 Première partie - Typologie de la matière alimentaire, du référentiel au signe, p. 17 Les menus complets ou l'élégance occidentale, p. 23 Un menu tradition à la table des Sarles, p. 23 Trop de truffes au Ritz, indigestion et cailles farcies, p. 32 Le songe d'Adrien, un dîner de garçons, p. 35 L'ambition d'Antoinette Deume, un menu grand genre, p. 36 Un déjeuner professionnel, p. 40 Manger seul dans son lit, p. 43 Le dîner froid d'Ariane et de Solal, p. 45 Un premier état des lieux, p. 46 Les repas des Valeureux, mille et une combinaisons orientales, p. 49 Pistaches, amandes et arachides, plaisir de croquer, p. 49 Des entrées à volonté, p. 55 De l'entrée aux plats, viandes et poissons, p. 61 Légumes et fruits, pâtes et riz, le choix des garnitures, p. 87 Les desserts, friandises et pâtisseries divers, p. 94 Nourritures, spiritualité et sentiments, p. 103 "Seigneur bénissez ce repas, bénissez ceux qui l'ont préparé", p. 103 Les mangements valeureux : une communion par le partage et le regard, p. 106 Hippolyte et Mangedous à table, une célébration œcuménique, p. 111 La nourriture, un péril pour l'érotisme, p. 113 Manger, un but de vie, p. 116 Confiture ou sandwich ? Du genre des nourritures, p. 120 Le cocktail Benedetti: le sandwich du salut, p. 123 Deuxième partie - Lecture symbolique du fait alimentaire, p. 129 Le pain, p. 133 Les origines du pain: du sacré au profane, p. 133 Le pain et l'huile, p. 139 Les azymes : "Sept jours tu mangeras des pains sans levain", p. 142 Le Seder de la Pâque juive, p. 147 S'amuser et saupoudrer de sucre le malheur, p. 151 Fondants et fraîcheur, p. 152 Confitures et cerises, le goût de l'enfance, p. 155 Le chocolat ou la descente en enfer, p. 161 Pouvoir des boissons chaudes, lumière et ombres, p. 167 Origines bibliques, un pays de miel et de lait, p. 167 Le "lait corrosif", une matière à poésie, p. 168 Le lait maternel, p. 171 Le lait peut-il restaurer ?, p. 174 L'alliance du lait et du café, p. 176 Le "thé, boisson sacrée de son gang", p. 180 Entre l'autel et la cuisine, où sont les mères ?, p. 195 Une double représentation de l'image maternelle, p. 195 Des domestiques aux substituts de la mère nourricière, p. 205 Mariette, entre nourrice et mère, p. 208 Nourritures et judéité, p. 215 Symboles alimentaires des tables de fête, p. 216 Nourritures pour le sabbat : obsessions et amnésies, p. 219 Un banquet à la cour des miracles, p. 221 D'un sous-sol à l'autre, la cave de Berlin et ce qu'on y croque, p. 227 Les Rosenfeld, aliments à foison et peur du manque, p. 230 La nourriture des Valeureux : que leur offre le ghetto ?, p. 239 Troisième partie - Fait alimentaire, fait poétique, p. 249 Variations des tonalités, p. 253 Les choix épiques, p. 253 Le grotesque ou l'envers du monde, p. 265 Sur les pas du Cantique, le lyrisme des fruits, p. 276 Les recettes de Mangeclous, métaphores d'un art poétique, p. 285 Le goût de la moussaka, p. 285 Le sandwich universel, p. 292 Le mastari, une question de nomination, p. 296 La cuisine anglaise, p. 304 Conclusion, p. 321

ISSN exact : 2108-9566 Texte remanié de la Thèse de doctorat en Littérature française et comparée, Paris 3, 2013 : "La nourriture dans l'oeuvre d'Albert Cohen : un mariage miraculeux des contraires" Bibliogr. p. 325-348. Liste des sites Internet p. 349-350. Index