tirage photographique - Marquage d'un corps - Action de corps exclu

2021.9.3

Description

Photographies

Journiac Michel 07/10/1935 Paris (France) - 15/10/1995 Paris (France)

France

Ile-de-France

Paris

1983-1993

1983

1993

Papier photographique, procédé argentique, photographie couleur

Hauteur : 107 cm

Largeur : 74 cm

Cette oeuvre constitue l'étape 7 des 12 étapes du "Rituel de Transmutation, du corps souffrant au corps transfiguré" (1993-1995) qui voit ainsi le jour. Tirage argentique couleur d'une photographie réalisée par Michel Journiac. Photographie de la marque d'exclusion que s'est infligée Michel Journiac au fer rouge en 1983 dans le cadre de la performance "Marquage d'un corps" en 1983. Le triangle fait référence au triangle rose dont étaient marqués les vêtements des homosexuels détenus comme tels dans les camps nazis. Le cadrage très rapproché, la chair à vif, forcent le spectateur à envisager la stigmatisation. Elements d'interprétation : Cette photographie situe Journiac comme artiste performeur, actionniste, dont le corps est le matériau premier. A travers la performance "Marquage d'un corps" et les photographies subséquentes, il dénonce la stigmatisation et l'exclusion - notamment de la communauté homosexuelle, et manifeste qu'il fait corps avec sa cause. La réactualisation des codes d'exclusion et de persécution nazis contribuent à la véhémence de sa dénonciation. La photographie ne permet non seulement de perénniser la performance. Elle sublime aussi la chair martyrisée et transforme la marque ignomineuse en stigmate. Enfin, la photographie, elle-même empreinte, ou marque, paraît être le médium le plus approprié. Et Journiac, à travers ce cliché, comme à travers le suivant (2020.PC35.4), qui montre la même marque, à quelques années d'écart, mais en noir et blanc, réfléchit à ce médium, à son rapport au réel et au temps. Se rappeler à ce titre les mots de Journiac en préambule de l'exposition "Meurtre et Sacré" à l'Espace Donguy en 1985: " Le corps est le lieu de tous les marquages, de toutes les blessures, de toutes les traces. Dans les chairs s'inscrivent les tortures, les interdits des classes sociales, les violences des pouvoirs dispersés mais jamais abolis. Aujourd'hui, seuls les exclus créent. Car c'est le corps qui parle, énonce le refus. Le cri NO FUTURE, si ce futur est le présent continué - est cri d'espoir. Du "tiers exclu" au "tiers monde" surgit le désir du corps communication et nécessite une nouvelle forme de création"