Livre - L'Arménie à l'épreuve du feu

327.5 PAP

Description

Livre

Karthala

Papazian Taline 1981 - ...

Chaliand Gérard 1934 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (311 p.-VIII p. de pl.)

Dimensions : 24 cm

Le Haut-Karabakh est depuis plus de 25 ans l’objet d’un conflit armé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Situation étrange que celle de cette enclave à majorité arménienne placée en Azerbaïdjan par les premiers dirigeants soviétiques : véritable bombe à retardement, elle aura lancé la longue série des mouvements nationaux ébranlant l’URSS à la fin des années 1980. Mais tandis que l’URSS se décompose, la question du Karabakh explose. Le présent ouvrage démontre comment la guerre fournit contre toute attente des ressorts idéologiques, politiques et militaires favorables à la reconstruction de l’État arménien. C’est paradoxalement au moment où le cessez-le-feu s’installe dans la durée, depuis le milieu des années 2000, que la pérennité de l’État arménien semble la plus sournoisement menacée. Dans la guerre ouverte comme dans l’absence de paix véritable, l’Arménie est soumise à l’épreuve du feu. Après avoir remporté la première manche, c’est désormais la consolidation de l’État dans sa dimension non plus guerrière mais de gouvernance qui sera le gage de son succès. Le conflit du Karabakh et ses rapports intrinsèques avec les aléas de l’Etat arménien s’inscrivent dans l’histoire longue des nationalismes du sud de l’Europe depuis le début du vingtième siècle, à la croisée des intérêts des puissances européenne, américaine, russe et turque. Crise politique régionale aux implications internationales dont le règlement est perpétuellement différé, elle condense les enjeux géopolitiques contemporains de l’ancienne aire soviétique : grâce au conflit gelé du Haut-Karabakh, Moscou reste l’arbitre de la rivalité entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et, plus largement, maîtresse du jeu au Caucase du sud. Si le Haut-Karabakh se rattache aux conflits ethno-territoriaux légués par l’URSS, sa portée géostratégique est plus large : il est la clé d’un déblocage des relations géopolitiques entre les trois pays du Caucase du sud (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) et leurs partenaires internationaux : Union Européenne, États-Unis, Russie, Turquie et Iran. Taline Papazian est docteure en science politique et chargée de cours à Sciences Po Paris. Outre l’espace post-soviétique contemporain, ses travaux portent également sur les usages de la violence armée dans les espaces impériaux ottomans et russes

CHALIAND Gérard, PRÉFACE, p. 7 REMERCIEMENTS, p. 11 INTRODUCTION, p. 13 PREMIÈRE PARTIE : LE CONFLIT DU KARABAKH : PROBLÈME NATIONAL, AFFAIRE D’ÉTAT 1. LA QUESTION DU HAUT-KARABAKH, D’UN SYNDROME DU NATIONALISME À LA REDÉFINITION POLITIQUE DE LA NATION, p. 27 2. VIOLENCE PHYSIQUE ET SOUVERAINETÉ POLITIQUE : AUX ORIGINES D’UNE FILIATION, p. 37 3. UN ÉTAT ARMÉNIEN INDÉPENDANT, RÉPONSE À LA QUESTION DU KARABAKH, p. 45 L’État, aboutissement du mouvement du Karabakh, p. 49 Stratégie de gouvernement et topoï nationaux : les ambiguïtés de l’État arménien, p. 52 L’« État des Arméniens » (Hayots bédaganoutiun), p. 52 Refonder l’État, l’entreprise politique du MNA, p. 53 Subordonner les questions nationales aux intérêts de l’État, p. 57 La « normalité », sens contesté de la refondation de l’État, p. 58 Idéologie et pratique de la « normalisation », p. 59 Nation. État, un rapport au cœur de nouveaux clivages idéologiques, p. 61 DEUXIÈME PARTIE : LA GUERRE ET L’ÉTAT 4. LA GUERRE, ÉPREUVE DE L’ÉTAT ARMÉNIEN, p. 75 Le contrôle des forces armées, enjeu de l’affirmation du nouvel ordre étatique, p. 77 Les fonctions de l’État : assurer la sécurité à l’intérieur, p. 78 En vue d’affronter l’hostilité extérieure, p. 79 Du dire au faire : gagner du temps sur la guerre, p. 85 Situation d’hostilité et décision de guerre : les difficultés d’une réalité politique, p. 89 Au-delà des positions de principe, l’irréductibilité de l’ennemi ?, p. 90 La guerre pour le Haut. Karabakh, épreuve de la souveraineté de l’État arménien, p. 92 5. FAIRE LA GUERRE, BÂTIR L’ARMÉE, p. 99 Espace de la guerre et territoire de l’État, p. 103 De l’autodéfense des volontaires à la guerre moderne : faire la guerre et construire l’armée, p. 109 Les bases d’une armée régulière, p. 110 Les officiers supérieurs de l’armée soviétique : l’expérience d’une tradition militaire d’État dans l’organisation de l’armée nationale, p. 121 Le combattant volontaire, du défenseur de la liberté au contractuel d’État, p. 128 Le financement de la contrainte : l’État en quête de ressources, p. 144 La participation directe de l’État à l’effort de guerre, p. 149 Effets sur l’État d’une quête de ressources pour la guerre, p. 152 6. EN L’ABSENCE DE PAIX, « GARDER LA POUDRE AU SEC », p. 159 Le renforcement de l’institution militaire, gage de l’État arménien, p. 160 La guerre, l’armée et l’État, p. 161 La conscription, problème exemplaire des forces et faiblesses de l’armée nationale, p. 167 L’Armée, institution fédératrice de la société, p. 171 La modernisation de l’armée en situation de ni guerre ni paix, p. 176 TROISIÈME PARTIE : TRAJECTOIRE D’UN ÉTAT FORGÉ DANS LE CONFLIT 7. CONTRAINTE ET CAPITAL DANS L’ARMÉNIE EN CONFLIT : ENTRE IMPLICATION ET DÉRESPONSABILISATION, p. 193 Un capital longtemps au service de la contrainte, p. 193 Le conflit du Karabakh, facteur du déséquilibre ou prétexte à l’immobilisme ?, p. 200 8. GUERRE ET PAIX : PRATIQUES DE POUVOIR ET INSTITUTIONS RÉPUBLICAINES, p. 207 Le conflit du Karabakh, domaine réservé du pouvoir exécutif, p. 208 La situation d’exception, révélatrice de la nécessité d’un pouvoir exécutif autonome, p. 209 Le conflit du Karabakh, objet de lutte pour un monopole politique, p. 212 Le conflit du Karabakh et la Constitution de la République d’Arménie, p. 217 9. DES REPRÉSENTATIONS CONFLICTUELLES DE L’ÉTAT ARMÉNIEN, p. 225 Cause ou prétexte de la crise de 1997-1998, p. 230 Clé de la normalité de l’État : Levon Ter Petrossian ou la conviction du libéralisme, p. 232 Moteur d’un État-Nation : Vazgen Sargsian du père de l’armée au chef de la nation, p. 237 Sceptre du pouvoir : Robert Kotchorian de l’enclave assiégée à l’État forteresse, p. 248 Ni sans, ni sens : Serge Sargsian, « le dernier des Mohicans » ?, p. 262 CONCLUSION : La forge refroidie, l’État achevé ?, p. 265 ANNEXES, p. 273 SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE, p. 299

Bibliogr. p. [299]-307. Notes bibliogr.