Livre - Du marron à la châtaigne d'Ardèche
630 DUP
69-Villeurbanne : Impr. du Bâtiment
Description
Livre
CTHS
Dupré Lucie 1970 - ...
Presentation materielle : 334 p.
Dimensions : 24 cm
Développée massivement en Ardèche à partir du XIVe siècle sous la forme d’un système de culture singulier, la castanéiculture a façonné ce vaste territoire de moyenne montagne et occupé le cœur de l’économie régionale jusqu’au XIXe siècle. Aujourd’hui, cette activité concerne plus d’un millier d’exploitations agricoles et fait de l’Ardèche le premier département producteur de châtaignes. Si elle participe de façon décisive au développement d’un territoire à l’économie fragile, elle souffre cependant de plusieurs handicaps : concurrence européenne, arbres âgés et affaiblis, faible valorisation des différentes variétés, impossible mécanisation, déficit de reconnaissance publique… Aussi les castanéiculteurs, soutenus par leurs organisations professionnelles, mais aussi par les chercheurs, les associations ou encore les metteurs en marché, travaillent depuis une vingtaine d’années à « relancer » cette production agricole, c’est-à-dire à instruire sa reconnaissance et sa visibilité publiques. Cet ouvrage s’attache à décrire ce processus de relance d’un produit régional en analysant les différents lieux de blocage et les solutions envisagées. Fondée sur un lien singulier, inscrit dans l’histoire, entre les hommes et les arbres, la castanéiculture résulte d’un assemblage composite fait d’ajustements, de réinvestissements et d’inventions sociotechniques et lieu support de stratégies mises en œuvre au sein du vaste réseau technico-économique de la châtaigne. Ainsi les acteurs de la relance sont confrontés à la question du rapport entre tradition et modernité : comment concilier et expliciter la qualité traditionnelle du produit avec les exigences de son développement et de sa valorisation économique ? Comment lui inventer un avenir sans pour autant faire table rase du passé ? Bref comment en faire un produit régional ? Au cœur de la relance, la « patrimonialisation » de la « châtaigne d’Ardèche » apparaît comme le produit d’une construction sociale portée par des intérêts tout à la fois économiques, touristiques, environnementaux et paysagers. Docteur en anthropologie, Lucie Dupré est chercheur associée à l’Équipe de Recherche d’Anthropologie et de Sociologie de l’Expertise (ERASE) de l’université de Metz. Elle enseigne l’ethnologie et la sociologie de l’environnement à l’université de Metz. Ses recherches actuelles portent sur la mise en œuvre de dispositifs d’aménagement du territoire et de gestion de la nature, visant à concilier la biodiversité et les activités humaines.
Remerciements, p. 7 Introduction, p. 11 Chapitre 1 ‒ La construction d’une ressource naturelle, p. 23 Chapitre 2 ‒ L’Ardèche et sa châtaigne : éléments d’histoire d’un produit régional, p. 53 Chapitre 3 ‒ La diversité variétale à l’épreuve des classifications ou comment le marron a créé la châtaigne, p. 91 Chapitre 4 ‒ L’introduction des variétés hybrides : entre disqualification et requalification de la production, p. 125 Chapitre 5 ‒ Faire de la châtaigne : vers un compromis domestique-industriel dans la production, p. 161 Chapitre 6 ‒ De la récolte à l’objet marchand : construire un produit local, p. 211 Chapitre 7 ‒ Investissement et intéressement patrimonial : la construction sociale d’un objet exemplaire, p. 263 Conclusion, p. 307 Bibliographie, p. 313
Bibliogr. p. 313-332