Livre - De l'éthique du prince et du gouvernement de l'État

956 MAW

Description

Livre

Les Belles Lettres

Māwardī ʿAlī ibn Muḥammad ibn Ḥabīb al- 0974 - 1058

Abbès Makram 1971 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (534 p.)

Dimensions : 21 cm

Juriste irakien de la fin du Xe siècle et de la première moitié du XIe siècle, al-Māwardī (974-1058) est considéré, à juste titre, comme l'un des meilleurs auteurs politiques de l'âge classique de l'Islam. S'il est bien connu dans la tradition orientaliste grâce à son célèbre traité intitulé les Statuts gouvernementaux, ouvrage de droit public et administratif qui fut traduit dès la fin du XIXe siècle en plusieurs langues européennes, son texte De l’éthique du Prince et du gouvernement de l’État nous fait découvrir les facettes littéraires et philosophiques de ce penseur politique. Faisant partie de la tradition des Miroirs des princes, les réflexions politiques sont puisées, ici, dans deux sources distinctes de celle du droit : d’un côté, l’histoire des grands souverains, et, de l’autre, les maximes de sagesse prononcées par les philosophes, les poètes ou les hommes politiques, qu’ils soient arabes, perses ou grecs. La force du texte que nous traduisons réside principalement dans le fait que l’analyse de l’éthique du Prince et la description de sa conduite exemplaire sont subordonnées à l’étude de son métier et des responsabilités qu’il doit assumer auprès des gouvernés. De quelle manière former le chef politique ? Comment administrer l’État ? Et que faire pour conserver le pouvoir ou empêcher sa corruption ? Telles sont les questions auxquelles répond le texte d’al-Māwardī, et qui en font un traité de gouvernement rappelant les écrits politiques de Machiavel, de Bacon ou de Juste Lipse. Cette traduction inédite est enrichie d’une annotation philologique et conceptuelle, et précédée d’une introduction (Essai sur les arts de gouverner en Islam) qui analyse la genèse des rationalités gouvernementales, tout en éclairant le contexte de l’élaboration de la pensée politique d’al-Māwardī, et en comparant son œuvre avec d’autres textes de la même période. L’ensemble témoigne de l’étonnante actualité de ce penseur, que ce soit par la façon dont il articule l’éthique et la politique, par son ouverture aux maximes universelles des arts de gouverner, ou sa manière de penser le statut de la religion au sein de l’État. Professeur à l’ENS de Lyon, membre du laboratoire Triangle et de l’Institut Universitaire de France, Makram Abbès mène des recherches sur la philosophie morale et politique en Islam. Il a notamment publié Islam et politique à l’âge classique (2009).

INTRODUCTION GÉNÉRALE, p. 9 ESSAI SUR LES ARTS DE GOUVERNER EN ISLAM PREMIÈRE PARTIE : THÉOLOGIE POLITIQUE ET SÉCULARISATION CHAPITRE I – PENSER L’OBLIGATION EN POLITIQUE, p. 41 1. Chemins qui ne mènent nulle part, p. 41 2. Approches théologiques de l’obligation, p. 53 3. De l’obligation religieuse à l’obligation éthique 64 CHAPITRE II – RENOUER AVEC LES EXPÉRIENCES SÉCULIÈRES DE L’ISLAM CLASSIQUE, p. 79 1. Le lien civil : fondements anthropologiques ou religieux, p. 82 2. Maxime d’Ardašīr : deux autres lectures, p. 89 3. L’autonomisation du politique en Islam et la fin de l’association civile, p. 98 DEUXIÈME PARTIE : RATIONALITÉS GOUVERNEMENTALES DANS LES MIROIRS DES PRINCES CHAPITRE I – APPROCHES DE LA RAISON HUMAINE, p. 113 1. Raison innée/raison acquise, p. 113 2. Divergences entre théologiens et philosophes à propos des axiomes, p. 120 3. La Raison : substance ou accident ? 127 CHAPITRE II – DE L’ADAB : DISCOURS SUR LA FORMATION DE L’HOMME, p. 137 1. L’adab-raison acquise, p. 139 2. L’adab-maxime, p. 149 3. La stigmatisation de la sottise et de l’ignorance 159 TROISIÈME PARTIE : AL- MĀWARDĪ PENSEUR POLITIQUE CHAPITRE I – AL-MĀWARDĪ JURISTE ET AUTEUR DE DEUX MIROIRS DES PRINCES, p. 173 1. Al-Māwardī fut-il le défenseur du califat dans les Statuts gouvernementaux ?, p. 173 2. Le rapport entre la théorie politique et le contexte historique, p. 190 3. Al-Māwardī, auteur de Miroirs des princes 200 CHAPITRE II – DE L’ÉTHIQUE DU PRINCE, p. 211 1. Éthique et politique, p. 211 2. Gouvernement de soi, p. 220 3. Le Prince juste p. 227 DE L’ÉTHIQUE DU PRINCE ET DU GOUVERNEMENT DE L’ÉTAT. TEXTE, p. PROLOGUE, p. 239 PREMIÈRE PARTIE : DE L’ÉTHIQUE DU PRINCE CHAPITRE I : DES CARACTÈRES ÉTHIQUES, p. 245 CHAPITRE II : DES VERTUS ÉTHIQUES, p. 251 CHAPITRE III : DES ACTIONS VOLONTAIRES, p. 259 CHAPITRE IV : DE LA NOBLESSE D’ÂME ET DE LA PRUD’HOMIE, p. 263 CHAPITRE V : DES CARACTÈRES ÉTHIQUES SELON LEUR RECTITUDE OU LEUR CORRUPTION, p. 267 CHAPITRE VI : DE L’ÉTHIQUE DU PRINCE, p. 277 CHAPITRE VII : DE L’ORGUEIL ET DE L’AMOUR-PROPRE, p. 281 CHAPITRE VIII : DE LA PAROLE ET DU SILENCE, p. 287 CHAPITRE IX : DE LA VÉRITÉ ET DU MENSONGE, p. 295 CHAPITRE X : DE LA COLÈRE, p. 299 CHAPITRE XI : DE LA CONSTANCE, p. 305 CHAPITRE XII : DE LA DISSIMULATION, p. 309 CHAPITRE XIII : DU CONSEIL, p. 315 CHAPITRE XIV : DES QUALITÉS CONTRAIRES CHEZ LE PRINCE, p. 323 CHAPITRE XV : DU RESPECT DES PACTES, p. 329 CHAPITRE XVI : DE L’ENVIE, p. 333 CHAPITRE XVII : DE L’EXAMEN DE CONSCIENCE, p. 337 CHAPITRE XVIII : DE LA PRUDENCE ET DE LA MÉFIANCE, p. 339 CHAPITRE XIX : DU BON AUGURE ET DE LA SUPERSTITION, p. 343 CHAPITRE XX : SE GOUVERNER SOI-MÊME, p. 347 DEUXIÈME PARTIE : DU GOUVERNEMENT DE L’ÉTAT, p. CHAPITRE I : DE LA RELIGION, p. 355 CHAPITRE II : DES BASES DE L’ÉTAT, p. 361 CHAPITRE III : DES BASES DU GOUVERNEMENT, p. 367 [A- De la prospérité des contrées], p. 367 [B- De la protection de la population], p. 373 [C- De la conduite des armées], p. 375 [D- De la détermination des finances], p. 380 CHAPITRE IV : DE L’ESPOIR ET DE LA CRAINTE, p. 383 CHAPITRE V : DU CHOIX DES FONCTIONNAIRES ET DES PROCHES COLLABORATEURS, p. 391 CHAPITRE VI : DES CATÉGORIES QUE LE PRINCE DOIT PERSONNELLEMENT INSPECTER, p. 399 [A- Des ministres], p. 399 [B- Des juges], p. 402 [C- Des chefs des armées], p. 403 [D- Des percepteurs des impôts], p. 404 [E- Des proches du Prince], p. 406 CHAPITRE VII : DES GENS QU’IL NE FAUT PAS NOMMER DANS L’ADMINISTRATION, p. 409 CHAPITRE VIII : DE LA DÉTÉRIORATION DU POUVOIR, p. 413 CHAPITRE IX : DES REMÈDES QU’IL FAUT UTILISER CONTRE LA DÉTÉRIORATION DE L’ÉTAT, p. 419 CHAPITRE X : DE LA RÉSOLUTION, p. 429 CHAPITRE XI : DE LA PROTECTION DES FRONTIÈRES, p. 433 CHAPITRE XII : DU GOUVERNEMENT DES FONCTIONNAIRES DE L’ADMINISTRATION, p. 435 CHAPITRE XIII : DE LA NÉCESSITÉ DE SE RENSEIGNER SUR LES SUJETS, p. 441 CHAPITRE XIV : DE LA MÉFIANCE À L’ÉGARD DES CALOMNIATEURS, p. 447 CHAPITRE XV : DE LA MONNAIE ET DES FINANCES, p. 449 CHAPITRE XVI : DE LA SÉCURITÉ DES ROUTES, p. 453 CHAPITRE XVII : DE LA CONDUITE DU PRINCE AVEC SES ENNEMIS, p. 455 CHAPITRE XVIII : DE L’ÉGALITÉ ENTRE LE PRINCE ET SES SUJETS, p. 459 CHAPITRE XIX : DE LA CONDUITE DU PRINCE AVEC LES REPRÉSENTANTS DE LA RELIGION, p. 463 CHAPITRE XX : DE LA JUSTICE DU PRINCE 473 GLOSSAIRE, p. 479 BIBLIOGRAPHIE, p. 513 INDEX, p. 525

Considéré comme l'un des meilleurs auteurs politiques de l'âge classique de l'Islam, le juriste al-Mawardi (974-1058) livre ses réflexions, dans la tradition des Miroirs des princes, sur les qualités nécessaires au dirigeant pour assumer ses responsabilités de chef politique. Un traité de gouvernement qui n'est pas sans rappeler ceux de Machiavel, Bacon ou Juste Lipse. Bibliogr. p. [513]-523. Notes bibliogr. Index. Glossaire.