Livre - L'arrestation

944 CHA

Description

Livre

Presses universitaires de Rennes

Chauvaud Frédéric 1955 - ...

Prétou Pierre 1971 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (367 p.-VIII p. de pl.)

Dimensions : 24 cm

Du Moyen âge à nos jours, l'arrestation des suspects, des évadés, voire des opposants politiques, supposée nécessaire à l'enquête, vit se dresser contre elle une grande quantité de préventions. En effet, ce n'est pas toujours une main forte débridée que les historiens rencontrent dans le passé policier. Se saisir d'un homme à des fins judiciaires ne se justifiait pas aisément et les mots pour le dire ne s'écrivaient que difficilement. Tour à tour, les captures scandalisaient ou étaient ardemment réclamées par les populations. Au-delà des lois et des règlements, cet ouvrage observe avant tout les tensions et les défiances qui fondent une étude de la réception des prises de corps dans l'histoire. Hier, comme aujourd'hui, l'arrestation entame si fortement la vérité qu'elle déshonore et, partant, elle préempte l'innocence ou la culpabilité. Entre moment et temps de la procédure - cet instant fugace et insaisissable - l'arrestation bouleverse la chronologie de l'enquête. Les polices constituées - en plein essor depuis la fin du Moyen âge - étaient, et demeurent, lourdement exposées lorsqu'elles se décident à entraver : force d'interposition jetée entre les populations et les cadres judiciaires, l'uniforme est parfois livré à la foule qui se dresse contre lui ou tente de le précéder. Cas célèbres, exemples de chasses à l'homme et populations rebelles scandent l'histoire de nos libertés confrontées à l'État justicier. L'arrestation mérite donc une histoire que cet ouvrage arpente pour la première fois, pour mieux révéler un art politique de la capture justicière : celui de pressentir l'approbation, ou la désapprobation collective.

p.7 Introduction Première partie - Penser et imaginer l’arrestation p.25 Introduction p.29 La prise de corps à la fin du Moyen Âge: pistes et remarques sur l’interaction avec la foule p.45 La légitimité de la contrainte à l’épreuve de la rue: les sergents et la prise de corps à Paris au début de l’époque moderne p.63 Repenser la relation entre police et justice au tournant du XVIIIe siècle. Le concept d’« arrestation » p.83 Les « enlèvements de police » à Paris au XVIIIe siècle, ou les migrations de l’arbitraire policier p.107 L’arrestation dans le dessin satirique de presse à la Belle Époque p.147 « Passez les menottes! » L’arrestation dans la bande dessinée des années 1950 à la fin des années 1970: Crouton, Jourdan, Libellule, Tif, Tondu et les autres Deuxième partie - Des figures de l’arrestation p.171 Introduction p.175 « Et tenuerunt eum ». Les représentations de l’Arrestation du Christ en Occident du XIIe au XVe siècle p.197 L’arrestation au XVIe siècle : figures honteuses et héroïques p.217 Quand l’arrestation prend la forme d’une chasse à l’homme p.233 « Voici les faits qui nous ont paru suffisants pour motiver son arrestation »: les juges à la poursuite du « vampire du Bois-du-Chêne » (Côte-d’Or, 1895) p.251 La parricide et le détective amateur. L’arrestation de Violette Nozière (1933) Troisième partie - Pratiquer l’arrestation p.267 Introduction p.271 L’arrestation de Charles de Navarre à Rouen (5 avril 1356) p.283 « En vertu des décrets de prise de corps ». L’arrestation sous l’Ancien Régime (normes, pratiques, réception) p.297 Des arrestations sans histoire? Soixante-dix-sept procès-verbaux de capture rédigés par la maréchaussée du Poitou dans la seconde moitié du XVIIIe siècle p.321 L’art délicat de l’empoignade. Pratiques de l’arrestation dans la gendarmerie du XIXe siècle p.335 Les arrestations de juifs, de résistants et de réfractaires au STO dans le département de la Vienne (1940-1944) p.351 Conclusion

Notes bibliogr. Index