Livre - Histoire de la condition féminine

1C SCL 565

53-Mayenne : Impr. de la Manutention

Description

Livre

Royer

Orrye Bernard

Presentation materielle : 215 p.

Dimensions : 21 cm

Le sort de la condition féminine s’est décidé, dès la Genèse, lors de la Création et de la Tentation. Que le mythe soit grec, avec Pandore, ou juif, avec Ève, la femme fut créée après Adam, dans un univers paradisiaque, où l’homme vivait seul et heureux. La curiosité et la convoitise pousseront la première femme à transgresser la Loi, en goûtant au fruit de l’arbre défendu. Ce « péché originel », imputé au seul « sexe faible », entraînera la chute du genre humain, soumis à tous les maux et devenu mortel, de surcroît. Dès lors, la suprématie de l’homme s’expliquera par l’antériorité de sa création et sa capacité de résister au serpent diabolique, depuis la Tentation. Dans l’Ancien Testament, la parole de la femme devient suspecte et l’épouse de qualité ne peut être qu’une faveur de Dieu, qui décidera de la stérilité ou de la fécondité d’une gente féminine réduite au rôle de procréatrice d’enfants mâles. L’épouse grecque était maintenue dans le gynécée, occupée au travail de la laine, et la romaine, devenait la propriété de son mari, dès son mariage. La femme celte bénéficiait d’une condition comparable au matriarcat qui ne survivra pas à la conquête romaine. L’apport de Jésus aurait dû être essentiel, car les réformes contenues dans les Évangiles esquissaient un nouveau statut de la femme, débarrassé des tabous inhérents à son sexe, en devenant l’égal de l’homme. Mais les disciples comprennent mal que Jésus s’oppose à la répudiation de l’épouse, et s’insurgent de recevoir l’instruction du fils de Dieu par l’intermédiaire de Marie-Madeleine, le témoignage de la femme juive n’étant pas reconnu par les tribunaux. Les religieux juifs considèrent Jésus comme un apostat, et l’occupant juge son enseignement contraire au droit romain. Les Évangiles tomberont dans l’oubli, et les Pères de l’Église, de Jean Chrysostome à saint Augustin, se contenteront, par prudence, d’humaniser le droit romain et les mœurs, à l’égard des femmes, tout en reprenant, en exégèse, les textes anti-féministes de saint Paul. Les médecins et les philosophes contribueront à maintenir cette condition servile, par leur méconnaissance de la physiologie féminine. L’ovulation est ignorée, et le fœtus est censé être formé par le seul sperme, le ventre de la mère n’étant que le réceptacle nourricier de la progéniture du mari. L’époux ne pouvant être stérile, la femme inféconde était répudiée. Les aventures extra-conjugales valorisent l’homme antique, niais la femme adultère, lapidée selon la Loi de Moïse, est encore condamnée à mort par les tribunaux du Haut Moyen Âge. Depuis le Lévitique, la femme indisposée est impure, et parfois encore exclue des tâches rituelles, dans nos campagnes, au début du XXe siècle. Les charivaris, maintenus dans les traditions populaires jusqu’à la Révolution, dissuadent l’épouse, battue ou humiliée par son mari, de rompre le mariage. Dès le début de l’ère chrétienne, saint Paul conseillait aux épouses de convertir leurs maris païens, par l’exemplarité de leur conduite. La leçon fut retenue, et c’est par une résistance passive que les femmes imposeront la reconnaissance de la dignité de leur sexe.

I – Le Verbe et la Chair, p. 7 II – La Création, p. 16 II.1 – L’homme à l’image de Dieu, p. 17 II.2 – Ève la tentatrice et le péché originel, p. 22 III Les filles d’Ève, p. 32 III.1 – Les créatures du Diable, p. 33 III.2 – Les femmes réduites au silence, p. 43 III.3 – La soumission au mari, p. 49 III.4 – Le pouvoir de séduction des femmes, p. 57 IV – La sexualité, p. 62 IV.1 – Les libertés sexuelles, aux hommes, p. 63 IV.2 – La virginité exigée chez l’épouse, p. 69 IV.3 La sexualité dans le mariage, p. 80 IV.4 – La luxure est un vice féminin, p. 84 V – La femme est impure, p. 89 V.I – Les menstrues, p. 90 V.2 – Les relevailles de l’accouchée, p. 96 VI – Le mariage, p. 101 VI.1 – Le sentiment amoureux exclu, p. 102 VI.2 – La fiancée vertueuse, p. 106 VI.3 – L’épouse idéale, p. 110 VI.4 – Mariage forcé et rapt consenti, p. 113 VI.5 – La correction maritale, p. 116 VI.6 – L’épouse répudiée, p. 121 VI.7 – L’adultère féminin, p. 126 VI.8 – Le mariage est une mauvaise affaire pour l’homme, p. 144 VII – La procréation, p. 149 VII.I – La stérilité coupable de la femme, p. 150 VII.2 – Le mythe de la semence féminine, p. 154 VII.3 – Contraception et avortement, p. 158 V II.4 – Le ventre de la procréatrice, p. 165 VII.5 – Les parties honteuses de la femme, p. 169 VII.6 – L’enfantement dans la douleur, p. 172 VII.7 – L’ouverture des femmes en couches, p. 177 VII – La descendance, p. 180 VIII.1 – L’homme engendre, la femme enfante, p. 181 VIII.2 – Béni soit l’enfant mâle, p. 184 VIII.3 – Maudites soient les filles, p. I88 IX – La vie religieuse, p. 194 IX.1 – Jésus et les femmes, p. 195 IX.2 – Le clergé et les femmes, p. 205 BIBLIOGRAPHIE, p. 209 SOMMAIRE, p. 213

Bibliogr. p. 209-212