Livre - Barbara Haël

710 BON

Description

Livre

Villa Tamaris centre d'art

Bonaccorsi Robert

Villa Tamaris

Presentation materielle : 1 vol. (72 p.)

Dimensions : 22 cm.

""Le Nuage d’inconnaissance"...Le titre de l’exposition de Barbara Haël dévoile avec précision sa source. Plus qu’une simple référence, il réitère le propos d’un ouvrage anonyme anglais du 14e siècle (The Cloud of unknowing) qui affirme la primauté du sentiment sur la pensée dans la quête de Dieu. La quête du sentiment s’identifie à celle du sensible, se pense et se révèle dans la pratique. Une méthode, un chemin, avec des seuils, des portes, des rideaux qui cachent ou laissent filtrer la lumière, la couleur. Une recherche chromatique qui s’affirme dans la vibration et la force évocatrice des déclinaisons des noirs, des rouges, des ocres. Rien de funèbre ou glacé pour autant. L’opposition symbolique de la lumière et des ténèbres n’interdit pas une forme de joie sensuelle. Une quête de la lumière cachée, par et pour la matière et le volume. Car, si l’exposition de la Villa Tamaris privilégie la peinture, Barbara Haël est aussi et sur le même plan, sculpteur. Le dessin reste premier, tel un élément matriciel, fondateur, mais la sculpture et la peinture constituent pour l’artiste des moyens d’expressions corrélatifs. La peinture de Barbara Haël s’apparente ainsi à celle d’un sculpteur. Les thèmes se retrouvent, s’approfondissent, s’enrichissent dans un jeu subtil de correspondances. Des formes symboliques : tentures, drapeaux, bannières, cercles terrestres ou, rouleaux/manuscrits recelant des écritures cryptées, des sources disparues, une élévation vers la lumière, vers la connaissance. Toute volonté superlative se trouve ici écartée au profit de séquences qui se perpétuent et s’accomplissent dans un mouvement singulier. Les cycles, dessins, sculptures, peintures de Barbara Haël constituent autant d’exercices qui trouvent leur aboutissement dans le dialogue conflictuel de la nature et de la lumière. Une ascèse esthétique pour rendre palpable le sensible. Une appréhension visuelle du sensible qui passe par le cadre, plus court chemin pour l’approche d’une scène mystique. Rien ne serait plus vain que d’assimiler « le nuage d’inconnaissance » à un « nuage d’inconscience ». Le travail de Barbara Haël rend compte de cette dialectique énigmatique et paradoxale où la pratique sensible favorise simultanément l’approche fugace et incertaine d’un ailleurs par l’expérience de la couleur dans la matérialité même" [ Source: extrait de l'introduction, par Robert Bonaccorsi p. 3]. L'artiste Barbara Haël (née à Nice en 1947), peintre et sculpteur, explique comment elle a choisi ce titre générique - qui est aussi celui d'un livre - pour désigner la série de tableaux sans nom, tantôt rouges, tantôt noirs, qu'elle présente à La Seyne : « En chinant, je suis tombée un jour sur ce bouquin écrit au XIVe siècle par un auteur anglais inconnu. Il y était question, dans une très belle langue, de spiritualité, de conflit entre la pensée et les sentiments, d'ombres à traverser pour atteindre la lumière céleste ». Séduite par ce thème, Barbara Haël a décidé de l'illustrer. Dans son atelier varois de Cabasse, près du lac de Carcès, elle s'est lancée il y a deux ans dans une série de grandes toiles sombres éclairées de l'intérieur (des peintures à l'huile de près de deux mètres de haut) disposées en vis-à-vis, dans un enchaînement de formes rondes, de rouleaux, de tentures écarlates, de phares rouges approximatifs. Décliné à l'encre de Chine, "The cloud of unknowing" prend un tour plus abstrait. Des éclairs blancs déchirent le papier noir. Le mystère s'épaissit tandis que l'orage approche [Source: Nice matin].

Catalogue de l'exposition "Le Nuage d’inconnaissance", ayant eu lieu à la Villa Tamaris Centre d'Art (La Seyne-sur-Mer) du 12 février au 13 mars 2011 (Les œuvres des années 2008 à 2010). Publié sous la direction du commissaire de l'exposition Robert Bonaccorsi.