Livre - n°425-426 - Juillet-août 2016 - XIXe siècle : le monde est à nous !

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Description

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XIXe siècle, le monde est à nous ! Les Européens ont, au XIXe siècle, la certitude que la planète s’offre à eux : voyageurs, géographes, scientifiques l’explorent toujours plus loin – précédés ou suivis des colonisateurs. Aller plus loin, plus haut, plus vite : à ces appétits d’ailleurs, l’âge industriel fournit des moyens inédits. La mondialisation s’accélère. Aux marges, certains résistent à l’empire et aux rythmes occidentaux. Et, déjà, s’exprime la mélancolie face à un monde qui s’uniformise. Avec Philippe Antoine, Hélène Blais, Christophe Brun, Manuel Charpy, Dominique Kalifa, Alexander C. T. Geppert, Philip Golub, Christian Grataloup, Pascal Griset, Bruno Marnot, Michel Pierre, Caroline Piquet, Kenneth Pomeranz, Pierre Singaravélou, Sylvain Venayre et Laurent Vidal. Événement : Louis XIV. L’ordre et le chaos Que serait l’image du règne de Louis XIV sans les artistes qui l’ont façonnée ? A commencer par le génial Le Brun, qui pendant près d’un quart de siècle, oeuvra à glorifier « le plus grand roi du monde ». A l’occasion de la grande exposition au Louvre Lens « Charles Le Brun, le peintre du Roi-Soleil » qui nous fait entrer dans les arcanes de l’absolutisme louis-quartozien, retour dans L’Histoire sur l’envers du décor : et si Louis XIV n’avait été qu’un monarque faible et manipulé ? Avec Joël Cornette, Matthieu Lahaye et Jacques Solé

ÉVÉNEMENT : LOUIS XIV. L’ORDRE ET LE CHAOS, p. 6 Que serait l’image du règne de Louis XIV sans les artistes qui l’ont façonnée ? A commencer par le génial Le Brun, qui, pendant près d’un quart de siècle, œuvra à glorifier « le plus grand roi du monde ». Les historiens, aujourd’hui, insistent sur l’envers du décor : et si Louis XIV n’avait été qu’un monarque faible et manipulé ? CORNETTE Joël, Le roi et son peintre, p. 7 C’est Charles Le Brun qui a construit l’image de l’absolutisme royal. Louis XIV lui doit beaucoup. Qui est cet homme ? Comment travaillait-il ? Quels étaient les rapports entre le souverain et son « imagier » favori ? SOLÉ Jacques, L’envers du décor, p. 16 Loin des fêtes de Versailles, la France de Louis XIV est un système anarchique susceptible, à tout moment, de dégénérer en conflit ouvert. LAHAYE Matthieu, Un monarque faible ?, p. 19 Louis XIV apparaît surtout comme le prête-nom d’une élite militaire et administrative pour laquelle la guerre est devenue une nécessité financière. SPÉCIAL : LE MONDE EST À NOUS ! 1780-1914. LA MONDIALISATION DU XIXe SIECLE Prologue, p. 21 Les Européens ont, au XIXe siècle, la certitude que la planète s’offre à eux : voyageurs, géographes, scientifiques l’explorent toujours plus loin – précédés ou suivis des colonisateurs. Aller plus loin, plus haut, plus vite : à ces appétits d’ailleurs, l’âge industriel fournit des moyens inédits. La mondialisation s’accélère. Aux marges, certains résistent à l’empire et aux rythmes occidentaux. Et, déjà, s’exprime la mélancolie face à un monde qui s’uniformise. Naissance du monde Entretien avec Kenneth POMERANZ, p. 22 Commerce, migration, circulation des idées : le monde entre au XIXe siècle dans une nouvelle ère, celle de l’intensification des échanges. Le grand historien américain Kenneth Pomeranz décrypte les mécanismes de ce qui peut bien être considéré comme la première vraie mondialisation. Carte : 55 millions d’émigrants européens Chronologie : un siècle de découvertes et de conquêtes, p. 30 FLORIS Anne de, Portfolio : les albums extraordinaires du vice-amiral Miot, p. 32 Hydrographe curieux, infatigable navigateur, diplomate et même conservateur de musée, le militaire Paul Émile Miot fut aussi un remarquable photographe. Entre 1868 et 1871, embarqué sur l’Astrée, il sillonne le Pacifique, périple dont il tire un véritable reportage, mêlant art et ethnographie. Le « bouclage » du monde, p. 38 Explorateurs, géographes, scientifiques achèvent l’inventaire de la planète. BLAIS Hélène, Profession : explorateur, p. 40 Ce sont les grands hommes de l’époque : Dumont d’Urville, Mungo Park, Livingstone... Ils arpentent le globe et l’on veut croire que rien ne leur résiste. Mais les héros ne sont pas toujours ceux que l’on pense. Portraits : Dumont d’Urville, Livingstone, p. 42-43 Carte : la fin des blancs ? p. 44 Dans un souci de scientificité, au XIXe siècle, les zones inconnues des Occidentaux sont représentées en blanc. Les expéditions qui se succèdent donnent aux Européens une connaissance inédite de l’ensemble du globe, permettant de combler ces blancs. Les pôles sont les derniers à être atteints. Les fonds sous-marins et l’espace feront l’objet d’une autre conquête. Exposition : comment la science avance, p. 47 VIDAL Laurent, La Terre vue du ciel, p. 50 L’invention de la photographie aérienne ouvre de nouvelles perspectives sur le monde. Vu de haut, il devient plus facile à maîtriser. ANTOINE Philippe, Chateaubriand globe-trotteur, p. 52 Il est allé partout, a réfléchi aux vertus de ses pérégrinations et fait du récit de voyage un genre littéraire à part entière. Pour, finalement, s’interroger mélancoliquement : à quoi sert de courir le monde ? Extraits : « Des regrets et des espérances » « Il est inutile de vous égarer aux rivages du Gange », p. 54 GRATALOUP Christian, La passion de la géographie, p. 56 Avant d’être une science, la géographie fut une passion collective, l’expression, en Europe, d’un intérêt partagé pour la découverte et la compréhension de la Terre, de ses habitants, de ses paysages. Focus : le nouveau visage de la Terre, p. 59 BRUN Christophe, Élisée Reclus, altermondialiste, p. 60 Pour ce géographe mondialement connu, l’anarchisme et la géographie devaient contribuer à libérer le genre humain. 1904 : Coubertin invente la mondialisation, p. 63 Le nouvel espace-temps, p. 64 Innovations techniques, contraction des distances et accélération des échanges. Hommes, marchandises, capitaux, information... Les circulations se font tous azimuts. La toile tissée par les grands flux révèle la domination du centre européen et de l’Atlantique Nord. Carte : la première toile mondiale, p. 66 VENAYRE Sylvain, La révolution de la vitesse, p. 68 Steamers, clippers, Transsibérien, Suez… Ces mots qui chantent symbolisent les bouleversements que connaissent alors les transports. Aller toujours plus loin, plus vite, plus haut et moins cher : cette révolution rendue possible par les progrès techniques fut peut-être portée d’abord par un « désir du monde ». Focus : le « Savannah », à voile et à vapeur, p. 70 1878 : un tunnel sous la Manche ?, p. 72 VENAYRE Sylvain, Portfolio : Jules Verne, le sous-marin et autres projets d’avenir, p. 76 GRISET Pascal, L’aventure du câble transatlantique, p. 78 Ce fut un projet fou : poser un câble télégraphique au fond de l’océan Atlantique, entre l’Europe et les États-Unis. En 1866, le rêve est accompli : de plusieurs jours, le délai d’acheminement d’une information est passé à quelques minutes ! PIQUET Caroline, Suez. Un chantier « pharaonique », p. 82 « Ouvrir la Terre aux nations. » Cette devise, chère à Ferdinand de Lesseps, résume bien la formidable volonté qui anime la réalisation de ce qui fut l’un des plus grands projets industriels du siècle. Carte : entre deux mers, p. 84 Portrait : Lesseps et le prince égyptien, p. 85 MARNOT Bruno, Le bel âge des ports, p. 88 Ils continuent de faire rêver les poètes. Mais l’intense activité des ports, qui s’équipent et se modernisent, est, à la fin du XIXe siècle, en passe de révolutionner la carte économique du monde. Graphique : l’explosion des échanges, p. 90 VIDAL Laurent, Les ruses des « hommes lents », p. 94 Soumis dans leur labeur à des cadences intenses, les travailleurs, dans les bas-fonds des ports de La Nouvelle-Orléans ou de Rio de Janeiro, inventent le jazz et la samba. Une nouvelle culture populaire qui témoigne de la quête d’un rapport libéré au temps et aux rythmes. Focus : « I got the blues », p. 96 1884 : tous à l’heure de Greenwich !, p. 97 Image : l’homme pressé de Daumier, p. 98 Honoré Daumier croque le rythme nouveau et effréné qui saisit Paris rénové par Haussmann. Une globalisation à l’européenne, p. 100 Les ressorts et les limites d’une domination culturelle. GEPPERT Alexander C. T., La folie des Expositions universelles, p. 102 La Grande-Bretagne lança la mode en 1851 : les quelque 140 expositions géantes qui se tiennent avant 1914 contribuent à la fois au rétrécissement du monde et au renforcement du prestige des puissances invitantes. Focus : la fée Électricité, p. 104 PIERRE Michel, Le tourisme, stade ultime du colonialisme, p. 106 De l’aristocratie cultivée s’engouffrant en Afrique du Nord dans le sillage des colonisateurs aux visites organisées à Angkor pour les colons d’Indochine française en passant par les hiverneurs venus se ressourcer à la douceur d’Alger, le tourisme moderne est né au XIXe siècle, consécutivement à la construction des empires coloniaux européens. 1865 : le coup de génie de Thomas Cook, p. 109 Focus : tourisme sexuel, p. 110 GOLUB Philip, Comment la City a propulsé New York, p. 112 Pour servir son industrie, la Grande-Bretagne développe le commerce transatlantique ; pour conforter sa richesse, elle investit ses capitaux, notamment en Amérique du Nord, transformant les États-Unis en puissance mondiale. SINGARAVÉLOU Pierre, Tianjin, cité cosmopolite, p. 116 À la fin du XIXe siècle, les concessions étrangères ont fait de Tianjin un monde en réduction. Un véritable laboratoire de la modernité dont savent tirer parti les élites chinoises. 1900 : les Boxeurs attaquent !, p. 119 CHARPY Manuel, Le monde chez soi, p. 122 Au XIXe siècle, l’exotisme donne le ton dans les élégants appartements parisiens. Des objets plus ou moins chargés d’« authenticité » attisent des désirs de voyage et transforment les cultures du monde en éléments stéréotypés de décoration. Focus : bibelots, p. 124 KALIFA Dominique, Le grand creuset de la culture, p. 126 La révolution des transports et l’intensification des échanges ont suscité une circulation inédite des produits culturels : journaux, livres et idées voyagent à un rythme effréné. Ces possibilités d’échanges démultipliés soulèvent de grands enthousiasmes, mais font naître aussi de nouvelles anxiétés. Fondation : Albert Kahn, archiver la planète, p. 128 Pour en savoir plus, p. 130