Livre - La bataille d'Einaudi

944 RIC

Description

Livre

le Passager clandestin

Riceputi Fabrice

Manceron Gilles 1946 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (225 p.)

Dimensions : 20 cm

Avant d'être un événement bien connu des historiens, le 17 octobre 1961 a fait l'objet d'une amnésie complète ; c'est elle qu'Einaudi a dû vaincre dans un long combat. Il est d'abord ici question d'un homme, Jean-Luc Einaudi, et aussi d'un procès, celui, en octobre 1997, de Maurice Papon et de son rôle sous l'Occupation. Einaudi est l'auteur d'un livre intitulé La bataille de Paris. 17 octobre 1961, publié six ans auparavant, et c'est à ce titre qu'il vient à la barre : les parties civiles lui ont confié la lourde responsabilité d'être leur seul " témoin d'immoralité " sur la période algérienne de Papon. Le temps d'une journée d'audience, le 16 octobre 1997, ce " citoyen-chercheur " va ouvrir une brèche dans le mur de silence derrière lequel le consensus national avait relégué le massacre de plusieurs centaines d'Algériens dans les rues de Paris, sous la responsabilité de son préfet de police. Au fil d'un récit documenté et passionnant, Fabrice Riceputi retrace les trois décennies du combat mené par Einaudi pour l'élucidation historique et la reconnaissance politique d'un crime colonial d’État. Du travail d'enquête solitaire qui permit de redonner " un nom et une adresse " à ce crime nié officiellement et demeuré jusque-là une sorte de rumeur mémorielle, en passant par le double procès retentissant qui aboutit à la reconnaissance du " massacre " par la Justice française et à l'éclatement de la vérité historique, jusqu'au rappel de la résistance acharnée de l'appareil d’État lui-même à livrer ses secrets contenus dans les Archives - cette autre " grande muette " de nos institutions -, c'est en définitive à une réflexion profonde sur l'incapacité de notre société à regarder en face son histoire coloniale que nous convie l'auteur. S'achevant sur un tableau effarant du déni qui, sur cette affaire comme sur d'autres, persiste encore au sein du corps social, ce livre constitue un vigoureux plaidoyer pour l'acceptation pleine et entière d'un héritage dont l'occultation alimente, aujourd'hui plus que jamais, les formes les plus dangereuses de retour du refoulé.

Préface par Gilles Manceron, p.9 PROLOGUE : COUR D'ASSISES DE BORDEAUX, OCTOBRE 1997, p.15 UN CITOYEN-CHERCHEUR, p.27 QUEL 17 OCTOBRE 1961 ?, p.37 Un évènement sans histoire, p.38 La "bataille" de Papon, p.44 Un 17 octobre postcolonial antiraciste, p.56 LA BATAILLE DE PARIS, p.61 La voix des vaincus, p.61 Un procès-verbal, p.67 Un massacre au faciès, p.69 Un évènement, p.78 LA CONFRONTATION, p.83 L'autre moitié de Papon, p.84 "Merci monsieur Papon !", p.92 ARCHIVES ET RAISON D'ÉTAT, p.117 Tutelle sur l'histoire, p.119 L'affaire Grand-Lainé, p.127 Une défaite, p.149 APHASIE COLONIALE, p.159 Reconnaissance, p.161 La République n'a pas voulu, p.165 La plaque, p.168 Anti-repentance d'État, p.172 Du bout des lèvres, p.181 Un 17 octobre refroidi, p.186 ÉPILOGUE, p.193 Bibliographie sélective.217

Bibliogr. p. 217-223. Filmogr. p. 224-225. Notes bibliogr.