automate - Illusionniste : la lévitation

2013.14.1

Description

Automate

Roullet Decamps 1865 - 1995

France

Ile-de-France

Paris

1935

Métal

Bois

Textile

Cuir

Verre

Papier, mâché

Hauteur : 92 cm

Largeur : 80 cm

Longueur : 60 cm

Cet automate se compose d'un magicien en costume, tenant un cerceau et dominant une jeune femme endormie. Quand l'automate se met en action, la jeune femme ferme les yeux et s'élève sans qu'apparaisse aucun support. La magicien prend alors son cerceau et le passe sur toute la longueur du corps de la belle endormie pour démontrer qu'elle est bien en suspension. L'automate possède un socle dans lequel la mécanique est installée. Il s'agit d'un automate mécanique et non pas électrique. Cet automate reproduit un des tours de magie les plus spectaculaires qui soient : « La lévitation ». Sur la base de la très célèbre « suspension éthéréenne », développée par le français Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871), la « Lévitation de la Princesse Karnak » constituait le tour le plus fameux du grand prestidigitateur américain Harry Kellar (1849-1922). Ce numéro a été largement popularisé par différents magiciens dont Howard Thurston. Au XXe siècle, ce numéro a continué d’être développé pour aboutir au mondialement célèbre « Flying » de David Copperfield (illusion mise au point par John Gaughan). Robert-Houdin, est connu pour être le fondateur de la magie moderne. Dès 1845, il présentait ses tours et illusions dans le cadre du Palais Royal, habillé en queue de pie pour ses « Soirées Fantastiques ». Sa notoriété fut assurée par un numéro qu’il présenta quatre ans plus tard avec son fils, âge de six ans; numéro qu’il décrit ainsi : "Je plaçais trois tabourets sur un banc de bois. Mon fils montait sur celui du milieu, et je lui faisais étendre les bras, que je soutenais en l'air au moyen de deux cannes qui reposaient chacune sur un tabouret. Je mettais alors simplement sous le nez de l'enfant un flacon vide que je débouchais avec soin, mais dans la coulisse on jetait de l'éther sur une pelle de fer très chaude, afin que la vapeur s'en répande dans la salle. Mon fils s'endormait aussitôt, et ses pieds, devenus plus légers, commençaient à quitter le tabouret. Jugeant alors l'opération réussie, je retirais le tabouret de manière que l'enfant ne se trouvait plus soutenu que par les deux cannes. Cet étrange équilibre excitait déjà dans le public une grande surprise. Elle augmentait encore lorsqu'on me voyait retirer l'une des deux cannes, puis le tabouret qui le soutenait. Enfin elle arrivait à son comble, lorsqu'après avoir élevé avec le petit doigt mon fils jusqu'à la position horizontale, je le laissais ainsi endormi dans l'espace, et que pour narguer les lois de la gravitation, j'ôtais encore les pieds du banc qui se trouvait sous cet édifice impossible, tel que le représente la gravure ci-dessus ». La première représentation eut lieu le 10 octobre 1849 au Palais Royal. Cette performance devait être à l’origine de bien d’autres numéros de grande illusion jouant de la suspension des choses et des gens. Mais elle fut aussi à l’origine d’un des automates les plus perfectionnés de la Maison Roullet-Decamps dont deux des trois exemplaires connus au monde sont dans les collections du Mucem. Le second exemplaire présent dans nos collections porte le n° d'inventaire 1985.25.223.

Achat: Cosette Decamps-Bellancourt