Livre - N° 546 - Septembre 2016 - Les statues d'Orchies entrent au musée de Lille

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Description

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Dans ce numéro de rentrée, Archéologia vous invite tout d’abord à découvrir quatre statues exceptionnelles qui entrent, à l’occasion des Journées nationales du patrimoine, au Palais des Beaux-Arts de Lille. Mises au jour fortuitement à Orchies dans le Nord, en mars 2013, les deux statues de saintes et les deux statues de moines sont datées des XVe et XVIe siècles. Peut-être enfouies lors de la Révolution française, elles ont été étudiées et restaurées afin d’être désormais exposées dans la salle dédiée aux arts des anciens Pays-Bas entre 1450 et 1530. Tout aussi inattendue, notre rubrique "Découverte" est consacrée à l’archéologie africaine. Au Ghana, non loin du petit village de Nsadwer, se trouve le bois sacré de Bosomtwi. Lieu de communication privilégié avec l’invisible, il marque l’emplacement d’un habitat daté de la première moitié du XVIIe siècle. En bordure de ce bois, un ensemble funéraire, repéré dès 2002, a fait l’objet d’une mission archéologique. Complètement inédits, les premiers résultats de ces fouilles ont mis en évidence un environnement épidémiologique particulier : il renvoie à l’histoire des premiers contacts avec les européens. Un ambitieux dossier est ensuite consacré aux textiles archéologiques. Il comprend d’abord un volet patrimonial ; une idée répandue veut que les textiles archéologiques soient rarement préservés. Pourtant, certains milieux environnementaux sont propices à une bonne conservation des vestiges. Dès lors, ces derniers nous en apprennent davantage sur les vêtements, les costumes ou le mobilier textile depuis la Préhistoire jusqu’à l’Antiquité. Un second article présente une exceptionnelle garde-robe antique conservée au musée des Tissus de Lyon. Alors que depuis le début de l’année 2016, l’institution est menacée de fermeture, une solution semble enfin avoir été trouvée pour la maintenir ouverte, ainsi que le musée des Arts décoratifs adjacent. C’est dans ce cadre-là qu’Archéologia a souhaité présenter quelques-unes des pièces majeures de sa collection byzantine, fruit des fouilles menées par Albert Gayet au XIXe siècle en Égypte dans la nécropole d’Antinoé. Quant à l’archéofolio, il présente certaines des pièces archéologiques. Si ces différents éléments du vestiaire masculin, féminin et enfantin ne sont pas les plus anciens de la collection lyonnaise (la plus vieille est une tunique de princesse pharaonique de la XIe dynastie), ils constituent un ensemble extrêmement remarquable, et sans équivalent dans d’autres collections internationales, de l’habillement au VIe siècle de notre ère. La fouille du mois s’intéresse à des Gaulois méconnus, les Sulbanectes, un peuple à l’origine de la fondation de Senlis (Oise). Cités par Pline et Ptolémée, mais pas par César, ils ont laissé peu de traces. Cependant les découvertes du sanctuaire monumental de Pont-Sainte-Maxence en 2014 et du site gaulois de hauteur de Montépilloy en 2015 conduisent à nous interroger sur leur histoire et sur les origines de cette sous-préfecture. Enfin la visite nous conduira dans le Béarn, et plus précisément dans le village de Lalonquette, qui abrite depuis près de 2 000 ans un site archéologique d’exception : la villa antique de l’Arribèra deus Gleisiars. Porté par la Communauté de communes des Luys en Béarn, un vaste programme de valorisation auprès du grand public est désormais consacré à cet établissement exemplaire de l’histoire rurale d’Aquitaine. La rédaction vous souhaite une bonne lecture et une bonne rentrée.

À LA UNE JAÏDI Houcine, Le musée de Carthage. Une fermeture partielle qui s’éternise, p. 4 Avec le musée du Bardo, celui de Carthage est l’un des deux seuls établissements de Tunisie à être classés comme musées nationaux. Créé il y a près d’un siècle et demi, le doyen des collections tunisiennes est dédié au site de Carthage classé, en 1979, sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis une douzaine d’années, le bâtiment donne des signes d’instabilité structurelle qui ont entraîné une fermeture partielle. Les visiteurs accèdent désormais à l’institution par une porte latérale du rez-de-chaussée. Mais le changement ne s’arrête pas là : les lieux sont dans un état déplorable. DANS LES MUSÉES DIJON FOURNIÉ Éléonore, Donner pour avoir reçu, p. 6 VSLM : quatre lettres qui ne disent plus rien à personne aujourd’hui. Elles renvoient pourtant à la formule antique Votum Soluit Libens Merito («Il s’est acquitté de son vœu de bon cœur, comme de juste») si souvent usitée qu’elle fut rapidement abrégée. Le temps d’une ¬exposition, le musée archéologique de Dijon s’intéresse à cette dédicace répétée sur des milliers d’inscriptions et qui servait à remercier les dieux. GENÈVE FOURNIÉ Éléonore, Le chamane, voix de l’Amazonie, p. 7 Le musée d’ethnographie de Genève (MEG) aborde, grâce à une époustouflante exposition, l’Amazonie et la figure du chamane. Cet événement souligne, au travers d’objets tous plus somptueux les uns des autres, que la figure totémique des peuples qui survivent dans la plus grande forêt de la planète, n’est pas figée dans le temps et dans ses pratiques religieuses. Vivant, combatif, créatif, le chamane est le souffle d’une pensée millénaire fragilisée. MONTRÉAL FOURNIÉ Éléonore, Fragments d’archéologie québécoise, p. 8 Pour fêter les 50 ans de découvertes archéologiques menées au Québec, la Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal à Pointe-à-Callière propose, pour la première fois, une exposition dédiée à cette région. Quelque 350 pièces, pour la plupart inédites, dévoilent les secrets d’une histoire encore largement méconnue. NANTES FOURNIÉ Éléonore, Trésors des eaux bretonnes, p. 9 Dans le bâtiment industriel des Ateliers et Chantiers de Nantes se tient une nouvelle exposition consacrée à l’archéologie sous-marine. En ces lieux de mémoire, l’accent est mis, au travers d’émouvants témoins archéologiques, sur l’histoire des hommes et de leur patrimoine maritime. GRANDES QUESTIONS DE L’ARCHÉOLOGIE Une archéologie des sens : la préhistoire de la musique et de la danse, p. 10 SUR LE TERRAIN AMBOISE DEMOULE Jean-Paul, Un « assis en tailleur » gaulois, p. 12 À l’automne 2015, une fouille préventive a été réalisée sur l’oppidum des Châtelliers à Amboise (Indre-et-Loire). À cette occasion plusieurs puits gaulois et gallo-romains ont été découverts. L’un d’entre eux a livré un dépôt, dont la pièce majeure est une statuette en calcaire entière représentant un personnage assis en tailleur au style incontestablement gaulois. ÉGYPTE LARUAZ Jean-Michel, Le mystère de la momie tatouée de Deir al-Medina, p. 13 Une étude anthropologique menée sur des momies de la nécropole de Deir al-Medina, village d’artisans de la vallée des Rois, a conduit à une découverte étonnante : l’une d’entre elle, prêtresse d’Hathor, était tatouée de motifs figuratifs. NARBONNE PIODA Stéphanie, Rencontres d’archéologie de la Narbonnaise, p. 14 Créées en 2013, les Rencontres d’Archéologie de la Narbonnaise ont lieu chaque année à la fin du mois de septembre. Elles regroupent plusieurs manifestations proposant au grand public un panorama de la création audiovisuelle, littéraire et artistique autour de l’archéologie. PATRIMOINE EN PÉRIL BENSEDDIK Nacéra, Algérie : les dieux ont abandonné Lambaesis, p. 15 Le site archéologique majeur Lambaesis (Lambèse-Tazoult) en Algérie, classé monument historique depuis 1900, est sous la protection de l’État. Pourtant à l’angle nord ouest du «Grand camp» de la IIIe Légion Auguste, Cosider, entreprise algérienne du secteur du bâtiment et travaux publics, a installé engins lourds et base-vie. Des travaux autoroutiers sont menés par cette entreprise au nord de la ville sans aucun contrôle archéologique. Une association culturelle locale a dénoncé des atteintes à l’intégrité des lieux. CHINE PIODA Stéphanie, Le marquis fut empereur !, p. 16 En 2011, suite à d’importants pillages menés dans la province du Jiangxi dans le sud de la Chine, des archéologues se sont intéressés à une vaste zone funéraire. En son sein, la sépulture principale a livré des trésors inouïs révélant le règne de Liu He, empereur éclair de la dynastie des Han occidentaux. Objets de jade, de bronze et d’or qui dévoilent un aspect méconnu de ce prince mal aimé… LYON ARDOUIN Stéphane, Un vaste ensemble funéraire dans l’enceinte de l’Hôtel-Dieu, p. 17 Une fouille réalisée dans cet ancien établisse-ment hospitalier, fondé au Xlle siècle et désaf-fecté en 2010, a permis d’explorer le plus vaste ensemble funéraire moderne mis au jour à Lyon. Parmi les milliers d’individus estimés, plus de 1 200 ont été exhumés; ils proviennent du seul cimetière protestant lyonnais en usage entre le XVIle et le XVIlle siècle et du cimetière hospitalier moderne qui l’a précédé. PRÉHISTOIRE DANIEL, Jacques, La double origine du chien, p. 18 Une étude génétique récente semble démontrer que les chiens actuels des-cendent de deux populations (asiatique et européenne) qui se seraient croisées. Un nouvel épisode dans le passionnant débat autour de la domesti-cation du plus vieil ami de l’Homme. EN BREF Pologne : fouilles dans un camp de concentration, p. 19 Grotte de foissac : une statuette sculptée, p. 19 Châteaumeillant : une nouvelle cave à amphores, p. 19 Rome : réouverture de la prison de saint Pierre, p. 19 Grande-BRETAGNE : un monastère du VIIe siècle, p. 19 Israël : un cimetière philistin à Ashkelon, p. 19 CORRESPONDANCE CORÉE DU SUD VIALET Amélie, Corée du Sud : l’essor de l’archéologie paléolithique, p. 20 La Préhistoire ancienne de la péninsule coréenne, à l’extrémité orientale du continent asiatique, est encore méconnue. Il s’agit d’un domaine de recherche qui a émergé à partir des années 1960 et qui s’est développé récemment sous l’impulsion de travaux d’aménagements, dans le cadre, notamment, d’une coopération franco-coréenne impliquant de nombreuses institutions des deux pays. L’OBJET DU MOIS SCHWAB Catherine, les propulseurs aux poissons, p. 22 Armes de jet pour la chasse, les propulseurs sont utilisés dès la fin du Paléolithique. Deux exemplaires en bois de renne conservés dans les collections du musée d’Archéologie nationale (MAN) et découverts dans la grotte des Espélugues à Lourdes (Hautes-Pyrénées) puis dans celle d’Isturitz à Isturitz (Pyrénées-Atlantiques) présentent un décor plutôt rare de poissons sculptés en relief. ÉVENÈMENT AUDOLY Marion, BARRAGUÉ-ZOUITA Laetitia, DEBS Ludovic, VINCENT Vaiana, Quatre statues exceptionnelles entrent au Palais des Beaux-Arts de Lille, p. 24 Restaurées et étudiées, les quatre statues médiévales exceptionnelles découvertes à Orchies, dans le Nord, en mars 2013, seront dévoilées au public à l’occasion des prochaines Journées du patrimoine au Palais des Beaux-Arts de Lille pour y être exposées ensuite de manière permanente. Retour sur une découverte inattendue et extraordinaire. DÉCOUVERTE BOËS Éric, CHOUIN Gérard, GEORGES-ZIMMERMANN Patrice, Ghana. Un ensemble funéraire inédit du XVIIe siècle, p. 32 Au Ghana, près du petit village de Nsadwer, le bois sacré de Bosomtwi fait, depuis 2002, l’objet d’une mission archéologique : il abritait au XVIIe siècle un habitat, et, à sa lisière, un ensemble funéraire dont les fouilles ont mis en évidence un environnement épidémiologique particulier, renvoyant à l’histoire des premiers contacts avec les européens. Archéologia en livre les résultats inédits. PATRIMOINE MÉDARD Fabienne, Textiles archéologiques. De riches vestiges méconnus, p. 38 Selon une idée largement répandue, les textiles archéologiques seraient rarement préservés. Il existe pourtant de nombreux environnements propices à leur conservation. Favorisées par cette diversité, les abondantes découvertes permettent d’explorer des aspects encore peu documentés comme le costume, le mobilier textile ou les pratiques funéraires depuis la Préhistoire jusqu’à l’Antiquité. COLLECTION DURAND Maximilien, Lyon : une exceptionnelle garde-robe antique conservée au musée des Tissus, p. 46 Depuis le début de l’année 2016, l’historique musée des Tissus est menacé de fermeture. Une solution semble enfin avoir été trouvée pour maintenir ouverte l’institution, ainsi que le musée des Arts décoratifs adjacent : tous deux vont être repris par une association dès 2017. C’est dans ce cadre-là qu’Archéologia a souhaité présenter quelques-unes des pièces majeures de sa collection byzantine, fruits des fouilles menées par Albert Gayet en Égypte à Antinoé. ARCHÉOFOLIO DURAND Maximilien, Pièces archéologiques majeures du musée des Tissus de Lyon, p. 50 En écho à l’article précédent sur l’exceptionnelle garde-robe antique du musée des Tissus, cet archéofolio présente certaines des pièces archéologiques découvertes par Albert Gayet à la fin du XIXe siècle dans la nécropole d’Antinoé. Si ces différents éléments du vestiaire masculin, féminin et enfantin ne sont pas les plus anciens de la collection lyonnaise (la plus vieille est une tunique de princesse pharaonique de la XIe dynastie), ils constituent un ensemble extrêmement remarquable, et sans équivalent dans d’autres collections internationales, de l’habillement au VIe siècle de notre ère. FOUILLE DU MOIS POPINEAU Jean-Marc, Les Sulbanectes. Peuple gaulois à l’origine de Senlis, p. 56 Cités par Pline et Ptolémée, mais pas par César, les Sulbanectes, petit peuple gaulois des environs de Senlis (Oise) à 40 km au nord de Paris, ont laissé peu de traces. Cependant les découvertes du sanctuaire monumental de Pont-Sainte-Maxence en 2014 et du site gaulois de hauteur de Montépilloy en 2015 permettent de mieux connaître leur histoire et leur capitale, devenue aujourd’hui Senlis. VISITEIBANEZ Marine, L’Arribèra deus Gleisiars. Un palais antique au cœur du Béarn, p. 62 Dans les Pyrénées-Atlantiques, les vestiges du palais antique de l’Arribèra deus Gleisiars et le musée archéologique de Claracq, qui lui est consacré, illustrent la splendeur d’une villa gallo-romaine aux premiers siècles de notre ère. Un important projet de valorisation du site est en cours. BILAN D’UNE PUBLICATION LE QUELLEC Jean-Loïc, À propos des mains négatives du Wādi Ṣūra, p. 68 Un article récent sur les mains négatives du Wādi Ṣūra, au sud-ouest du Gilf Kebīr, dans le désert Libyque (Égypte), a reçu un très large écho médiatique dès sa parution en 2016, car il évoque «la première identification de mains négatives non-humaines», ce qui semble avoir beaucoup frappé les journalistes. Mais qu’en est-il vraiment? Que peut-on dire sur ces peintures découvertes en 2002 et qui datent peut-être du début du Néolithique local ? BIBLIOTHÈQUE, p. 70 LIBRAIRIE ARCHÉOLOGIQUE, p. 74 CONFÉRENCES, COLLOQUES, CALENDRIER, p. 76 BULLETIN D’ABONNEMENT ET DE COMMANDE, p. 82