Livre - Vie d'un musée, 1937-2005
B 359 / 390 SEG / 390 SEG
18-Saint-Amand-Montrond : Impr. Bussière
Description
Livre
Stock
Segalen Martine 1940 - 2021
Presentation materielle : 352 p.
Dimensions : 22 cm
L’histoire du musée national des Arts et Traditions populaires (Atp), qui a commencé à la fin des années 1930, se termine au printemps 2005 par une fermeture définitive. Pour Martine Segalen, qui a dirigé pendant dix ans le Centre d’ethnologie française, laboratoire rattaché au musée, c’est « un crève-cœur, la fin d’une aventure et l’enterrement d’un grand projet ». C’est aussi le moment de revenir sur cette histoire riche d’enseignements sur les rapports entre politique et culture, beaux-arts et arts populaires, identité, nation et patrimoine. À l’origine des Atp, il y a d’abord la folle ambition d’un homme, Georges Henri Rivière, visionnaire, passionné et prêt à tous les revirements idéologiques pour mener à bien son dessein. Présenté comme une vitrine du peuple au temps du Front populaire, un temple des traditions soutenu par la Confédération paysanne sous Vichy et un lieu de modernité scientifique et muséographique après la guerre, son musée est finalement installé, en 1972, dans un bâtiment flambant neuf construit au bois de Boulogne. Une apothéose, qui donne à l’ethnologie de la France, jusque-là parente pauvre de l’ethnologie exotique, une légitimité nouvelle. Mais un succès de courte durée car, dès la fin des années 1980, alors qu’en province le mouvement des écomusées suscite un engouement croissant, les visiteurs se font rares, le soutien de la direction des musées de France fait défaut et l’établissement s’enlise dans la crise qui lui sera fatale. En s’appuyant à la fois sur des archives inédites et sur une expérience vive, Martine Segalen offre, dans ce livre rigoureux et personnel, une réflexion de fond sur le devenir des musées d’ethnologie en France, pris entre tutelle publique, enjeux politiques et évolutions de la société. Socio-anthropologue et professeur à l’université de Paris-X Nanterre, Martine Segalen est l’auteur de travaux réputés, notamment sur les évolutions de la famille. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont Sociologie de la famille, Jeux de famille (dir.), Grands-Parents. La Famille à travers les générations (avec C. Attias-Donfut) et Le Nouvel Esprit de famille (avec C. Attias-Donfut et N. Lapierre), et a codirigé Histoire de la famille. De 1986 à 1996 ; elle a dirigé le Centre d’ethnologie française, laboratoire du CNRS associé au musée des Atp.
INTRODUCTION, p. 7 1. UN MUSÉE SANS MURS, p. 17 La difficile gestation du musée, p. 18 Le retard de la France en matière de musée national de folklore, p. 18 Une doctrine muséale forte, p. 21 Les premiers succès, p. 26 L’Exposition universelle de 1937, p. 26 Les autres expositions, p. 30 Développer le champ scientifique, p. 32 Lancer des recherches, p. 32 Le projet de galerie d’exposition permanente au palais de Chaillot, p. 33 La question de l’art populaire, p. 36 Les premiers programmes muséographiques, p. 38 Le « programme » et le « plan », p. 39 L’avancement du projet, p. 41 La question des objets : le point sur les collections en 1939, p. 46 2. LES ANNÉES DE GUERRE : « L’ETHNOGRAPHIE FOLKLORIQUE FAIT SES CONSERVES », p. 51 Le folklore et Vichy, p. 52 Continuités, p. 52 Un instrument au service de la science, p. 55 Le nouveau statut du musée, p. 58 Les activités vichystes : de l’exaltation de la nation à l’invention de l’ethnographie, p. 59 Au service de la propagande, p. 60 Les chantiers intellectuels, p. 66 De la recherche-action à la recherche pure, p. 69 L’infléchissement du projet muséographique Relancer le musée « national », p. 74 L’abandon du projet muséographique à Chaillot 77 Bilan des années de guerre et d’occupation, p. 80 La libération de Paris et la mise à l’écart temporaire de Rivière, p. 80 L’enrichissement du musée, l’affirmation de la recherche, p. 84 3. D’UN CÔTÉ À L’AUTRE DU BOIS DE BOULOGNE, p. 91 Trouver un lieu pour le « dernier-né de nos grands musées », p. 93 Le « tragique » de la situation, p. 94 L’espoir d’une exposition universelle, p. 96 La difficile genèse du projet du Palmarium, p. 99 Du « zoo humain » au musée de plein air, p. 99 L’espoir éphémère d’occuper tout le Jardin, p. 104 Les « difficultés semées sur la route », p. 107 Les lenteurs de l’administration, p. 107 Les épisodes budgétaires, p. 110 Se battre pour faire construire le bâtiment, p. 113 Le premier projet de Dubuisson, p. 114 Le second projet, p. 118 Les « innombrables obstacles, de bonne ou de mauvaise foi, mis sur notre route », p. 122 L’épisode de la piscine, p. 122 Les riverains contre le bâtiment ; des crédits en déshérence : « C’est notre destin de n’en avoir jamais fini », p. 128 Le Palmarium est désormais le nouveau siège, p. 133 Un chantier difficile, p. 133 Adieu aux bâtiments ruraux dans le Jardin d’acclimatation, p. 136 L’installation dans le nouveau siège, p. 138 Ultimes lenteurs, p. 139 Le mal nommé, p. 143 4. L’ACTIVITÉ SCIENTIFIQUE DU MUSÉE JUSQU’À L’OUVERTURE DU NOUVEAU SIÈGE, p. 147 Les expositions temporaires : « des spectacles devant le rideau », p. 148 Les années de « propagande » (1951-1955), p. 150 À partir de 1957 : vers des expositions ethnographiques, p. 160 La question du public, p. 165 Vers une recherche scientifique en ethnologie de la France 168 La coupure entre le musée et l’anthropologie sociale, p. 168 Un rassemblement unique en France de chercheurs, p. 171 La création du musée-laboratoire, p. 174 L’Aubrac, p. 177 À la veille du déménagement, le bilan contrasté établi par le fondateur, p. 181 5. L’OUVERTURE DU MUSÉE ET SES ANNÉES FASTES (1972-1980), p. 185 Le musée et ses galeries : Le « Louvre du peuple », p. 186 L’obsession scientifique, p. 186 La Galerie d’étude, p. 188 La Galerie culturelle, p. 195 Les traces du programme de 1937 dans celui du « Nouveau Siège », p. 204 La mise à la retraite de Georges Henri Rivière et la nomination d’un nouveau conservateur, p. 206 Officiellement, retraité, officieusement, actif, p. 206 Le nouveau conservateur et les premières années de l’équipe, p. 208 Georges Henri Rivière toujours présent, p. 211 Les premières années Cuisenier, p. 214 Dynamisme et expansion du laboratoire, p. 214 1980: l’année du Patrimoine, « hier pour demain », p. 220 6. LES ANNÉES PATRIMOINE, p. 223 Le nouveau contexte scientifique et institutionnel, p. 224 Nouvelles façons de dire, nouvelles façons de faire, p. 224 Des conservateurs-ethnologues, p. 228 Un bâtiment rigide dans un site mal choisi, p. 232 Le mouvement du patrimoine et ses musées, p. 237 Un nouveau contexte social et culturel, p. 237 Naissance du « patrimoine ethnologique », p. 239 Nouveaux musées, nouvelles recherches, p. 242 Les musées de société, p. 242 Une nouvelle politique pour la culture patrimoniale 247 La mission du Patrimoine ethnologique, p. 250 7. LA CHUTE DE LA MAISON RIVIÈRE, p. 253 La crise des grands musées d’ethnologie, p. 254 Le divorce entre la recherche et le musée, p. 257 Quelles collections ?, p. 259 Musée d’identité, identité du musée, p. 262 Audits et projets, p. 265 L’intervention du directeur des musées de France, p. 265 L’audit Arpin-Côté, p. 267 Le matraquage de la presse, p. 269 La mission Guibal, p. 270 Crise ouverte au sein de la maison, p. 277 Changement de gouvernement, changement de proposition, p. 280 Nouveau projet, nouveau nom, nouveau lieu, p. 282 « Réinventer un musée », p. 285 8. QU’EST-CE QU’UN MUSÉE D’ETHNOLOGIE ?, p. 287 Trois musées, trois projets, p. 287 Un espace muséal surtout voué à l’esthétique : le musée du quai Branly, p. 287 Pédagogique et scientifique, le futur nouveau musée de l’Homme, p. 294 Adieu au musée des Arts d’Afrique et Océanie 296 Le musée de « patrimoine » trente ans après, p. 299 La remise en question de la politique du patrimoine, p. 299 De nouveaux choix pour les écomusées, p. 301 Les musées, acteurs de la société, p. 305 Témoin permanent de la culture, p. 306 Lieu de narration, lieu de dénonciation, p. 308 Des musées pour l’Europe, p. 311 Des institutions au rôle symbolique, p. 312 L’ambitieux programme du MuCEM, p. 314 Les paris muséaux du futur, p. 318 CONCLUSION, p. 321 ANNEXES, p. 327 BIBLIOGRAPHIE, p. 341
En appendice, choix de documents Bibliogr. p. 341-352