Livre - Qui a peur de l'imitation ?

840 DEC

Description

Livre

Les Éditions de Minuit

Decout Maxime 1979 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (156 p.)

Dimensions : 22 cm

De Montaigne à Perec en passant par La Fontaine, Voltaire ou Stendhal, les plus grands écrivains de notre littérature ont imité d’autres œuvres. Ils ont utilisé, parfois sans le dire, parfois sans en avoir conscience, l’œuvre des autres pour écrire la leur. Car personne n’écrit à partir de rien. Personne ne prend la plume sans avoir à ses côtés un bagage plus ou moins chargé de livres. Une bibliothèque intérieure, parfois partiellement oubliée, parfois bien présente à l’esprit, parfois directement présente à portée de main, ce qui donne la tentation de l’ouvrir. L’imitation est l’un des phénomènes les plus naturels de la création littéraire. Et malgré cela, les écrivains ont souvent ressenti une gêne, une peur diffuse ou une terreur violente à se sentir ainsi dépossédés de leurs propres mots. Écrire sous influence, tremper sa plume dans l’encrier du voisin : de tels gestes menacent les rêves de singularité absolue et d’originalité qui président à notre manière d’évaluer les œuvres. Comment les écrivains ont-ils réagi à cette peur ? Essayer de répondre à cette question amène à se pencher sur les différents paradoxes que les auteurs ont développés pour résoudre l’antagonisme qui oppose l’imitation et l’invention. Ils ont cherché à nous prouver qu’on pouvait guérir l’imitation par l’imitation, penser une imitation sans modèle ou devenir inimitable en imitant. La peur de l’imitation conduit ainsi à sonder les mystères de la création, à s’interroger sur les notions d’originalité et d’identité, à percevoir l’aspect collectif, pluriel, de toute écriture, sans céder aux illusions du génie et de l’inédit. Plus largement, l’angoisse de l’imitation renvoie à la question fondamentale de la littérature, celle qui se pose aux auteurs, aux éditeurs et aux lecteurs : qu’est-ce qui est spécifique dans mon œuvre ? qu’a-t-elle à dire en propre sur le monde, sur Moi et les autres ? qu’apporte-t-elle en regard d’une histoire littéraire déjà copieuse et où tout pourrait déjà avoir été dit ?

p.7 Introduction. Longtemps j'ai imité de bonne humeur p.15 Caméléon p.25 Première partie. Malaises dans l'imitation p.27 Chapitre 1 - Réprobations p.28 L'enfance décriée de l'écriture p.37 Délits d'imitation p.41 Un contre-modèle p.49 Chapitre 2 - Justifications p.51 Du bon usage de l'imitation p.58 La mauvaise foi de l'imitateur p.63 Chapitre 3 - Vertiges identitaires p.63 La fin du quant-à-soi p.75 Aux influencés p.83 Deuxième partie. De l'imitation comme défi à l'imitation p.86 Chapitre 1 - Imiter pour ne plus imiter p.86 Soi-même contre les autres p.93 Un remède dans la mal p.101 La tricherie de principe (Stendhal) p.109 L'imitation et la copie: vers l'originalité du rien (Flaubert) p.115 Chapitre 2- Imiter pour corriger p.117 Imiter pour améliorer p.120 Le collectivisme des plumes au service du progrès p.126 Chapitre 3 - Imiter pour repenser l'origine et l'originalité p.128 Une imitation sans modèle p.135 Où l'imitateur met à mort ses modèles p.140 L'imitateur imité p.146 Quand imiter rend inimitable p.153 Épilogue. A la manière d'une conclusion