Livre - La dissolution identitaire d'une communauté rom

945 PON

Description

Livre

L'Harmattan

Pontrandolfo Stefania 1974 - ...

Williams Patrick 1947 - ...

Drubigny-Saraceni Catherine

Presentation materielle : 1 vol. (248 p.)

Dimensions : 24 cm

L’anthropologie a traditionnellement pour objet de reconstruire les processus identitaires et symboliques par lesquels les groupes sociaux attribuent un sens au monde. Ce livre enquête sur un phénomène inverse : la lente et irréversible disparition d’une communauté, qui se produit quand un groupe social cesse de se considérer comme tel, c’est-à-dire de se penser et de penser le monde qui l’entoure comme « différents ». Des processus de ce genre adviennent probablement à tout moment à différents endroits du globe, sans qu’ils soient l’objet d’une interprétation scientifique. Pourtant, tout comme l’ethnographie est capable de démontrer de façon étonnante la multiplicité et la variabilité des modalités selon lesquelles différents groupes humains affirment leur identité culturelle, elle peut pertinemment démontrer (surtout si elle est associée à la recherche d’archives) comment certaines communautés renoncent à se distinguer des autres. L’étude de cas de la disparition de la communauté rom de Melfi (Italie du Sud) permet de réfléchir sur le caractère transitoire de toutes constructions sociales. Stefania Pontrandolfo enseigne actuellement l’anthropologie culturelle et est membre du CREAa (Centre de recherche ethnographique et d’anthropologie appliquée) à l’Université de Vérone (Italie). En 2010, elle a obtenu le titre de docteur en anthropologie sociale et ethnologie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris. Spécialiste de la réalité tsigane en Europe, elle a notamment publié Un secolo di scuola (Roma, 2004) et Rom dell’Italia meridionale (Roma, 2013).

WILLIAMS Patrick, PRÉFACE de, p. 9 INTRODUCTION, p. 15 PREMIÈRE PARTIE. UNE DOMICILIATION IMPOSÉE, p. 21 1. État et Sécurité Publique, p. 21 2. État et Sécurité Publique en Italie, p. 23 2.1. Réglementation de l’ordre public dans le Royaume de Naples, p. 23 2.2. Réglementation de l’ordre public dans le Royaume de la maison de Savoie et dans le Royaume d’Italie, p. 26 2.3. Le système de prévention personnelle, p. 28 2.4. La « révolution identitaire » italienne, p. 33 3. État, Sécurité Publique et Zingari à Melfi, p. 39 3.1. Mesures de prévention personnelle, p. 49 3.1.1. Procédures, p. 49 3.1.2. Dérogations aux mesures préventives, p. 52 3.1.3. Sévérité des mesures préventives, p. 59 3.1.4. Effets criminogènes des mesures préventives, p. 65 3.2. Identification, p. 66 3.3. Effets sur l’organisation familiale des Rom : séparation des familles et sédentarisation, p. 79 4. Une domiciliation imposée, p. 84 4.1. Politiques au niveau central, p. 85 4.2. Application des politiques au niveau local, p. 87 DEUXIÈME PARTIE. HISTOIRE SOCIALE D’UN CHANGEMENT ET D’UNE EXTRAORDINAIRE ALLIANCE, p. 95 1. Méthodologie, p. 95 1.1 La recherche dans les archives paroissiales de Melfi, p. 98 2. Modalités d’implantation et processus de sédentarisation, p. 101 3. Le processus de scolarisation, p. 112 4. Identités nominales, p. 122 5. Histoire démographique, p. 126 5.1 Fin XIXème – début XXème siècle (1880-1920), p. 127 5.2 De l’après Seconde Guerre à nos jours, p. 132 6. Histoire d’une alliance extraordinaire, p. 139 TROISIÈME PARTIE. ETHNOGRAPHIE DE LA « DISPARITION » ET DU « SOUVENIR », p. 163 1. Représentations et discours, p. 163 2. Réflexivité : la perspective initiale de l’anthropologue, p. 164 3. Tentatives ethnographiques : premières rencontres, négations et silences, p. 176 4. « Tsigane est nomade. Les nôtres sont peut-être des Rom, comme vous dites, mais sûrement pas des Tsiganes ! », p. 182 5. « Nous… les Rom, comme tu dis… les “Zengr”, comme on disait autrefois… Nous, nous sommes Melfitains… », p. 184 6. Les parties et le tout, p. 185 7. Une communauté qui n’existe que dans le souvenir, p. 186 8. Vécus et pratiques, p. 188 9. Expansion et intensification de la recherche historique, p. 188 10. Difficultés ethnographiques, p. 189 11. « Encliquage » interactionnel et « échec » ethnographique, p. 191 12. Les réseaux d’interaction d’Angela, p. 195 13. Aires de conflit, p. 204 14. « Échec » ethnographique et « disparition » de la communauté, p. 214 15. L’avant et l’après. Conflit de mémoire et souvenir nostalgique, p. 217 16. L’intérieur et l’extérieur. Violence structurelle et choix individuels, p. 222 CONCLUSIONS. LA DÉCIVILISATION DU MONDE, p. 233 BIBLIOGRAPHIE, p. 235

Bibliogr. p. 235-245. Notes bibliogr. Texte remanié de : Thèse de doctorat : Ethnologie et anthropologie sociale : Paris, EHESS : 2010.