Livre - La méthode Coué

150.1 GUI

Description

Livre

Éditions du Seuil

Guillemain Hervé 1969 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (389 p.)

Dimensions : 21 cm

« Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » C’est ainsi qu’Emile Coué (1857-1926), pharmacien de son état, préconisait à chacun de s’adresser à lui-même pour commencer la journée. Autour de lui, un nouveau réseau de praticiens se développe dans les années 1920, héritier de l’hypnose thérapeutique, mais affirmant désormais le rôle central du sujet dans sa cure. Avant de faire son entrée dans le langage courant, victime de discrédit, la méthode Coué connut des heures de gloire entre la Première et la Seconde Guerre mondiale. La réputation internationale de Coué (véritable vedette aux Etats-Unis), l’attrait exercé par sa méthode auprès des anciens combattants, des milieux évangéliques et du public féminin, le regard plutôt bienveillant que porte sur elle la médecine: autant de réalités qui ne laissent pas a posteriori de surprendre, tout autant que l’accueil que lui réserve la psychanalyse naissante, ou les liens tissés avec des figures et des organisations du nationalisme conservateur français. En s’appuyant sur une confrontation de la méthode Coué avec l’histoire sociale, politique, religieuse et médicale, en la resituant dans un moment clé de l’histoire des psychothérapies, Hervé Guillemain analyse les ressorts d’un succès et les raisons d’un déclin. Hervé Guillemain est maître de conférences en histoire à l’université du Maine et membre du CERHIO (Centre de recherches historiques de l’Ouest). Il a publié Diriger les consciences, guérir les âmes. Une histoire comparée des pratiques thérapeutiques et religieuses (1830-1939), La Découverte, 2006.

INTRODUCTION, p. 11 1. UNE MÉTHODE NÉE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE, p. 19 Le « moment Coué » (1921-1926), p. 20 Avant-guerre, un praticien isolé appuyé par une société de notables, p. 20 Une méthode popularisée par la presse française, p. 22 Ouvriers, notables et Anglaises, p. 25 Une reconnaissance internationale fulgurante, p. 29 La méthode jusqu’en Allemagne et en Russie, p. 31 Les Années folles de la mode couéiste : l’exemple des États-Unis, p. 35 Un mois dans le New York Times, p. 35 Un phénomène commercial et culturel, p. 39 Une révélation des temps de guerre, p. 46 Un décollage contemporain du conflit, p. 46 L’impact de la guerre sur la demande de cure, p. 48 Soldats traumatisés et familles angoissées, p. 50 2. UNE POLITIQUE POUR L’ENTRE-DEUX-GUERRES, p. 59 La méthode Coué, une autre figure du nationalisme français, p. 60 Coué, Barrès et la lutte contre le pessimisme des temps de guerre, p. 60 Edgar Bérillon contre le freudisme et la « Kultur boche », p. 65 Le couéisme : une idéologie dans la crise des années 1930, p. 69 Réagir, une revue couéiste (1934-1940), p. 69 Un programme de rénovation sociale porté par les anciens combattants conservateurs, p. 71 Alphonse de Chateaubriant, successeur d’Émile Coué, p. 77 Psychanalyse vs méthode Coué : un clivage politique ?, p. 83 3. LA FIN D’UN CYCLE THÉRAPEUTIQUE, p. 91 Magnétisme, hypnose, suggestion : une histoire cyclique, p. 92 Le magnétisme animal (1780-1820), p. 92 L’hypnose médicale (1860-1900), p. 93 Le déclin de l’hypnose et la rupture consommée avec la psychanalyse (1900-1970), p. 96 Le revival hypnotique (1970-….), p. 97 Les pratiques de cure d’Émile Coué avant la Première Guerre mondiale, p. 100 Préparation, imitation, impression, direction : l’affirmation de l’autorité hypnotique, p. 100 Le recours au concept d’autosuggestion, p. 106 La pression du nouveau contexte thérapeutique de la Belle Époque et des Années folles, p. 110 Pourquoi l’hypnose thérapeutique est-elle morte au début du siècle ?, p. 110 Le retour du traitement moral en thérapeutique, p. 112 Le nouvel essor du magnétisme professionnel et des pratiques populaires d’auto-guérison, p. 116 L’autosuggestion devient la panacée après la guerre, p. 121 Comment la méthode Coué s’est imposée dans le paysage thérapeutique, p. 124 Suggérer la fin de la suggestion : le tour de passe-passe d’Émile Coué, p. 124 Prendre du champ vis-à-vis des cercles du magnétisme, p. 129 La réitération mythique de Liébeault et la chimère utile de la « nouvelle Ecole de Nancy », p. 133 De la pratique à la « méthode », p. 140 Quand l’autosuggestion consciente est devenue la « méthode Coué », p. 146 4. LE FACTEUR RELIGIEUX EN THÉRAPEUTIQUE, p. 151 L’essor de la mind cure aux États-Unis (1890-1914), p. 152 Une critique du puritanisme calviniste, p. 154 La popularisation des pratiques de la mind cure (1890-1914), p. 156 Les trois versions de la mind cure américaine, p. 160 La mind cure laïque de Frank Haddock, p. 161 Le compagnonnage médical des psychothérapies religieuses : l’Emmanuel de Boston, p. 162 La Science chrétienne et ses dérivés, p. 166 La méthode Coué, ou l’impossible mind cure à la française, p. 169 La faiblesse de la mind cure en France avant-guerre, p. 169 Les réticences françaises face à une mind cure identifiée à la Science chrétienne, p. 171 De la théosophie à la méthode Coué, p. 176 Coué théosophe, p. 176 Le propre de la théosophie est la synthèse, p. 178 Un lieu de réflexion sur la thérapeutique, p. 181 Une théosophie orientaliste qui cherche à occidentaliser le Yoga, p. 183 Une méthode protestante ?, p. 187 Méthode Coué et culture protestante, p. 187 Une controverse religieuse new-yorkaise, p. 190 Les méthodistes au secours de la méthode, p. 192 Une méthode pour le réveil évangélique, p. 197 En France, relais protestants et recharge religieuse de la méthode, p. 199 La résistance catholique à la méthode Coué, p. 204 Du chapelet au pèlerinage : une tentative d’accommodation cléricale de la mind cure, p. 204 L’éphémère méthode Coué catholique de l’abbé Toulemonde, p. 208 La défense catholique contre la méthode Coué, p. 213 Le lobbying couéiste auprès des catholiques, p. 217 5. MÉTHODE COUÉ ET PSYCHANALYSE. PRATIQUES SŒURS OU FRÈRES ENNEMIS ?, p. 221 L’inconscient d’Émile Coué, p. 222 Se démarquer des méthodes volontaristes, p. 222 « Nous ne sommes que de pauvres marionnettes dont l’imagination tient tous les fils », p. 226 Les inconscients de la fin du me siècle, p. 229 Inconscient angélique couéiste et inconscient démoniaque freudien, p. 231 Un inconscient pour le peuple ?, p. 236 « Pas trop de détails, je vous en prie… », p. 238 Pourquoi Freud et Jones ont dû parler…, p. 243 De la légitimité de comparer historiquement méthode Coué et psychanalyse, p. 243 Deux pratiques contemporaines dans leur diffusion française, p. 245 La mise au point d’Ernest Jones, p. 249 L’indulgence de Freud envers le profane, p. 250 Contre la tentative d’harmonisation de William Brown, p. 252 Les tentatives de synthèse entre psychanalyse et couéisme : Italie, Grande-Bretagne, Suisse, p. 255 L’Italien Assagioli, du premier cercle freudien au compagnonnage couéiste, p. 255 Sur le divan du pasteur Weatherhead, p. 258 Une synthèse freudo-couéiste en Suisse : Charles Baudouin et les éducateurs genevois, p. 263 La psychanalyse « positive » des médecins suisses, p. 269 La méthode Coué : une névrose thérapeutique 7, p. 273 Le manuscrit inachevé de Karl Abraham, p. 273 La régression couéiste selon Abraham, p. 276 De l’intérêt du travail sur la méthode Coué pour le mouvement psychanalytique, p. 280 6. DANS LE CREUX DE LA MÉDECINE, p. 285 Un guérisseur du XXe siècle, p. 287 Une réponse à un malaise protéiforme, p. 287 Les carences de la médecine de ville et de la psychiatrie en clientèle, p. 292 Retrouver la relation intime du guérisseur et du malade, p. 295 Un syncrétisme pratique sans cohérence théorique ?, p. 297 Une accusation d’exercice illégal de la médecine qui fait long feu, p. 299 Un paramédical, tout « contre » la médecine, p. 308 Pas médecin mais pharmacien, p. 308 La méthode Coué : une prescription pharmaceutique, p. 311 Un milieu médical plutôt bienveillant à l’égard du bon « docteur » Coué, p. 314 Les relais médicaux de la méthode Coué, p. 319 De l’application de la méthode en médecine générale et en chirurgie, p. 319 Cliniques couéistes à l’étranger, p. 324 Les neurologues français de l’Académie contre la reconnaissance du couéisme, p. 327 Médecins vs spiritualistes : la bataille pour l’héritage couéiste, p. 332 Vers la thérapie comportementale et le développement personnel, p. 337 La mue de la clientèle d’Émile Coué, p. 338 L’ultime transformation de la méthode Coué : une psychothérapie comportementale, p. 342 Les prodromes d’une industrie du développement personnel : édition et disques d’autosuggestion, p. 345 Une médecine alternative servie par un réseau féminin, p. 348 Le réseau féminin d’Émile Coué, p. 348 Une artiste convertie Marguerite Burnat-Provins Mlle Kaufmant et la clinique des enfants, p. 350 Une place thérapeutique pour les femmes ?, p. 353 Naturisme et homéopathie, compagnons de route du couéisme, p. 358 7. ÉPILOGUE. DE LA PRATIQUE DE LA CURE A L’EXPRESSION FIGURÉE, p. 361 La consécration littéraire : de Louis-Ferdinand Céline à Aragon, p. 361 Une expression pour les temps de crise, p. 365 Le purgatoire de Coué (1944-1975), p. 369 Un premier réveil couéiste dans le sillage de la sophrologie (1970-….), p. 371 La réhabilitation théorique (1990-2000), p. 373 Le renouveau pratique (2000-2008), p. 374, p. CONCLUSION. VIE, MORT ET « RÉSURRECTION » D’UNE PRATIQUE DE GUÉRISON AU XXe SIÈCLE, p. 379 BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE, p. 383 INDEX, p. 387 CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES, p. 391

Bibliogr. p. 383-[386]. Notes bibliogr. en bas de pages. Index