affiche - Les Utérus de mon père, 1

L'artiste choisit une affiche publicitaire pour l'exposition coloniale qui s'est tenue à Marseille en 1906 et pour les chemins de fers français permettant de s'y rendre depuis Paris ou Lyon. L'évènement est annoncé en toutes lettres ainsi que les principales manifestations qu'il regroupe, dont de "grandes fêtes indigènes". Les inscriptions se détachent sur fond d'un paysage méditerranéen derrière lequel on reconnait le profil de Marseille (et de la "Bonne Mère"). Devant, une synthèse stéréotypée des anciennes colonies françaises est montrée au spectateur : on aperçoit ainsi des types provenant d'Asie et d'Afrique, que jouxtent une abondance de fruits et légumes et un perroquet, symbole d'exotisme. Fatima Mazmouz surimprime plusieurs trames, en rouge, par dessus cette image : l'une de rayures verticales qui biffent l'image et compliquent sa lisibilité, l'autre figure des utérus malades, la troisième enfin des utérus sains. Ces trames forment une configuration ornementale, qui rappelle les zelliges de l'art arabo-musulman : l’affiche devient un dispositif où à travers les deux trames conversent la matrice des identités et des mémoires à venir.