Livre - Éléments de philosophie chrétienne

200 GIL

93-La Plaine-Saint-Denis : ISI print

Description

Livre

Petrus e Stella

Gilson Étienne 1884 - 1978

Brague Rémi 1947 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (xvii-517 p.)

Dimensions : 21 cm

Dans ce livre de 1960 qui n’avait jamais été traduit en français, Étienne Gilson présente, en suivant fidèlement le magistère de saint Thomas d’Aquin, les fondements de la philosophie chrétienne. L’auteur a modestement intitulé ce livre Éléments. Mais en réalité, il s’agit là d’une véritable somme de philosophie chrétienne, qui couvre pratiquement tout le champ des questions que l’esprit humain est amené à se poser dans sa recherche du sens des choses : Dieu, l’être, l’homme lui-même. Cette somme a été écrite par un Gilson arrivé à la plénitude de sa pensée. L’auteur y allie la sûreté de son information historique à l’acuité de son jugement intellectuel, ce qui lui permet de discerner les ressorts profonds de la pensée humaine, et les points cruciaux où se joue le destin de celle-ci. Le principe directeur qui commande toutes ses analyses, c’est le primat de l’acte d’être (l’esse), c’est-à-dire de l’acte qui fait exister les choses. Dans une partie consacrée à Dieu, il aborde tour à tour les problèmes concernant son existence, les approches métaphysiques permettant de le connaître, son essence. Il souligne que si la théologie négative doit toujours avoir le dernier mot, l’intelligence humaine peut néanmoins dire des choses vraies sur Dieu : « La forme thomiste de la doctrine traditionnelle de la "docte ignorance" n’a rien de commun avec l’inertie passive d’une intelligence qui abandonne tout espoir de pouvoir jamais saisir son objet. Au contraire, connaissant comme elle les connaît à la fois sa propre nature et celle de son objet propre, la théologie négative de Thomas d’Aquin est un effort résolu et éminemment positif de l’esprit contre l’illusion qu’elle connaît son objet le plus éminent. » (p. 176) Une partie consacrée à l’être étudie ensuite les transcendantaux, la création et la causalité. « La véritable notion de cause efficiente a partie liée avec la notion thomiste de Dieu » en tant qu’acte même d’être, (p. 321) Enfin, la partie consacrée à l’homme étudie l’âme humaine, la connaissance et la volonté humaines ; un chapitre consacré à la vie sociale et politique conclut le livre. Gilson y a des phrases qui de nos jours prennent une résonnance singulière : « Il est excessivement dangereux d’imaginer que, contrairement à la nature physique, la nature humaine et les sociétés humaines sont des créations libres de l’homme, et que par conséquent elles sont entièrement au pouvoir de l’homme. Le châtiment d’une telle erreur est terrible. Toute société qui méprise les lois fondamentales de la nature humaine et l’ordre établi par Dieu provoque sa propre destruction. » (p. 463) Tout l’ouvrage est baigné par l’optimisme philosophique et théologique propre à saint Thomas : « Ainsi, tandis que la connaissance part des créatures pour tendre vers Dieu, l’amour au contraire part de Dieu comme de leur fin dernière, pour aller de lui jusqu’aux créatures. Ceci, dit Thomas, a lieu à la façon d’une sorte de mouvement circulaire : à cause de la complémentarité de ces deux mouvements de connaissance et d’amour, mais toujours sous l’impulsion de l’amour, le monde chrétien de Thomas d’Aquin est une circulation universelle d’amour, de l’Être à l’Être en passant par les êtres. » (p. 446). Étienne GILSON (1884-t978) fut professeur à la Sorbonne, à l’École pratique des hautes études, à Harvard et au Collège de France ; il fut élu à l’Académie française en 1946. Plusieurs ouvrages ont fait de lui l’un des maîtres de l’histoire de la philosophie médiévale. Il a renouvelé l’étude de la pensée de saint Thomas d’Aquin en y dégageant une métaphysique de l’acte d’être. En 1929, il fonda à Toronto l’huasad of Medieval Studio.

BRAGUE Rémi, de l’Institut, PRÉFACE, ix AVANT-PROPOS, xv PREMIÈRE PARTIE : LA RÉVÉLATION ET LE DOCTEUR CHRÉTIEN CHAPITRE I. LE DOCTEUR DE LA VÉRITÉ CHRÉTIENNE, p. 3 CHAPITRE II. LA DOCTRINE SACRÉE, p. 21 1. La nécessité de la révélation, p. 22 2. La théologie en tant que science, p. 35 3. La transcendance de la théologie, p. 48 DEUXIÈME PARTIE : DIEU CHAPITRE III. L’EXISTENCE DE DIEU, p. 65 1. L’existence de Dieu n ‘est pas évidente de soi, p. 66 2. L’existence de Dieu peut être démontrée, p. 73 3. Les démonstrations de l’existence de Dieu, p. 85 A. La voie du mouvement, p. 89 a) Le langage employé par la preuve, p. 91 b) Le sens de la preuve, p. 95 c) L’interprétation de la première voie, p. 101 B. La voie de la causalité efficiente, p. 105 C. La voie de la possibilité et de la nécessité, p. 113 D. La voie des degrés de perfection, p. 117 E. La voie de la finalité, p. 123 F. Le sens des cinq voies, p. 127 CHAPITRE IV. APPROCHES MÉTAPHYSIQUES DE LA CONNAISSANCE DE DIEU, p. 141 1. Le scientisme matérialiste, p. 146 2. La cause des mutations substantielles, p. 149 3. La cause de l’être, p. 152 A. L’être et l’unité, p. 152 B. L’être et la perfection, p. 158 C. L’être et l’existence, p. 162 CHAPITRE V. L’ESSENCE DE DIEU, p. 167 1. L’esprit humain peut-il parvenir à la connaissance de Dieu ?, p. 167 2. La simplicité de Dieu, p. 180 3. CELUI QUI EST, p. 201 4. Réflexions sur la notion d ‘être, p. 214 TROISIÈME PARTIE : L’ÊTRE CHAPITRE VI. DIEU ET LES TRANSCENDANTAUX, p. 223 1. Le problème des noms divins, p. 223 2. L’être et l ‘unité, p. 238 3. L’être et la vérité, p. 245 4. L’être et le bien, p. 255 5. Le transcendantal oublié : le PULCHRUM, p. 267 CHAPITRE VII. L’ÊTRE ET LA CRÉATION, p. 275 CHAPITRE L’ÊTRE ET LA CAUSALITÉ, p. 311 QUATRIÈME PARTIE L’HOMME CHAPITRE IX. L’ÂME HUMAINE, p. 345 CHAPITRE X. L’HOMME ET LA CONNAISSANCE, p. 377 CHAPITRE XI. L’HOMME ET LA VOLONTÉ, p. 413 CHAPITRE XII. L’HOMME ET LA SOCIÉTÉ, p. 447 BIBLIOGRAPHIE, p. 479 INDEX ANALYTIQUE DES NOMS PROPRES, p. 487 INDEX ANALYTIQUE DES THÈMES, p. 501 TABLE DES MATIÈRES, p. 517

Traduction de : Elements of christian philosophy. - Bibliogr. p. 479-486. Notes bibliogr. Index