Livre - Le contrôle des Tsiganes en France, 1912-1969

944 FIL

Description

Livre

Karthala

Filhol Emmanuel 1951 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (276 p.-[12] p. de pl.)

Dimensions : 24 cm

Le 16 juillet 1912, le Parlement français votait une loi sur "l’exercice des professions ambulantes et la réglementation de la circulation des nomades". Cette loi constituait un tournant dans la politique discriminatoire adoptée par la République envers les Tsiganes ("nomades"), dont la présence en France remonte au Moyen Age. Elle imposait à tout nomade âgé de plus de treize ans le port obligatoire d’un carnet anthropométrique d’identité, auquel s’ajoutait le carnet collectif pour la famille. Le carnet anthropométrique des nomades s’inscrivait dans le prolongement des méthodes et des procédés du bertillonnage appliqués aux criminels depuis le début des années 1880. Des populations bohémiennes, jugées uniquement sur leur mode de vie, durent alors se soumettre à une procédure distinctive d’encartement qui les stigmatisait, renforçait leur exclusion de la communauté nationale, favorisait la répression à leur encontre et visait à les contraindre à la sédentarisation. Cet ouvrage expose la genèse du dispositif législatif de contrôle des nomades instauré par la loi de 1912, de son élaboration à son adoption et à sa mise en application, ainsi que les incidences indirectes que la loi eut sur le traitement administratif des Tsiganes pendant les deux guerres mondiales et jusqu’à son abrogation en 1969. Enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux 1, Emmanuel Filhol est membre du Laboratoire SPH, Sciences, Philosophie, Humanités (EA 4574). Ses travaux de recherche portent sur l’histoire des Tsiganes en France et de leurs représentations. Il a publié notamment Un camp de concentration. Les Tsiganes alsaciens-lorrains à Crest 1915-1919 (PUF de Grenoble, 2004), La mémoire et l’oubli. L’internement des Tsiganes en France, 1940-1946 (L’Harmattan, 2004), Les Tsiganes en France. Un sort à part, 1939-1946 (avec Marie-Christine Hubert, Perrin, 2009).

Introduction, p. 5 Le nomadisme réprouvé, 1895-1912, p. 17 Le recensement des Bohémiens, p. 18 Les brigades mobiles de police et les nomades, p. 22 Un projet de conférence européenne sur la "question tsigane", p. 31 La presse, p. 43 Les débats parlementaires, p. 48 La loi du 16 juillet 1912, p. 59 "Marchand ambulant, forain, nomade", p. 60 Le carnet individuel, p. 63 Le carnet collectif, p. 65 Autres mesures, p. 66 Les commentaires de la loi, p. 70 Mise en application de la loi, p. 75 Du ministère de l'Intérieur aux mairies, p. 75 L'identité des nomades encartés, p. 89 À propos des visas, p. 94 Les sanctions, p. 101 Le sort des Tsiganes pendant les deux guerres mondiales, p. 107 Tsiganes dirigés vers les dépôts, p. 108 Les Alsaciens-Lorrains romanichels à Crest, p. 116 Aspects de l'internement, p. 125 Le décret du 6 avril 1940, p. 148 Les camps pour nomades de la zone occupée, p. 155 La situation en zone sud, p. 169 La politique envers les Tsiganes après la Libération, p. 185 Le retour des camps, p. 185 Une commune d'assignation à résidence, p. 191 Surveillance et contrôle, p. 194 Le stationnement, p. 200 Conclusion , p. 205 Annexe, p. 213

Bibliogr. p. 263-273. Notes bibliogr.