Livre - L'animal et le pouvoir

320 LAM

Description

Livre

Presses universitaires de Rennes

Lambert-Wiber Sophie

Hourmant François 1965 - ...

Centre Jean Bodin (Angers)

Presentation materielle : 1 vol. (190 p.)

Dimensions : 23 cm

La ménagerie du pouvoir mobilise souvent une symbolique animalière conventionnelle comme l’atteste l’iconographie politique, qu’elle soit monarchique (lion et cheval), impériale (abeille napoléonienne) ou républicaine (coq gaulois). Au service d’une image, l’animal est également enjeu de pouvoir. L’affirmation du règne politique sur le règne animal se traduit souvent par une logique d’emprise, de violence ou de contrainte. Diabolisé, au cœur de multiples procès tout au long du Moyen Âge, l’animal est la cible et la victime d’exactions multiples : chassé, torturé, mis à mort, il témoigne du bon plaisir du prince comme des systèmes idéologiques et des traditions constitutives d’une société à un moment donné. Instrumentalisé par les acteurs politiques, il nourrit aussi bien le rituel de la visite du président de la République au salon de l’agriculture que les campagnes électorales, à l’image de Bo, le chien de Barack Obama, favorisant l’assomption d’un président-sentimental. Happé par la jurisprudence, objet de controverses juridiques portant sur son statut, il est au cœur des politiques mises en œuvre par l’État moderne : érigé en signe extérieur de richesse, il fait l’objet d’une sollicitude renouvelée dont témoignent les mobilisations de défense et de protection des animaux depuis le 19ème siècle ou encore le droit, soucieux de concilier une cohabitation, parfois conflictuelle, entre l’homme et l’animal, obligé d’arbitrer entre visée protectrice et lutte contre les espèces menaçantes ou invasives. Questionner l’ambivalence de ces relations invite alors à prendre en compte l’économie émotionnelle qui régit les sociétés et détermine les critères de l’acceptable et de l’ignoble, du tolérable et de la cruauté. Les liaisons de l’animal et le pouvoir racontent donc une vieille histoire qui n’a rien perdu de son actualité comme l’atteste l’affaire des chiens de Nicolas Sarkozy saccageant le mobilier national. Mais au-delà de l’anecdote, l’animal reste bien au cœur des représentations et des pratiques du pouvoir d’État. Sophie Lambert-Wiber est Maître de conférences en droit privé à l’Université d’Angers. François Hourmant est Maître de conférences en science politique à l’Université d’Angers.

Les auteurs, p. 7 HOURMANT François, Présentation. L’animal, le pouvoir et les émotions, p. 9 PREMIERE PARTIE : L’ANIMAL RÉIFIÉ ET PROTÉGÉ DELAGE Pier-Jérôme, Contribution à une théorie explicative de la réification de l’animal, p. 31 HAUTEBERT Joël, Les procès aux animaux, XIIIe-XVIIIe siècle, p. 47 PIERRE Éric, La Société protectrice des animaux : un groupe de pression dans la France du XIXe siècle, p. 59 LAMBERT-WIBERT Sophie, Canis fiscus : L’homme, le chien et l’impôt, p. 69 DEUXIEME PARTIE : L’ANIMAL INSTITUTIONNALISÉ ET SYMBOLISÉ MARTIN Xavier, L’abeille impériale napoléonienne, 1804-1815, p. 85 CHARRUAU Jimmy, Le Président de la République au Salon International de l’Agriculture : mobilisation politique de l’imagerie animale, p. 99 HOURMANT François, Le chien du président. Animal institutionnel et exposant émotionnel, p. 117 TROISIEME PARTIE : L’ANIMAL ENTRAVÉ ET LIBÉRÉ GABORIAU Vincent, L’animal et le maire, p. 139 BOYER-CAPELLE Caroline, Enjeux de territoires : quelle place accordée à l’animal, p. 155 LAJARTRE Arnaud de, L’animal, la bête noire de l’homme ou la difficile cohabitation entre le sauvage et l’humain ?, p. 167 PIHET Christian, Le sauvage dans la ville : retour ou mutations ?, p. 181

Fait suite à la journée d'étude organisée par le Centre Jean Bodin à l'UFR Droit, économie et gestion de l'Université d'Angers le 4 décembre 2014