Livre - Soleil noir

770 EDW

Description

Livre

Presses universitaires de Rennes

Edwards Paul 1966 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (565 p.)

Dimensions : 29 cm

L’ouvrage identifie les éléments majeurs de l’imaginaire photographique dans les littératures française et anglaise durant les cent premières années de la photographie (1839 1939). L’invention de Daguerre entre dans les mœurs, devient un objet de commerce, un outil pour les peintres, la police, la science. Mais que retiennent les écrivains de ses usages ? Son potentiel. Car c’est « la seule notion de Photographie » (Valéry) qui agit en profondeur. L’histoire des idées de la photographie permet de comprendre son rapport avec les écrivains. Dans un premier temps, le fantastique se renouvelle. Une invention en invite une autre : il suffit d’extrapoler son possible et d’en voir les conséquences pour la société et ses croyances. Outre les spectres et la poétique des traces ou des reliques qui découle du portrait, le roman a la hantise de l’œil froid, d’un réel qui privilégie l’œil tout en désavouant le corps. Naît alors le point de vue, le narrateur œil, l’œil tellement objectif qu’il est amoral, a humain. Le monde vu ainsi n’admet plus la Providence, peut être seulement le Mal. L’invention de la photographie a mis dans le ciel des littéraires un soleil noir. Pendant que les écrivains combattent cette nouvelle mesure du réel, les photographes, eux, s’approprient l’imaginaire littéraire. Ils sont parfois de subtils et malicieux lecteurs. Les plus audacieux cherchent à mêler au réalisme de leurs images un monde de rêve ou de spiritualité. Une histoire de l’illustration, accompagnée d’une riche iconographie (400 reproductions) et d’un répertoire critique de la fiction photo illustrée, permet de saisir, pour la première fois, l’ampleur d’un phénomène encore méconnu. Les œuvres surprennent autant par la diversité de leurs supports que par l’inventivité des artistes. Tout un pan de l’histoire du livre se trouve enfin mis en lumière. Paul Edwards est Maître de conférences à Paris VII. Auteur d’une anthologie critique, Je Hais les photographes Textes clés d’une polémique de l’image, spécialiste de la traduction et de l’histoire de la photographie, il traduit Alfred Jarry, fonde l’Ouphopo (Ouvroir de Photographie Potentielle) et publie depuis quinze ans de nombreux articles sur la photolittérature.

INTRODUCTION : QU’EST-CE QUE LA PHOTOLITTÉRATURE ?, p. 9 Le répertoire, p. 11 Cadre temporel et géographique, p. 11 L’arrière-plan religieux, p. 12 DOSSIER : HISTOIRE DES IDÉES DE LA PHOTOGRAPHIE, p. 13 Les quatre premiers discours dominants : la Nature, la Science, l’Homme, le Devenir, p. 13 Elle est un produit de la Nature, p. 14 Elle est merveilleuse, religieuse… blasphématoire, p. 14 Elle est impassible, sans pitié, démocratique, p. 15 Elle ne peut obéir à la Règle des sacrifices, elle est l’étalon du réalisme par ses détails, p. 15 Elle capte les spectres, p. 16 Elle rappelle la mort, p. 17 Elle est infâme, louche et méprisable, p. 18 Elle est plus qu’un appareil, p. 18 Elle donne naissance à la prévisualisation, p. 18 Conclusion, p. 19 I. SPECTRES, FANTASTIQUE, RÉALISMES CHAPITRE I : MEMENTO MORI (SONTAG, BARTHES, RUSKIN), p. 23 Le mythe de l’ontologie de l’image photographique, p. 23 Sontag et La Nausée, p. 24 Bazin et Sontag, p. 25 L’appareil, p. 27 Barthes et Proust, p. 27 Barthes et la photographie : la rhétorique de la dénotation, p. 28 Barthes et la « pathetic fallacy » (Ruskin), p. 29 L’essence de la photographie est son possible, p. 30 CHAPITRE II : LES RELIQUES (RODENBACH), p. 33 L’illustration photographique de Bruges-la-Morte et les archives Lévy-Neurdein, p. 33 Des vues extérieures aux paysages intérieurs, p. 37 L’empreinte, p. 39 Du renvoi ville ↔ épouse, p. 39 Spectres, p. 39 Du renvoi épouse ↔ Jane, p. 40 Le deuil et la dénégation, p. 40 De la photographie comme réseau de métaphores, p. 40 Du renvoi ouïe ↔ vision, p. 41 La chevelure, p. 41 Le spectre de la Mort, p. 42 Lire les photographies, p. 42 Des reliques, p. 45 DOSSIER : NOTE SUR LES NÉGATIFS DANS LES ARCHIVES LÉVY-NEURDEIN, p. 47 Légendes, p. 47 Les recadrages, p. 48 Le choix, p. 49 Dépopulation, p. 50 Dates, p. 51 Les retouches, p. 52 Conclusion, p. 53 DOSSIER : NOTE SUR LES NUAGES, p. 54 DOSSIER : NOTE SUR LA SIMILIGRAVURE, p. 55 CHAPITRE III : LES SPECTRES, p. 57 La théorie des spectres, p. 57 Le Règne du silence, ou la chambre obscure, p. 60 « La Vie des Chambres » et la camera obscura, p. 61 Topographie, p. 62 Noir et blanc, p. 62 Le déclic, p. 62 Le portrait, p. 63 Les spectres, p. 63 Sur la trace des spectres plus mortels, p. 64 Le son, p. 64 Le spectre mourant de Dieu, p. 64 L’Homme dans la lune, p. 66 Noyer les spectres, p. 66 Conclusion, p. 66 La descendance des spectres, p. 66 CHAPITRE IV : LE PORTRAIT DANS LE LIVRE, p. 71 Le portrait réel de l’auteur, p. 71 Le portrait fictif de l’auteur, p. 75 Le portrait au masque, p. 75 Le portrait en costume, p. 76 Le portrait formel de personnages réels, p. 78 Le portrait comme source (Proust), p. 81 Conclusion, p. 82 CHAPITRE V : L’ŒIL DE DIEU (FLAMMARION), p. 85 La photographie scientifique et ses fantasmes, p. 85 Camille Flammarion, p. 86 La Foudre-Photographe, p. 88 L’affichage céleste, p. 89 Conclusion, p. 91 CHAPITRE VI : L’ŒIL DU MORT (CLARETIE, KIPLING, VERNE, VILLIERS), p. 93 Claretie, p. 94 Jules Verne, p. 96 Kipling, p. 97 Villiers de l’Isle-Adam, p. 97 CHAPITRE VII : LA PHOTOGRAPHIE DÉTERMINISTE (DOYLE), p. 99 Les fées de son père, p. 101 Un monde d’indices, p. 102 CHAPITRE VIII : LE SYMBOLISME ET LA CHRONOPHOTOGRAPHIE (VALÉRY), p. 107 Paul Valéry et Étienne-Jules Marey : de l’instantané à la durée, p. 107 « Le Cimetière marin » (1920), p. 109 L’immobilité dans Album de vers anciens, p. 110 L’immobilité du symbole : « Hélène » (1891), p. 110 L’immobilité funeste : « La Fileuse », p. 110 Le rythme dans l’immobilité : « Féerie », « Même féerie », p. 111 Le futur possible : « Au bois dormant », p. 112 Le futur antérieur : « César » (1926), p. 112 La vérité sera corporelle ou ne sera pas, p. 112 Le regard photographique dans la prose, p. 113 Léonard et Marey, p. 113 Le Symbole et la machine à explorer le temps, p. 114 Voir un symbolisme dans le monde réel : « London Bridge », p. 115 De l’instantané à la pose longue, p. 116 La prévisualisation, p. 116 Les données brutes incohérentes, p. 117 La première fraction de seconde de la vision, p. 118 CHAPITRE IX : RÉSISTER À LA PHOTOGRAPHIE (DICKENS), p. 119 Dickens et la description romanesque avant la photographie, p. 120 Dickens après la photographie, p. Le portrait ressemblant, p. 121 Un monde sombre et immobile, p. 122 CHAPITRE X : DESCRIPTION ET MAUVAIS ŒIL (GAUTIER, FLAUBERT), p. 125 La description pré-daguerréenne : Mademoiselle de Maupin, p. 125 « Daguerréotype littéraire » : Voyage en Espagne, p. 127 Du réalisme, p. 128 La description d’après nature, p. 128 Le mauvais œil de l’appareil : Jettatura et Spirite, p. 130 La description post-romantique : Madame Bovary, p. 131 CHAPITRE XI : LE NATURALISME (ZOLA), p. 135 Émile Zola contre le visible, p. 135 CHAPITRE XII : LE MONDE DEVENU PHOTOGRAPHIE (HARDY), p. 139 Thomas Hardy et Hermann Lea, p. 139 La photographie dans le roman : Jude the Obscure, p. 140 Le paysage, palimpseste de photographies, p. 141 La photographie catalyseur : A Laodicean, p. 142 Gabaon : la foi ou le blasphème, p. 143 L’utilité romanesque du détail superflu, p. 145 L’objectif omniprésent : Tess of the d’Urbervilles, p. 146 L’œil qui rôde, p. 148 Le détail existentiel et la photosphère, p. 149 CHAPITRE XIII : D’APRÈS LE MODÈLE MOURANT (LORRAIN), p. 153 D’après le modèle vivant, p. 153 Photographie et Décadence : Jean Lorrain, p. 153 II. ILLUSTRATION CHAPITRE XIV : LA PHOTOGRAPHIE TOPOGRAPHIQUE (SCOTT), p. 161 De l’acteur au décor, p. 161 Les ruines animées, p. 164 Les tirages collés, p. 164 Le tourisme, p. 164 Sir Walter Scott (1771-1832), p. 167 Thomas Annan: Marmion, p. 171 Francis Frith: Longfellow, Hyperion, p. 173 CHAPITRE XV : LA PHOTOGRAPHIE DE L’EXIL (HUGO), p. 177 Victor Hugo, le laboratoire photographique sur l’île de Jersey, p. 177 Premier projet photographique : Napoléon le Petit, p. 178 Deuxième projet : d’autres portraits et d’autres frontispices, p. 178 Troisième projet : topographie de luxe, p. 178 Quatrième projet : exemplaires personnalisés, p. 179 Mobilité du sens, p. 179 L’art de l’ombre, p. 181 L’exil, une topographie animée, p. 182 CHAPITRE XVI : LA PHOTOGRAPHIE DE SALON ET LA « VIGNETTE » (ROBINSON), p. 185 Henry Peach Robinson et les poètes, p. 185 La vignette, p. 185 Les illustrations, p. 186 Elaine regardant le bouclier de Lancelot, p. 186 La Dame d’Escalot, p. 187 Shelley, p. 188 Shakespeare, p. 190 Wordsworth, p. 191 Arnold, p. 192 Richardson, p. 193 L’art de la vérité, p. 195 L’idéal d’après nature, p. 196 Conclusion, p. 197 CHAPITRE XVII : LE LIVRE D’ILLUSTRATIONS (CAMERON, TENNYSON), p. 199 La photographie lectrice de la littérature : Tennyson recentré par les images de Cameron, p. 199 L’illustration avant Cameron, p. 199 « We see not to the close » : l’approche eschatologique, p. 199 Le thème de la Providence dans le second volume des Illustrations : « The May Queen », « The Princess », « Mariana », « The Beggar Maid », p. 202 Le thème de la futurité : « Maud », « Guinevere », « The Gardener’s Daughter; or, The Pictures », « Idylls of the King », p. 205 La spécificité photographique et les choix esthétiques, p. 207 Les stratégies de l’illustration, p. 208 Tableau des titres des photographies des deux principales éditions, p. 210 CHAPITRE XVIII : LE FRONTISPICE (COBURN, JAMES), p. 211 Les illustrations littéraires de Coburn, p. 211 L’œil photographique de James, ou le temps retrouvé, p. 212 « La vie c’est l’Art et l’Art c’est la vie », p. 213 Un des mondes fictifs : le passé, p. 216 La lumière mourante d’une image fixe, p. 217 Pas de vision subjective, p. 219 CHAPITRE XIX : LE CONTE PHOTO-ILLUSTRÉ (COBURN, WELLS), p. 221 Les illustrations de Coburn pour Wells, p. 221 La leçon de James, p. 221 Le fantastique polarisé de Wells, p. 222 La frontière du réel, p. 224 Les versions opposées d’une même vue, p. 227 Conclusion, p. 229 CHAPITRE XX : LE ROMAN PHOTO-ILLUSTRÉ, p. 231 Nilsson/Per Lamm et Offenstadt Frères, p. 231 « On tombera tout de suite dans le nu » (Zola), p. 233 Jacques Yvel, Demi-femme: l’effet de réel et la femme compromise, p. 234 Du studio à la maquette : mémoire, montage et cinéma muet, p. 235 Les parodies de Mendès et Willy, p. 238 Une tentative pictorialiste et un collage surréaliste, p. 241 DOSSIER : ORDRE DE PARUTION DES ROMANS NILSSON/PER LAMM & OFFENSTADT FRÈRES, p. 243 CHAPITRE XXI : LE PÉRIODIQUE ILLUSTRÉ (GERVAIS-COURTELLEMONT, LAGRANGE), p. 245 La photographie donne le ton, p. 245 L’Algérie artistique et pittoresque et la Chronique africaine illustrée, p. 248 Du tourisme et du pittoresque, p. 250 Prostitution, p. 252 La Grande Vie/La Vie de Paris, p. 255 Maquette expérimentale, p. 255 Parodie du reportage photo-illustré, p. 257 La photographie « littérale », p. 260 Conclusion, p. 264 CHAPITRE XXII : L’ILLUSTRATION DE LUXE (MAGRON, BOUTIQUE, LOTI), p. 265 Du naturalisme au symbolisme, p. 265 Augustin Boutique, p. 278 Loti, Les Trois Dames de la Kasbah, p. 280 DOSSIER : ALBERT REYNER, « L’ILLUSTRATION DU LIVRE PAR LA PHOTOGRAPHIE », p. 285 DOSSIER : HENRI MAGRON, « NOTES SUR L’ILLUSTRATION DU ROMAN PAR LA PHOTOGRAPHIE », p. 288 CHAPITRE XXIII : LA PHOTOGRAPHIE FIGURATIVE-SURRÉALISTE (BRETON), p. 291 Le pictorialisme net comme précurseur du surréalisme, p. 291 Témoignage de l’hallucination de Nadja à L’Amour fou, p. 293 La photographie programmatique : l’étincelle, l’éclair et le coup de foudre, p. 293 Sur le prétendu témoignage de l’appareil, p. 293 De l’instrument aveugle à la photographie de la pensée, p. 295 Première approche de la merveille, p. 296 La rencontre élective-narcissique, p. 297 Petite histoire théologique du « hasard objectif » et « électif », p. 297 Nadja, p. 299 Photographies de rêve, p. 300 Photographies d’hallucination, p. 302 Conclusion, p. 303 Les Vases communicants: nouveau départ, p. 304 L’Amour fou, p. 305 « Explosante-fixe » ou la durée, p. 306 L’échec de l’illustration prophétique, p. 306 Le potentiel de la photographie figurative, p. 307 CONCLUSION : POUR UNE HISTOIRE DE L’IMAGINAIRE PHOTOLITTÉRAIRE, p. 309 Comment la photographie fut assimilée par la littérature, p. 310 NOTES, p. 313 III. RÉPERTOIRES PRÉSENTATION : RÉPERTOIRE DE LA PHOTOLITTÉRATURE, ROYAUME-UNI, FRANCE, ÉTATS-UNIS, 1839-1939, p. 349 Introduction, p. 349 Abréviations et renvois, p. 349 Bibliographies, p. 350 Encyclopédies et dictionnaires, p. 350 RÉPERTOIRE DE LA PHOTOLITTÉRATURE PAR AUTEUR, p. 351 RÉPERTOIRE DE LA PHOTOLITTÉRATURE PAR PHOTOGRAPHE, p. 517 CHRONOLOGIE DES LIVRES ILLUSTRÉS PAR LA PHOTOGRAPHIE, p. 555 Auteurs anglais (ou imprimés au Royaume-Uni), p. 555 Auteurs français (ou imprimés en traduction), p. 557 Auteurs américains (ou imprimés en Amérique), p. 558

Ouvrage publié avec le concours du laboratoire de recherche sur les cultures anglophones, Institut Charles V, UFR études anglophones, université Paris 7 - Denis Diderot, ainsi que de la New York University in France. Notes bibliogr.