Livre - Nous, Machiavel et la démocratie

320 ROM

Description

Livre

Éditions du C.N.R.S.

Roman Sébastien

Presentation materielle : 1 vol. (378 p.)

Dimensions : 23 cm

Il est commun, aujourd'hui, d'associer la démocratie au consensus, et ce d'une double manière : d'une part en admettant qu'elle est le meilleur régime politique possible, d'autre part en considérant que l'accord vaut intrinsèquement mieux que le désaccord, et l'entente que le conflit. La qualité de la démocratie tiendrait à ses débats publics, qui à la fois rendent possible la confrontation des points de vue, tout en y mettant fin par l'obtention de consensus éclairés et légitimés par la règle de la majorité. Et si le conflit, au contraire, dans certaines conditions, devait servir de principe à la vie politique ? Il ne suffit pas de vivre en démocratie pour rendre la démocratie vivante. La démocratie n'est pas un régime mais un questionnement. Elle exige des citoyens une interrogation continue sur le bien commun à suivre. Machiavel n'était pas un démocrate. Mais c'est étrangement en actualisant sa pensée, dans le sillage des travaux de Lefort, qu'il est possible d'associer le conflit civil avec l'imaginaire social pour redynamiser la démocratie par la tension conflictuelle entre l'idéologie et l'utopie. Penser la démocratie à partir de ce que donne à penser Machiavel : voilà ce que s'efforce de faire Sébastien Roman, pour proposer dans une perspective républicaine le modèle d'un espace public dissensuel.

INTRODUCTION, p. 7 PREMIÈRE PARTIE : CONFLIT CIVIL ET IMAGINAIRE SOCIAL CHAPITRE 1 : Politique et déni du conflit, p. 27 L'amnistie de 403 avant J.-C., p. 27 Imaginaire social, homogénéité, et idéologie, p. 35 La mémoire, l'oubli, le tort, p. 39 CHAPITRE 2 : Machiavel ou l'entente dans le conflit, p. 45 Machiavel contre la tradition, p. 47 Conflit et hétérogénéité, p. 55 CHAPITRE 3 : L'imaginaire social machiavélien, p. 71 Le bene comune, p. 73 Machiavel et l'imaginaire, p. 78 Le besoin d'incorporer l'image de l'Autre, p. 89 CHAPITRE 4 : Machiavel est-il impraticable ?, p. 99 Visibilité, du pouvoir et régulation des mœurs, p. 100 Machiavel et l'imaginaire social moderne, p. 108 DEUXIÈME PARTIE : ESPACE PUBLIC ET IMAGINAIRE SOCIAL MODERNE CHAPITRE 5 : Consensus, homogénéité, et imaginaire social chez Habermas, p. 135 Imaginaire social et espace public, p. 139 L'accent utopique du projet de communication idéale, p. 145 Imaginaire social et raison communicationnelle : comparaison avec Castoriadis, p. 159 Le cercle vertueux entre idéalité et réalité, p. 164 Le cercle brisé : pluralisme, homogénéité et ethos démocratique, p. 177 CHAPITRE 6 : Le conflit dans l'entente et le dissensus exacerbé, p. 195 Honneth/Habermas : l'approfondissement n'est pas synonyme d'abandon, p. 196 Aux bords du politique : le conflit, p. 211 CHAPITRE 7 : Imaginaire social, néo-capitalisme, et idéologie, p. 225 Habermas : le caractère systémique du capitalisme avancé, p. 226 Honneth et la question de l'imaginaire social, p. 231 L'imaginaire social de Ricoeur en question, p. 246 TROISIÈME PARTIE : L'ESPACE PUBLIC DISSENSUEL CHAPITRE 8 : L'espace public dissensuel : son constitutionnalisme, p. 259 La conception pettitienne de la contestabilité, p. 259 Démocratie contestataire et espace public dissensuel, p. 274 McCormick ou le retour des tribuns, p. 293 CHAPITRE 9 : L'utopie : un concept fondamental, p. 315 La communauté des tous uns contre le tous Un, p. 317 Utopie, ordre, et imaginaire social, p. 321 CHAPITRE 10 : Pour un ethos démocratique dissensuel, p. 333 Patriotisme constitutionnel et imaginaire social, p. 336 Une conception libérale de la mémoire collective, p. 340 Solidarité discursive et espace public dissensuel, p. 344 Le symbolique et la mise en scène du dissensus., p. 354 CONCLUSION, p. 361 INDEX, p. 367 REMERCIEMENTS, p. 371

Notes bibliogr. Index