Livre - Gustave Le Gray, 1820-1884

779 LEG

[Exposition. Malibu (Calif.), J. Paul Getty museum. 2002] / [Exposition. Paris. Bibliothèque nationale de France. 2002]

Description

Livre

Bibliothèque nationale de France

Gallimard

Aubenas Sylvie 1959 - ...

Angremy Jean-Pierre 1937 - 2010

Bibliothèque nationale de France

J. Paul Getty museum (Los Angeles, Calif.)

Presentation materielle : 398 p.

Dimensions : 25 x 30 cm

Redécouvert par les spécialistes depuis une trentaine d’années, Le Gray demeurait encore ignoré du grand public jusqu’à la vente, en 1999, de la collection d’André et Marie-Thérèse Jammes, où sa marine Grande Vague (1857), atteignant une enchère record, fit de lui le photographe le plus coté sur le marché. Cette reconstitution inédite et magistrale de son œuvre, à l’initiative de la BNF, est le fruit d’un travail de plusieurs années dans les collections publiques et privées du monde entier; elle donne la mesure de la contribution capitale de cet artiste à l’histoire de la photographie et donc à l’histoire de l’art du XIXe siècle. Gustave Le Gray se forme d’abord à la peinture. Élève de Paul Delaroche, il le suit à Rome en 1843. À peine arrivé, il épouse la fille de sa logeuse, Palmira Leonardi, une beauté classique qui lui donnera de nombreux enfants mais le rendra malheureux. Son retour à Paris en 1847 voit ses débuts dans la photographie, qui suscite alors la curiosité de l’élite intellectuelle et artistique. Passionné par la chimie, il expérimente et met au point le négatif sur verre au collodion en 185o et le négatif sur papier ciré sec en 1851. De nombreux élèves, savants, peintres, écrivains, se pressent bientôt dans son atelier-laboratoire de Montmartre. Les commandes affluent : portraits, dont celui du futur Napoléon III, reproductions de tableaux pour Ingres ou Ary Scheffer, inventaire des monuments en péril dans le cadre de la Mission héliographique, en 1851. Il sillonne aussi la forêt de Fontainebleau en compagnie des premiers peintres de Barbizon. En 1855, Le Gray s’installe dans un luxueux atelier du boulevard des Capucines. Là, de 1856 à 1859, il réalise ses œuvres les plus magistrales. Portraits, bien sûr : l’aristocratie et le monde politique défilent chez lui. Commandes pour l’empereur : Le Gray fixe notamment les images de l’inauguration du camp militaire de Châlons-sur-Marne. Œuvre personnelle également : vues de Fontainebleau, marines prises sur les côtes de Bretagne, Normandie, Méditerranée, nus, vues de Paris. Les marines connaissent un succès retentissant en France et en Angleterre, le nom de Le Gray est partout. Brusque revirement de situation : à cause de sa mauvaise gestion financière, il doit abandonner son atelier. En mai 1860, Alexandre Dumas l’embarque avec lui en Méditerranée sur sa goélette l’Emma : à Palerme, où, en pleine insurrection, Dumas retrouve Garibaldi, Le Gray photographie ruines et barricades. L’aventure se poursuit à Malte, Beyrouth, Baalbek… En 1861 on le retrouve à Alexandrie faisant le portrait des voyageurs de marque comme le comte de Chambord ou le prince de Galles. Bientôt installé au Caire dans une maison arabe du XVIIIe siècle, il reçoit des commandes du vice-roi et devient professeur de dessin à l’École militaire. Il meurt en 1884 dans la pauvreté, avec à ses côtés une jeune Grecque de vingt ans qui vient de lui donner un fils. Ses photographies sont éblouissantes de maîtrise technique, d’équilibre, de finesse du détail et de richesse chromatique. Nourries de références picturales, elles rappellent Paul Delaroche, Caspar David Friedrich, Raffet, Ingres, les lithographes romantiques, la peinture d’histoire, mais elles préfigurent également des thèmes nouveaux – qu’on retrouvera sous le pinceau de Monet ou Courbet.

ANGRENNY Jean-Pierre, Préface, p. 9 AUBENAS Sylvie, Gustave Le Gray entre l’ombre et la lumière, p. 11 UNE VIE : LE PHOTOGRAPHE ET SON TEMPS AUBENAS Sylvie, La jeunesse d’un peintre, p. 17 AUBENAS Sylvie, La barrière de Clichy : une e haute école» de photographie, p. 31 AUBENAS Sylvie, Boulevard des Capucines : la gloire de l’Empire, p. 87 SCHOPP Claude, L’odyssée inachevée, p. 157 AUBENAS Sylvie et Mercedes Volait, La fuite en Égypte : un exil sans retour, p. 175 UNE ŒUVRE : ART ET TECHNIQUE ZERNER Henri, Gustave Le Gray, artiste héliographe, p. 209 JOBERT Barthélemy, Au regard de la peinture, p. 233 AUBENAS Sylvie, Unir la science à l’art, p. 255 BONNEMAISON Joachim, La grandeur d’âme de Gustave Le Gray : le panorama, p. 275 CARTIER-BRESSON Anne, Les négatifs de Gustave Le Gray conservés à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, p. 287 AUBENAS Sylvie, De la collaboration en photographie : Firmin Eugène Le Dien et Gustave Le Gray, p. 297 AUBENAS Sylvie, D’un siècle à l’autre : la fortune de Le Gray dans les collections de photographies, p. 315 ANNEXES AUBENAS Sylvie, Chronologie, p. 329 MADRAS Léon, Étude biographique, p. 336 Inventaire après décès de Gustave Le Gray, p. 342 AUBENAS Sylvie, Signatures, cachets et marques commerciales, p. 344 AUBENAS Sylvie, Catalogue des œuvres exposées, p. 346 SOURCES MANUSCRITES, p. 384 SOURCES IMPRIMÉES, p. 388 BIBLIOGRAPHIE, p. 391 INDEX DES NOMS DE PERSONNES, p. 394

Publ.à l'occasion de l'exposition "Gustave Le Gray, photographe (1820-1884)" organisée par la BNF site Richelieu, galeries Mansart et Mazarine du 19 Mars au 16 Juin 2002. Bibliogr. p. 391-393. Chronol. Index. Une partie de l'exposition sera présentée à Malibu, J. Paul Getty museum du 9 juillet au 9 septembre 2002 sous le titre "Gustave Le Gray photographer, 1820-1884".