Trésors du Mucem

Costume de mariée marocaine
Village de Taqucht - Tribu des Aït Khebbach, 2006
2006.262 2006.264

Ce costume est à découvrir dans l’exposition « l’Amour de A à Z » au Mucem jusqu'au lundi 27 août 2018.

Cette tenue a été portée par l’une des mariées d’une cérémonie collective célébrée en août 2006 au sud-est du Maroc, les unions de Saïd et Latifa, Ahmed et Mama, Ahmed et Ito, appartenant tous les six à la tribu berbère des Aït Khebbach.

La raison du mariage simultané de ces trois couples n’est pas seulement économique (réduction des frais occasionnés par les festivités). Cette pratique marque l’importance des valeurs communautaires et familiales. Durant quatre jours, se succèdent diverses festivités et rituels rythmant les étapes de la cérémonie de mariage : montage de la tente cérémonielle, préemption des fiancées, dépôt des trousseaux, habillage, coiffure, pose du henné, sacrifice de moutons, repas, danses…

Guillotine
France (Paris), XIXe siècle
Bois (chêne), métal (acier, fer)
1982.50.1-29

Dans le cadre du cycle de conférences « Nouvelles critiques de la violence », le philosophe Bernard Stiegler propose de « Lire les philosophes avec Norbert Wiener et au-delà - Technè (technique), dikè (justice) et violence au XXIe siècle » jeudi 22 mars 2018 au Mucem.

La guillotine, dont le principe fut proposé, pendant la Révolution française, par le chirurgien Joseph-Ignace Guillotin le 28 novembre 1789 à l'Assemblée nationale constituante, fut réalisée en 1792 par Tobias Schmidt, facteur de pianos allemand. Surnommée la Louison, la Louise, la Veuve, le Rasoir national, elle fut la réponse violente de l’Etat à la violence individuelle. La guillotine fut utilisée pour la dernière fois sur le dernier condamné à mort exécuté en France à 28 ans, le 10 septembre 1977 à la prison des Baumettes.

Cette guillotine est un don au Musée national des Arts et Traditions Populaires fait par Robert Badinter, ancien garde des Sceaux. Elle a été réalisée en 1872 par Alphonse Léon Berger, ébéniste. Elle se compose d’une vingtaine d’éléments : un socle, 2 montants verticaux, une barre transversale, une poulie et une corde, un couperet fixé par 3 boulons, un mouton composé de 4 roues latérales, une pince, une planche verticale, d’une lunette imposée de 2 demi cercles, d’une manette (montant de la machine), d’une bassine de zinc, un coffre de réception des corps, une échelle et autres éléments présents dans des caisses. Le couperet est stoppé en fin de chute par 2 ressorts à boudin placés dans les rainures ou coulisses latérales. Les flancs du mouton sont garnis de 4 roulettes qui assurent un meilleur guidage et un moindre freinage de la chute.

Bulletin d’adhésion à l’association mixte homosexuelle « Les Grues Libérées »
Marseille. 1993-1999
Fonds d’archives SIDA

Ce bulletin d’adhésion à l’association mixte homosexuelle « Les Grues Libérées » est issu du fonds d’archives SIDA. Il témoigne de l’implication de cette association marseillaise dans la défense des droits des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et transsexuelles et fait écho à l’évènement « TRANS // BORDER, Les Enseignements de Nathalie Magnan » programmé au Mucem du 16 mars au 18 mars 2018.

Le fonds SIDA est composé de plus de 20 mètres linéaires d’archives et de 1194 vidéos qui seront numérisées cette année. Collecté lors de la campagne de 2002-2006 qui s’est déroulée à la fois en France, en Europe du nord et de l’est, et en Méditerranée, ce fonds, au-delà du témoignage apporté sur l’épidémie et de l’urgence à recueillir ce témoignage, pose les questions du rapport au corps, de la sexualité, du genre, mais aussi des procédés d’exclusion et des mouvements associatifs développés pour combattre l’épidémie. Il est accessible à tous en salle de lecture du Centre de Conservation et de Ressources du Mucem, de 14h à 17h du lundi au vendredi.

Hache à écorcer le chêne-liège, dite picoussin
France, Var
début du XXIe siècle
Bois (chêne), métal (acier), cuir
2017.51.1

Le chêne-liège est une espèce endémique de la Méditerranée occidentale (on le rencontre en France, Tunisie, Italie, Algérie, Maroc, Espagne et Portugal). Son écorce sert à fabriquer une quantité d’objets, notamment les bouchons de bouteilles de vin.

Caractérisé par un marteau plus ou moins proéminent, le picoussin du Var, hache à lame évasée, longue et arrondie, est utilisé l’été pour extraire le liège du fût tous les dix ans, lorsque la seconde écorce du chêne-liège (Quercus suber L.) est suffisamment épaisse pour en tirer des planches découpées pour la fabrication mécanique des bouchons. L’extraction est réalisée par un couple de leveurs (hommes exclusivement) doté chacun d’une hache.

L’extrémité biseautée du manche est prévue pour séparer le liège par un léger mouvement de va- et-vient entre l’écorce et l’assise subéro-phéllodermique, appelée mère. La présence d’un morceau de cuir entre la douille et le haut du manche exprime ici une utilisation prolongée, reflet d’un attachement particulier à l’outil pérennisé.

Cet objet a été collecté dans le cadre de l’enquête-collecte In Vivo In Vitro—Chêne-liège de Méditerranée. Il a été acquis en décembre 2017 par le Mucem.