Livre - Anthropologie et histoire au siècle des Lumières

1C HIS 179

Description

Livre

F. Maspero

Duchet Michèle 1925 - 2001

Presentation materielle : 1 vol. (567 p.)

Dimensions : 22 cm

L’histoire proprement dite, l’histoire des idées, celle des textes se conjuguent ici pour rendre sensibles la nature et la fonction idéologiques de l’Anthropologie des Lumières, constitué en « système » à partir de Buffon. Depuis deux siècles le monde sauvage, lentement investi par les Européens, a cessé de se ressembler : des peuples entiers, dépossédés de leurs terres et de leur être, arrachés à la durée presque immobile où s’étirait leur histoire, sont précipités dans le temps de la violence. À la destruction des Indiens, à l’esclavage des noirs, au racisme, « l’humanisme » des Lumières ne peut opposer qu’une philosophie de la Civilisation de l’homme par l’homme, dont tout colonialisme saura se réclamer. À l’intérieur du procès de colonisation, le couple Sauvage-Civilisé, par le jeu des parallèles, des antithèses et des stéréotypes, commande tout le fonctionnement du discours anthropologique, où l’Autre, barbare ou Sauvage, est objet. L’Européen seul est souverain sujet : il est celui qui civilise, il apporte avec lui la Civilisation, il la pense, il la parle, et parce qu’elle est le mode de son action, il en fait le référent de son discours. Telle lecture du monde sauvage et du passé humain semble mettre en cause toute l’idéologie des Lumières, mais c’est pure apparence : partie intégrante d’une réflexion sur l’Histoire, l’Anthropologie ou « science générale de l’homme », qui fait de l’homme policé le « modèle » de l’espèce et l’être le plus intéressant de la création, n’est science que des écarts, qu’ils soient biologiques ou historiques : à travers elle, l’homme civilisé peut embrasser la totalité de sa propre histoire et jouir de son propre statut. Puisqu’il s’en est éloigné, il ne voit dans « l’état sauvage » que manque et faiblesse. Pour le monde dit sauvage, il n’y a plus de choix qu’entre la destruction et « l’assimilation » c’est-à-dire la dépersonnalisation.

INTRODUCTION, p. 9 I. DU MYTHE AUX IMAGES, p. 23 1. L’espace humain – Horizons et contacts, p. 25 2. L’information : de la littérature des voyages aux mémoires d’administration, p. 65 3. L’idéologie coloniale : la critique du système esclavagiste, p. 137 L’idéologie coloniale : de la destruction des Indiens à la civilisation des sauvages, p. 194 II. L’ANTHROPOLOGIE DES PHILOSOPHES 1. L’anthropologie de Buffon, p. 229 2. L’anthropologie de Voltaire, p. 281 3. L’anthropologie de Rousseau, p. 322 4. L’anthropologie d’Helvétius, p. 377 5. L’anthropologie de Diderot, p. 407 CONCLUSION, p. 477 BIBLIOGRAPHIE, p. 483 BIBLIOGRAPHIE, ADDENDA, p. 545 INDEX, p. 547 ERRATA, p. 563

Bibliothèque d'anthropologie. Bibliogr. p. 483-546. Index