Je voulais faire venir des acrobates, la troupe de XY, mais ils n’étaient pas libres. Alors on va tenter une autre sorte d’acrobatie. Dans ma main gauche, L’homme sans qualités de Robert Musil, livre inachevé de plus de 2 500 pages ; devenu depuis 7 ans une obsession, un aimant, un contrepoids pour ne pas tomber du fil. Dans ma main droite, celle qui écrit, le désir d’en faire quelque chose de 52 x 26 minutes (un épisode de 26 minutes, chaque semaine, pendant un an !!), avec l’intuition vissée au corps que c’est comme ça qu’il faut le faire. Et pour notre petite « performance », on mettra sur l’estrade une table, chaise, lampe, y’aura un ordi, des (fausses) cigarettes, de la musique, un écran un peu grand, des voix au téléphone... et on jonglera avec tout ça. Peut-être pas avec 2 500 pages mais avec deux. Trois, quatre pages maximum du livre (je ne sais pas encore lesquelles). Et à vrai dire, je vais juste en profiter pour travailler comme si je devais vraiment les filmer le lendemain. « Y’a quoi à l’image, y’a quoi au son, c’est quoi la scène ? ». (Mathieu Almaric)