Livre - Le temps du monde

1C HIS 302 (3)

25-Besançon : Impr. IME

Description

Livre

Armand Colin

Braudel Fernand 1902 - 1985

Presentation materielle : 1 vol. (606 p.)

Dimensions : 24 cm

Œuvre capitale de Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme est une introduction à l’histoire du monde du XV’ au XVIII’ siècle. Le premier tome, sous un titre différent, parut en 1967 ; enrichi dans son texte et dans son illustration, il est devenu Les Structures du quotidien. Deux nouveaux tomes Les Jeux de l’échange et Le Temps du monde achèvent aujourd’hui cette œuvre dont chacun des livres possède son originalité. Les Structures du quotidien, c’est l’évocation d’une culture matérielle, celle des objets, des outils, des gestes au jour le jour du commun des hommes, nourritures, cadres de vie, techniques, monnaies, villes… C’est là que nous observons dans leurs différences et leurs oppositions la trame des civilisations. Au sein de cette vie matérielle sourd l’activité économique avec les colporteurs et les marchands, les échoppes et les boutiques, les marchés et les foires. En même temps, les grandes compagnies commercent au loin, les bourses abritent les opérations des échanges internationaux. À travers Les Jeux de l’échange, on peut suivre ces deux champs d’activité, de l’économie de marché et du capitalisme, voir en quoi, mêlés, ils se distinguent ou même s’opposent. Cette dualité, les inégalités qu’elle entraîne, Le Temps du monde les retrouve à travers l’histoire des flux et reflux des dominations à l’échelle internationale : prépondérances urbaines successives de Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam ; avènement des économies nationales de la France et de l’Angleterre ; enfin conquête britannique du monde appuyée sur la Révolution industrielle, profonde rupture dont nous vivons les conséquences. Mais tout est-il transformé ? Ou bien les accidents et mutations du capitalisme préindustriel sont-ils déjà à l’image de nos expériences actuelles ? Fernand Braudel, né dans la Meuse, en 1902, agrégé d’histoire en 1923, enseigne à Alger, à Paris et à São Paulo avant d’assurer en 1937 une direction d’études à l’École Pratique des Hautes Études. Rédigée en captivité au camp de Lübeck et soutenue en mars 1947, sa thèse sur La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II surprend certains historiens et en fascine beaucoup d’autres : elle impose bientôt une nouvelle vision de l’histoire. Depuis 1946, Fernand Braudel est l’un des directeurs de la prestigieuse revue des Annales, fondée par Marc Bloch et Lucien Febvre. Il succède à ce dernier, en 1949, au Collège de France, puis en 1956, à la présidence de la VIe section de l’École des Hautes Études, centre international où se poursuit le dialogue novateur de l’histoire avec les autres sciences sociales. En 1962, il est le premier administrateur de la Maison des Sciences de l’Homme. La Méditerranée, fruit de vingt années de travail, est publié chez Armand Colin en 1949. Remis à jour, augmenté, réécrit (4e édition 1979), l’ouvrage est traduit en anglais, italien, espagnol et polonais ; il inspire même une émission de télévision en Italie et en France. Fernand Braudel multiplie articles et mises au point dans diverses revues et surtout dans les Annales. Ses contributions à la Cambridge Economic History of Europe et à l’Encyclopedia Americana témoignent d’une audience internationale que viennent consacrer des doctorats honoris causa à Bruxelles, Oxford, Madrid, Genève, Florence, Varsovie, Cambridge, São Paulo, Padoue, Londres, Chicago, Saint Andrews et Edimbourg.

AVANT-PROPOS, p. 7 CHAPITRE 1 : LES DIVISIONS DE L’ESPACE ET DU TEMPS, p. 11 ESPACE ET ÉCONOMIES : LES ÉCONOMIES-MONDES, p. 12 Les économies-mondes, p. 12 Des économies-mondes depuis toujours, p. 14 Des règles tendancielles, p. 15 Première règle : un espace qui varie lentement, p. 16 Seconde règle : au centre, une ville capitaliste dominante, p. 17 Seconde règle (suite) : les primautés urbaines se succèdent, p. 21 Seconde règle (suite et fin) : des dominations urbaines plus ou moins complètes, p. 24 Troisième règle : les diverses zones sont hiérarchisées, p. 25 Troisième règle (suite) : des zones à la Thünen, p. 26 Troisième règle (suite) : le schéma spatial de l’économie-inonde, p. 28 Troisième règle (suite) : des zones neutres ?, p. 30 Troisième règle (suite et fin) : enveloppe et infrastructure, p. 32 L’ÉCONOMIE-MONDE : UN ORDRE FACE À D’AUTRES ORDRES, p. 34 L’ordre économique et la division internationale du travail, p. 36 L’État : pouvoir politique, pouvoir économique, p. 39 Empire et économie-monde, p. 42 La guerre selon les zones de l’économie-inonde, p. 44 Sociétés et économie-monde, p. 48 L’ordre culturel, p. 51 La grille de l’économie-monde est sûrement valable, p. 55 L’ÉCONOMIE-MONDE FACE AUX DIVISIONS DU TEMPS, p. 56 Les rythmes conjoncturels, p. 56 Fluctuations et espaces de résonance, p. 58 Le trend séculaire, p. 61 Une chronologie explicative des économies-mondes, p. 62 Kondratieff et trend séculaire, p. 64. La conjoncture longue s’explique-t-elle ?, p. 65 Hier et aujourd’hui, p. 68 CHAPITRE 2 : EN EUROPE, LES ÉCONOMIES ANCIENNES A DOMINATION URBAINE : AVANT ET APRÈS VENISE, p. 71 LA PREMIÈRE ÉCONOMIE-MONDE D’EUROPE, p. 74 L’expansion européenne à partir du me siècle, p. 74 Économie-monde et bipolarité, p. 77 Les espaces du Nord : la fortune de Bruges, p. 80 Les espaces du Nord : l’essor de la Hanse, p. 82 L’autre pôle de l’Europe : les villes italiennes, p. 86 L’intermède des foires de Champagne, p. 90 Une chance perdue pour la France, p. 94 LA PRÉÉMINENCE TARDIVE DE VENISE, p. 95 Gênes contre Venise, p. 95 La puissance de Venise, p. 97 L’économie-monde à partir de Venise, p. 101 La responsabilité de Venise, p. 102 Le galere da mercato, p. 103 À Venise, un certain capitalisme, p. 105 Et le travail ?, p. 109 Primauté de l’industrie ?, p. 111 Le péril turc, p. 112 LA FORTUNE INATTENDUE DU PORTUGAL, OU DE VENISE À ANVERS, p. 114 L’explication- traditionnelle, p. 114 Des explications nouvelles, p. 115 Anvers, capitale mondiale créée du dehors, p. 118 Les étapes de la grandeur anversoise, p. 122 Premier essor, première déception, p. 123 La seconde fortune d’Anvers, p. 124 Un essor industriel, p. 127 L’originalité d’Anvers, p. 128 REDONNONS SES DIMENSIONS ET SON IMPORTANCE AU SIÈCLE DES GÉNOIS, p. 130 « Un rideau de montagnes stériles », p. 130 Agir au loin, hors de chez elle, p. 134 Un jeu acrobatique, p. 134 Gênes domine discrètement l’Europe, p. 136 Les raisons du succès génois, p. 138 Le repli de Gènes, p. 140 La survie de Gênes, p. 141 Pour revenir à l’économie-monde, p. 144 CHAPITRE 3 : EN EUROPE, LES ÉCONOMIES ANCIENNES A DOMINATION URBAINE : AMSTERDAM, p. 145 LES PROVINCES-UNIES CHEZ ELLES, p. 147 Un territoire exigu, naturellement pauvre, p. 147 Les prouesses de l’agriculture, p. 148 Une économie urbaine survoltée, p. 149 Amsterdam, p. 150 Une population hétéroclite, p. 154 D’abord la pêche, p. 157 La flotte hollandaise, p. 159 Y un « Étal » des Provinces-Unies ?, p. 161 Des structures internes qui ne changent guère, p. 163 L’impôt contre les pauvres, p. 167 Face aux autres Étals, p. 169 La royauté des affaires, p. 172 SAISIR L’EUROPE, SAISIR LE MONDE, p. 174 L’essentiel s’est joué avant 1585, p. 174 Le reste de l’Europe et la Méditerranée, p. 177 Hollandais contre Portugais : se mettre à la place d’autrui, p. 177 La cohérence des trafics dans l’Empire hollandais, p. 182 SUCCÈS EN ASIE, INSUCCÈS EN AMÉRIQUE, p. 186 Le temps des luttes et du succès, p. 186 Grandeur et décadence de la V.O.C., p. 188 Pourquoi la faillite du XVIIIe siècle ?, p. 192 Les insuccès dans le Nouveau Monde, limite de la réussite néerlandaise, p. 196 PRÉÉMINENCE ET CAPITALISME, p. 199 À Amsterdam, quand l’entrepôt va, tout va, p. 199 Marchandises et crédit, p. 202 Le commerce de commission, p. 204 La raison d’être de l’acceptation, p. 205 La vogue des emprunts ou la perversion du capital, p. 207 Une autre perspective : en s’éloignant d’Amsterdam, p. 210 Autour de la Baltique, p. 210 France contre Hollande : un combat inégal, p. 217 Angleterre et Hollande, p. 220 Sortir de l’Europe : l’Insulinde, p. 222 Peut-on généraliser ?, p. 223 SUR LE DÉCLIN D’AMSTERDAM, p. 226 Les crises de 1763, 1772-1773, 1780-1783, p. 227 La révolution batave, p. 232 CHAPITRE 4 : LES MARCHÉS NATIONAUX, p. 235 UNITÉS ÉLÉMENTAIRES, UNITÉS SUPÉRIEURES, p. 238 Une gamme d’espaces, p. 238 Espaces et marchés provinciaux, p. 242 L’État national, oui, mais le marché national ?, p. 244 Les douanes intérieures, p. 246 Contre les définitions a priori, p. 250 Économie territoriale, économie urbaine, p. 251 COMPTER ET MESURER, p. 254 Trois variables et trois grandeurs, p. 255 Trois concepts ambigus, p. 258 Ordres de grandeur et corrélations, p. 259 Dette nationale et P.N.B, 262 Autres rapports, p. 262 De la consommation au P.N.B., p. 265 Les calculs de Frank C. Spooner, p. 266 Des continuités évidentes, p. 268 LA FRANCE VICTIME DE SON GIGANTISME, p. 269 Diversité et unité, p. 269 Des liaisons naturelles et artificielles, p. 273 Politique d’abord, p. 275 La surabondance de l’espace, p. 277 Paris plus Lyon, Lyon plus Paris, p. 278 Paris l’emporte, p. 282 Pour une histoire différentielle, p. 287 Pour ou contre la ligne Rouen-Genève, p. 288 Marges maritimes et continentales, p. 289 Les villes de « l’autre France », p. 295 L’intérieur, p. 297 L’intérieur conquis par la périphérie, p. 300 LA PRÉÉMINENCE MARCHANDE DE L’ANGLETERRE, p. 302 Comment l’Angleterre devint une île, p. 302 La livre sterling, p. 305 Londres créant le marché national et créée par lui, p. 313 Comment l’Angleterre est devenue la Grande-Bretagne, p. 317 La grandeur anglaise et la dette publique, p. 322 Du traité de Versailles (1783) au traité d’Eden (1786), p. 325 La statistique éclaire mais ne résout pas le problème, p. 328 CHAPITRE 5 : LE MONDE POUR OU CONTRE L’EUROPE, p. 331 LES AMÉRIQUES OU L’ENJEU DES ENJEUX, p. 333 L’immensité hostile et cependant favorable, p. 333 Marchés régionaux ou nationaux, p. 335 Des servitudes successives, p. 337 Pour l’Europe, p. 343 Contre l’Europe, p. 345 La querelle industrielle, p. 346 Les colonies anglaises choisissent la liberté, p. 348 Contestation et rivalité marchandes, p. 351 Les exploitations espagnoles et portugaises, p. 354 L’Amérique espagnole reconsidérée, p. 355 L’Empire espagnol repris en main, p. 358 Le trésor des trésors, p. 361 Ni féodalisme, ni capitalisme ?, p. 365 L’AFRIQUE NOIRE PAS SEULEMENT SAISIE DU DEHORS, p. 369 La seule Afrique de l’Ouest, p. 370 Un continent isolé, mais accessible, p. 373 Des côtes à l’intérieur, p. 375 Le commerce triangulaire et les termes de l’échange, p. 376 La fin de l’esclavage, p. 379 LA RUSSIE, LONGTEMPS UNE ÉCONOMIE-MONDE À ELLE SEULE, p. 380 Une économie russe rapidement ramenée à une quasi-autonomie, p. 380 Un État fort, p. 382 Le servage s’aggrave en Russie, p. 384. Le marché et les ruraux, p. 386 Des villes qui sont plutôt des bourgs, p. 389 Une économie-monde, mais quelle économie-monde ?, p. 391 Inventer la Sibérie, p. 392 Infériorités et faiblesses, p. 397 Le prix de l’intrusion européenne, p. 398 LE CAS DE L’EMPIRE TURC, p. 402 Les bases d’une économie-monde, p. 402 La place de l’Europe, p. 406 Un univers caravanier, p. 409 Un espace maritime longtemps sauvegardé, p. 410 Les marchands au service des Turcs, p. 413 Décadence économique et décadence politique, p. 415 LA PLUS ÉTENDUE DES ÉCONOMIES-MONDES : L’EXTRÊME-ORIENT, p. 417 La quatrième économie-monde, p. 420 L’Inde conquise par elle-même, p. 421 L’or et l’argent, force ou faiblesse ?, p. 423 Une arrivée batailleuse, ou des marchands pas comme les autres, p. 424 Comptoirs, factoreries, loges, sobrécargues, p. 426 Comment saisir l’histoire profonde de l’Extrême-Orient, p. 428 Les villages indiens, p. 429 Les artisans et l’industrie, p. 434 Un marché national, p. 439 Le poids de l’Empire moghol, p. 441 Les raisons politiques et extra-politiques de la chute de l’Empire moghol, p. 442 Le recul de l’Inde au XIXe siècle, p. 447 L’Inde et la Chine prises dans une super-économie-monde, p. 451 Les gloires premières de Malacca, p. 452 Les nouveaux centrages de l’Extrême-Orient, p. 457 PEUT-ON CONCLURE ?, p. 460 CHAPITRE 6 : RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ET CROISSANCE, p. 463 DES COMPARAISONS UTILES, p. 464 Révolution : un mot compliqué et ambigu, p. 465 Tout d’abord, vers l’aval : les pays sous-développés, p. 466 Vers l’amont : des révolutions avortées, p. 469 L’Égypte alexandrine, p. 469 La première révolution industrielle d’Europe : chevaux et moulins des XIe, XIIe, XIIIe siècles, p. 470 Une révolution esquissée au temps d’Agricola et de Léonard de Vinci, p. 473 John U. Nef et la première révolution anglaise, p. 15601640, p. 477 LA RÉVOLUTION ANGLAISE, SECTEUR PAR SECTEUR, p. 481 Un facteur primordial : l’agriculture anglaise, p. 482 La montée démographique, p. 487 La technique, condition nécessaire, sans doute pas suffisante, p. 489 Ne pas « minorer » la révolution du coton, p. 494 La victoire du commerce au loin, p. 497 Multiplication des transports intérieurs, p. 503 Une évolution lente, p. 508 DÉPASSER LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, p. 510 Des croissances diverses, p. 510 Expliquer la croissance ?, p. 512 Division du travail et croissance, p. 513 La division du travail : vers la fin du putting out system, p. 513 Les industriels, p. 516 Les divisions sectorielles de la société anglaise, p. 518 La division du travail et la géographie de l’Angleterre, p. 520 Finance et capitalisme, p. 521 Quel rôle attribuer à la conjoncture ?, p. 528 Progrès matériel et niveau de vie, p. 534 EN MANIÈRE DE CONCLUSION : RÉALITÉS HISTORIQUES ET RÉALITÉS PRÉSENTES 537 La société enveloppe tout, p. 540 Le capitalisme survivra-t-il ?, p. 543 Pour conclure vraiment : le capitalisme face à l’économie du marché, p. 545 NOTES, p. 549 INDEX, p. 580 TABLE DES CARTES ET GRAPHIQUES, p. 597 TABLE DES ILLUSTRATIONS, p. 599

Notes bibliogr. Bibliogr. p. 537-590. Index