Livre - N° 547 - octobre 2016 - L'ours dans l'art préhistorique

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Description

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Dans ce numéro automnal, Archéologia vous invite à découvrir deux événements majeurs de la rentrée 2016: d’une part l’exposition sur « L’ours dans l’art préhistorique » au musée d’Archéologie nationale, l’occasion d’admirer parmi les plus belles pièces d’art mobilier datant de la Préhistoire; d’autre part la saison médiévale qui se décline dans de nombreux musées. Cette époque souvent mal aimée s’y révèle faste, créative et lumineuse. La dynastie des Mérovingiens (457-752) fait l’objet de toutes les attentions au musée national du Moyen Âge à Paris et à Saint-Dizier dans la Haute-Marne, tandis la Cité des sciences et de l’industrie aborde, de manière inédite et complémentaire, le Moyen Âge dans sa globalité. Autre époque, le Néolithique est mis à l’honneur dans la fouille du mois. Dans la Marne, le site de La Crayère a livré une nécropole de quatre hypogées, creusés dans une minière de silex. Situées au cœur de la plus forte concentration d’hypogées de France, les recherches menées depuis 2013 tentent de reconstituer l’organisation du site et les étapes de son occupation. La rubrique « Découverte » vous amènera au cœur de la Méditerranée, sur l’île de Pantelleria. Cette terre, que les Phéniciens baptisèrent Yrnm et les Romains Cossura, vit passer dès le Néolithique les premières navigations méditerranéennes. Elle constituait un point stratégique pour les trafics commerciaux et militaires entre l’Afrique et la Sicile si bien que Rome et Carthage se la disputèrent âprement. Nous vous présentons les dernières découvertes livrées par cette île. Quant à la ville de Rodez, elle abrite un formidable musée de statues-menhirs, le musée Fenaille. Avec dix-sept exemples exposés, il offre au public le plus important ensemble français de représentations humaines préhistoriques en grand format, érigées il y a près de 5 000 ans. Enfin la vie quotidienne vous plongera dans les pratiques, souvent étonnantes, des thanatopracteurs égyptiens. En effet, les momies ne sont pas toujours celles que l’on croit ! Leur ouverture montre que ces réceptacles funéraires abritaient, surtout aux époques tardives, des corps incomplets ou hétérogènes, voire pas de corps du tout ! Mais comment les embaumeurs en arrivaient-ils à de tels manquements ? Sans oublier notre sélection d’expositions, de fouilles en cours et de lectures choisies.

À LA UNE PALMYRE PINON Pierre, Palmyre : le projet de restauration de monuments de 1925 d’Albert Gabriel, p. 4 Entre août et octobre 2015, plusieurs monuments de Palmyre (Syrie) étaient détruits par l’action conjuguée de Daech et du régime syrien. La démolition est telle que certains se demandent s’il est possible, et même souhaitable, de les reconstituer. Un problème d’actualité qui s’était déjà posé, il y a 90 ans, quand l’architecte-archéologue Albert Gabriel (1883-1972) avait été chargé de les restaurer. DANS LES MUSÉES ARLES CHEVALLIER Franck, Khâemouaset, prince mythique, p. 6 La nouvelle exposition du musée départemental Arles Antique consacrée aux Savoir et pouvoir à l’époque de Ramsès II s’attache plus particulièrement à Khâemouaset (vers 1284-vers 1224 avant J.-C.), le quatrième fils de Ramsès II. Elle permet aussi de découvrir l’érudition des grands de l’empire égyptien de la XIXe dynastie, que ce soit en littérature, en sciences ou en religion. SOLUTRÉ QUERTELET Sylvain, Solutré : un anniversaire préhistorique, p. 7 À l’occasion de la commémoration du 150e anniversaire de la découverte du site préhistorique de Solutré, le musée de Préhistoire de Solutré présente une exposition consacrée aux grandes découvertes de l’archéologie préhistorique en Bourgogne-Franche-Comté. LAUSANNE WOLFF Esther, FELBER François, RANDIN Christophe, RACHOUD-SCHNEIDER Anne-Marie, Lausanne : le jardin de Pharaon, p. 8 Les Musée et Jardin botaniques cantonaux de Lausanne présentent une exposition consacrée au jardin des pharaons. Débutant dans le Jardin botanique avec la reconstitution d’un jardin égyptien, l’exposition se poursuit au Musée botanique. On y admire les guirlandes découvertes par Gaston Maspero en 1881 dans la cachette de Deir el-Bahari, ainsi que de nombreux vestiges émouvants et inédits. GRANDES QUESTIONS DE L’ARCHÉOLOGIE DEMOULE Jean-Paul, Le Moyen Âge, les barbares et l’archéologie, p. 10 SUR LE TERRAIN BILAN D’UNE FOUILLE CHAUSSERIE-LAPRÉE JEAN, RÉTIF Michel, Un exceptionnel pavement de coquillages sur le site antique de Marina Avaticorum, p. 12 Les fouilles d’archéologie préventive menées sur le site antique de Maritima Avaticorum, sur le rivage de l’étang de Berre à Martigues (13), ont révélé un remarquable pavement de sol fait de plusieurs milliers de coquillages. Inséré au sein d’un portique monumental, en lien avec le fonctionnement du cardo principal de l’agglomération, ce pavement du IIe siècle a fait l’objet d’une dépose intégrale, selon une technique de moulage rarement mise en œuvre. NÎMES FOURNIÉ Éléonore, La plus vieille église de Nîmes, p. 14 En plein cœur de la préfecture du Gard, sur une parcelle privée de 330 m², viennent d’être découvertes l’abside d’une église paléochrétienne du Ve siècle, probablement la plus ancienne de la ville, ainsi que 130 tombes des IVe et Ve siècles. Alors que la saison culturelle médiévale s’ouvre en France, retour sur ces découvertes étonnantes des débuts du christianisme. PRÉHISTOIRE DANIEL Jacques, Préhistoire. Premiers de cordée, p. 15 Dans le Jura souabe (Allemagne), la grotte de Hohle Fels réserve chaque année son lot de nouvelles découvertes. En 2015, l’équipe de Nicholas Conard a découvert un bâton percé, dont le décor publié cet été semble confirmer une vieille théorie: les Cro-Magnons savaient tresser des cordes. EN BREF Rouen : l’épée médiévale de Hautot exposée, p. 16 Poitiers : recherches sur l’amphithéâtre romain, p. 16 Suède : tout un fromage, p. 16 Cold case le décès de Lucy expliqué ? , p. 16 Arctique : l’épave du HMS Terror retrouvé, p. 16 Nouvelle disposition de la loi sur l’archéologie du 7 juillet 2016, p. 1 VIETNAM WISNIEWSKI Béatrice, HARDY Aandrew, Vietnam. Recherches et coopérations de l’École française d’Extrême-Orient, p. 18 Créée en 1900 à Saigon (actuelle Hô-Chi-Minh-Ville), l’École française d’Extrême-Orient a poursuivi les travaux de la mission archéologique de l’Indochine établie en 1898, et ce jusqu’à la décolonisation dans les années 1950. Depuis son retour au Vietnam en 1993, l’EFEO s’est engagée dans plusieurs projets de coopération avec l’Institut d’archéologie du Vietnam. L’OBJET DU MOIS PERRIER Daniel, Le chef mérovingien de Chaouilley, p. 20 C’est en 1933 que le musée d’Archéologie nationale acquit une partie du mobilier découvert dans quatre tombes du début du Moyen Âge mises au jour sur la commune de Chaouilley (Meurthe-et-Moselle) par le docteur Voinot. Ces trésors lui furent vendus par la veuve du docteur, pour la somme de 10000 francs de l’époque. Trois de ces tombes (n°2, 19 et 21 de la nécropole) étaient féminines et contenaient notamment des fibules typiques de la phase « mérovingienne ancienne » (470-610). Mais la quatrième (n°20) était celle d’un homme inhumé avec une abondante vaisselle et un riche armement, dont une épée remarquable. EXPOSITION MAN-ESTIER Elena, L’ours dans l’art préhistorique, propos recueillis par Florian BERROUET, p. 22 L’ours prend ses quartiers au musée d’Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye et s’y affiche sous ses meilleurs profils. Une occasion unique d’admirer parmi les plus belles pièces d’art mobilier datant de la Préhistoire ou provenant de Sibérie… Rencontre avec les commissaires de l’exposition: Catherine Schwab, conservatrice en chef des collections paléolithiques du musée d’Archéologie nationale, et Elena Man-Estier, conservatrice du patrimoine au Service régional de l’archéologie de Bretagne. DOSSIER MÉROVINGIEN EN QUATRE PARTIES FOURNIÉ Éléonore, Les mérovingiens, une dynastie médiévale à l’honneur, p. 30 Trois expositions célèbrent cet automne le Moyen Âge. Cette époque souvent mal aimée s’y révèle faste, créative et lumineuse. La dynastie des Mérovingiens (481-751) fait l’objet de toutes les attentions au musée de Cluny et à Saint-Dizier dans la Haute-Marne, tandis la Cité des sciences et de l’industrie aborde, de manière inédite et complémentaire, le Moyen Âge dans sa globalité. FOURNIÉ Éléonore, Les temps mérovingiens au musée de Cluny, p. 34 L’exposition du musée national du Moyen Âge met en image, grâce à plus de 150 œuvres, cette période décisive de l’histoire de France. Souvent réduite aux très belles découvertes funéraires de bijoux, elle s’avère pourtant être bien plus stimulante artistiquement et intellectuellement. Entretien avec l’une des trois commissaires de l’exposition, Isabelle Bardiès-Fronty, conservateur en chef au musée de Cluny. FOURNIÉ Éléonore, Le royaume d’Austrasie à Saint-Dizier, p. 36 Alors que les royaumes de Neustrie et de Burgondie ont déjà fait l’objet de grandes expositions dans les années 1980, l’Austrasie, elle, n’avait jamais encore eu ce privilège. Pourtant, cette région clef fut celle des Francs de l’est, au rayonnement politique croissant de 511 à 717. Cette présentation, organisée à Saint-Dizier et peut-être la plus archéologique de la saison, répare cet oubli. FOURNIÉ Éléonore, Quoi de neuf au Moyen Âge ? À la Cité des sciences et de l’industrie, p. 38 La Cité des sciences et de l’industrie, avec l’exposition Quoi de neuf au Moyen Âge ?, offre une approche très pédagogique du Moyen Âge. Elle met à bas un certain nombre d’idées reçues en s’appuyant sur les dernières découvertes archéologiques. FAUCIEL Marie, Zoom sur une fouille mérovingienne: la communauté agricole de Preny p. 40 FOUILLE DU MOIS MARTINEAU Rémi, Minière de silex et hypogées néolithiques de La Crayère à Vert-la-Gravelle, p. 42 Dans la Marne, le site de La Crayère à Vert-la-Gravelle a livré une nécropole de quatre hypogées, creusés dans une minière de silex exploitée au Néolithique. Situées au cœur de la plus forte concentration d’hypogées de France, les fouilles menées depuis 2013 tentent de reconstituer l’organisation du site et les étapes de son occupation. DÉCOUVERTE FUGANTI Daniela, L’île de Pantelleria, cœur antique de la Méditerranée, p. 48 Située au cœur du canal de Sicile, Pantelleria, que les Phéniciens baptisèrent Yrnm et les Romains Cossura, a longtemps été ignorée par l’archéologie moderne. Pourtant, grâce à sa position stratégique, elle a joué un rôle fondamental dans les échanges d’idées et de marchandises, entre le IIe et le Ier millénaire avant J.-C. Présentation des dernières découvertes livrées par cette île baptisée « fille des vents ». VISITE PIERRE Aurélien, Le musée Fenaille. Un musée de statues-menhirs à Rodez, p. 56 Avec dix-sept statues-menhirs exposées, le musée Fenaille offre au public le plus important ensemble français de représentations humaines préhistoriques en grand format. Érigées il y a près de 5000 ans, ces statues constituent un des temps forts d’une visite qui emmène à la découverte de l’histoire du Rouergue, depuis les toutes premières traces de l’homme dans cette région, il y a près de 300 000 ans, jusqu’au début du XXe siècle. VISITE VIE QUOTIDIENNE MARSHALL Amandine, De l’origine des pseudo-momies, momies factices et autres corps livrés en kit, p. 62 Les momies égyptiennes ne sont pas toujours celles que l’on croit ?! Leur débandelettage montre qu’aux époques tardives en particulier, les embaumeurs ont fait passer pour de vraies momies des corps incomplets, en déconnexion anatomique, voire pas de corps du tout ?! Mais comment les embaumeurs en arrivaient-ils à de telles pratiques ?, ARCHÉOFOLIO « Jade, des empereurs à l’Art déco », p. 66 « Les sages de l’Antiquité comparaient la vertu au jade. Il est l’image de la bonté, parce qu’il est doux au toucher, onctueux ; de la prudence, parce que ses veines sont fines, compactes et qu’il est solide ; […] de la musique, parce que par la percussion on en tire des sons clairs, élevés, prolongés et finissant d’une manière abrupte ; de la sincérité parce que son éclat n’est pas voilé par ses défauts ni ses défauts par son éclat ; du ciel parce qu’il ressemble à un arc-en-ciel ; de la terre parce que ses émanations sortent des montagnes et des fleuves […] ; de la vertu parce qu’on en fait des tablettes et des demi-tablettes que les envoyés des princes offrent sans les accompagner d’autres présents. » Cette description lyrique est due au célèbre philospohe chinois Confucius (551-479 avant J.-C.) qui définit ainsi la plus belle des pierres asiatiques. Grâce à plus de 300 œuvres issues de prestigieuses collections nationales et internationales, la nouvelle exposition du musée national des arts asiatiques - Guimet nous propose d’en découvrir de somptueux exemplaires, retraçant aussi l’épopée historique et esthétique du jade depuis les sources de l’histoire chinoise jusqu’aux années Folles, dressant un panorama exceptionnel de cet art majeur de la civilisation chinoise. BIBLIOTHÈQUE, p. 70 LIBRAIRIE ARCHÉOLOGIQUE, p. 74 CONFÉRENCES, COLLOQUES, CALENDRIER, p. 76 BULLETIN D’ABONNEMENT ET DE COMMANDE, p. 82