Livre - Les Trésors de l'Iran

D 32

Description

Livre

Skira

Mazahéri Aly 1914 - 1991

Presentation materielle : 300 p.

Dimensions : 33 cm

Avec le plus grand éclat, l’Iran célèbre à l’automne 1971 le vingt-cinquième centenaire de la fondation de la monarchie perse par Cyrus. Ces deux mille cinq cents ans d’une continuité maintenue malgré les invasions grecque, arabe ou mongole attestent la permanence de l’Iran, la solidité de ses caractères nationaux, la puissance de sa civilisation. C’est la raison pour laquelle il importait de définir, de cerner d’une seule lancée, comme le fait cet ouvrage, la particularité si marquée de l’Iran, à travers ses fortunes diverses, depuis les origines jusqu’au XVIIe siècle, époque où la Perse de Châh Abbas et d’Ispahan est l’égale de la France de Versailles et de Louis XIV. L’ouvrage se divise de lui-même en trois parties. La première couvre les millénaires qui s’étendent de la naissance de l’art en bordure des bassins humides de l’Iran jusqu’à l’invasion d’Alexandre le Grand, au 111e siècle avant notre ère. Les trésors d’or, d’argent, de pierres précieuses sont très nombreux alors. Qu’il suffise de citer ceux de Marlik, de Sialk, de Ziwiyé, de Hasanlou ou de l’Oxus. C’est à cette époque que se formule et se définit la pensée religieuse iranienne dont les attitudes fondamentales se maintiendront, modelant la création artistique, jusqu’aux temps modernes, malgré l’irruption souvent brutale de mentalités différentes. L’Iranien voit le monde réel comme le reflet obligatoire d’un monde idéal où les rapports entre les choses, entre les êtres sont régis par des entités dépositaires de l’Ordre, de la Justice, de l’Equilibre, où les oppositions sont tranchées entre le trouble et le stable, le vrai et le faux, la lumière et l’obscurité. Cet ensemble de notions abstraites qui, dans le domaine de l’art, refuse la représentation de l’homme en tant qu’individu particulier avec ses faiblesses et ses incertitudes, sert d’armature au premier empire global de l’histoire, celui des Achéménides. L’empire des Cyrus, des Darius, des Xerxès, s’étend de la Méditerranée à l’Inde. Sa capitale, Persépolis, Alexandre, par un coup d’audace, l’emporte et la brûle. La présence grecque sur cet interminable territoire se maintient en apparence pour plusieurs siècles. En fait, la première renaissance iranienne, objet de la seconde partie de notre ouvrage, couve dès les débuts. L’Iranien rejette tout du Grec, barbare contestant et bavard, armé d’un arsenal de divinités soumises aux mêmes passions que les hommes. Une nouvelle dynastie authentiquement iranienne prend le pouvoir. C’est celle des Parthes Arsacides qui règnent sur un empire féodal et qui feront, les premiers, la vie dure à l’Empire de Rome. Les Parthes sont hommes de guerre : ce sont à l’origine les militaires colons chargés de veiller sur la frontière nord-est de l’Iran. Vivant à cheval, ils ne connaissent qu’un code de l’honneur qui n’est pas sans rapports avec celui des chevaliers du Moyen Age occidental. Les Parthes, qui redressent l’identité iranienne, cèdent le pas, en 224 de notre ère, à la grande dynastie des Sassanides dont le rayonnement sera mondial. Trois empereurs romains seront vaincus et faits prisonniers par eux. Châhpour, le roi bâtisseur, célèbre ses victoires en d’admirables bas-reliefs. Tous les arts connaissent un épanouissement fondamental sous les Sassanides, tant l’architecture que la sculpture ou les arts somptuaires. L’invasion arabe, par où débute la troisième et dernière partie de ce livre, au vile siècle, voit l’éclatement de l’Iran en petites principautés, dont les dynasties modifient très vite la religion musulmane en fonction des traditions iraniennes; elles mettent sur pied un Islam nouveau, essentiellement iranien, au nom duquel elles évincent progressivement les Arabes- de l’Iran et s’instaurent en puissance essentielle de l’Empire musulman. Les Turcs, envahissant l’Iran à leur tour, deviennent malgré eux les champions de l’Iran. Les Mongols de Gengis Khan, de Tamerlan ensuite, seront les mêmes instruments, une fois dépassée la période de ravages et de destructions. Par leur biais, surgit au XIIIe siècle la seconde renaissance où triomphent les formes artistiques purement iraniennes et qui trouve son achèvement, du XIVe au XVIIe siècle, avec la grande dynastie des Séfévides. Qu’il suffise de dire que c’est à la fois la période de la grande peinture persane et celle de fa réédification d’Ispahan, où le roi perse reçoit en égal des ambassadeurs du monde entier.

CARTE GÉOGRAPHIQUE, p. 6-7 TABLEAU CHRONOLOGIQUE, p. 9 INTRODUCTION, p. 11 PREMIÈRE PARTIE : MÈDES ET PERSES, p. 17 L’ancienneté du sud, p. 24 Le nord entre en scène, p. 36 L’amalgame des deux apports, p. 49 Les silences de Persépolis, p. 67 La diffusion vers l’Asie supérieure, p. 81 DEUXIÈME PARTIE : TRÉSORS DES MAGES, p. 87 Échec à l’art antique, p. 89 Vestiges Parthes, p. 99 Les couleurs de la Perse, p. 108 La portée mondiale de l’art des Arsacides, p. 114 Les gloires des Sassanides, p. 129 La maturité du génie Sassanide, p. 148 TROISIÈME PARTIE : LA RENAISSANCE IRANIENNE, p. 167 L’irakisation de l’islam, p. 177 L’iranisation des Turcs, p. 185 L’assimilation des Mongols, p. 209 L’art des Séfévides et Ispahan, p. 231 La peinture iranienne, p. 255 NOTES COMPLÉMENTAIRES, p. 281 INDES DES NOMS CITES, p. 287 TABLE DES ILLUSTRATIONS, p. 293

Notes bibliogr. Index