Photos © Philip Ducap © Thomas Dorn  © Anu Hammer © DR

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Marseille Jazz des cinq continents

Spectacles/événements

Le Mucem accueille le Marseille Jazz des cinq continents pour une grande soirée de quatre concerts à savourer dans les espaces extérieurs du musée.

Avec le free jazz de Tigran Hamasyan, la pop folk nordique de Kadri Voorand, la fusion rock/chââbi d’Aziz Sahmaoui & University of Gnawa, et le blues de Natalia M. King.

 

20h30, Place d’Armes

Tigran Hamasyan – Stand Art

Avec Tigran Hamasyan (piano), Matt Brewer (basse), Justin Brown (batterie)

Sans doute l’un des plus grands pianistes de jazz de notre époque ! La musique de Tigran Hamasyan s’imprègne de folklore arménien, de rock et même de métal, comme une vague sonore en perpétuelle mutation. Sur scène, quand la magie opère, vous entendrez sa voix légère fureter entre les sons, en harmonie avec les autres instruments...

Dès l’âge de 4 ans, Tigran Hamasyan se fait la main au piano, tout seul comme un grand sur Led Zeppelin, les Beatles ou encore Louis Armstrong. « Un jour, tu joueras sur la même scène que Herbie Hancock », prédit l’oncle du gamin, éberlué par l’oreille absolue de son neveu. L’avenir lui aura donné raison et plus encore, puisque Herbie Hancock déclare aujourd’hui que Tigran Hamasyan est comme un professeur pour lui. Ce qui donne une idée du chemin parcouru par cet artiste en quelques années, mais aussi de son caractère unique. On pourrait commencer par son héritage musical pétri de rock, de jazz et de folklore arménien, l’Arménie où Tigran a vu le jour il y a trente-cinq ans.
Le combo peut paraitre incongru, et pourtant, c’est précisément dans cet assemblage auquel il faudrait ajouter un léger tropisme pour le métal, que Tigran Hamasyan étincèle comme il le prouve, album après album. Un peu plus d’une dizaine, dont trois réalisés pendant le confinement.
21h45, Terrasse du J4

Kadri Voorand – Mihkel Mälgand duet

Avec Kadri Voorand (chant, piano) et Mihkel Mälgand (contrebasse)

La chanteuse et pianiste estonienne Kadri Voorand mélange les cultures jazz, pop et folk, au sein de balades nordiques d’une grande fraîcheur. Cette vocaliste au timbre feutré ne s’interdit pas l’improvisation, ni la liberté du scat. Elle se produit ce soir en duo avec le contrebassiste Mihkel Mälgand pour une série de douze chansons reprises de son dernier album.

C’est d’abord la voix de Kadri Voorand qui frappe : une cascade de notes qui ricochent comme les gouttelettes glacées d’un torrent de montagne, pour s’envoler dans une nuée. Une voix ample, tenue, mais qui ne s’interdit pas l’improvisation et la liberté du scat. Son piano ressemble à son chant, libre et épuré, simplement accompagné de la basse groovy de Mihkel Mälgand.
Kadri Voorand, c’est le jazz venu du froid. D’Estonie, très précisément, le pays où cette jeune musicienne a vu le jour en 1986. La musique qu’elle compose, qu’elle joue, qu’elle chante ne ressemble à rien d’autre. Peut-être, çà et là, des clins d’œil à la grande Joni Mitchell, ou à Kate Bush.
Le jazz balte de Kadri Voorand est d’abord une affaire de famille. Du folk qu’elle chante avec ses parents musiciens, de l’apprentissage du piano dès le plus jeune âge, mais aussi des techniques du chant estonien, de ces polyphonies traditionnelles et des ballades nordiques. Mais c’est aussi une affaire de travail, de maîtrise acquise au Conservatoire de Tallinn. Son talent d’interprète et de compositrice lui vaut très vite de prestigieuses propositions de collaborations. C’est en duo qu’elle se produit aujourd’hui, pour une série de douze chansons contenues dans son dernier album, dont on retiendra, entre autres merveilles, une étonnante reprise d’un hymne de Michael Jackson, They Don’t Really Care About Us.
22h, Cour de la Commande

Aziz Sahmaoui & University of Gnawa

Avec Aziz Sahmaoui (chant), Alioune Wade (basse) Adhil Mirgani (percussions), Amen Viana (guitare), Cheikh Diallo (claviers), Jon Grandcamp (batterie)

Ancien pilier de l’Orchestre national de Barbès et du Joe Zawinul Syndicate, Aziz Sahmaoui vole de ses propres ailes depuis plus de dix ans avec son University of Gnawa, fusion inédite de chââbi, de rock gnaoui, de chants berbères et de free jazz. Bien que porteuse de messages poétiques ou politiques, cette musique a pour unique but de vous amener vers la transe.  

Une certaine idée de la transe. Telle que la pratiquent les gnaouas au Maroc, le pays où Aziz Sahmaoui a vu le jour au début des années 1960. Telle qu’il la pratique aujourd’hui au sein de University of Gnawa, son groupe fondé il y a dix ans, somme de toutes ses expériences mais aussi et toujours work in progress. Une université libre créée avec une brochette de musiciens pour offrir un mélange extraordinairement nerveux de rock gnaoui, de chaâbi arabo-andalou, de free jazz, de chants berbères portés par la voix splendide d’Aziz Sahmaoui, et de rythmes au tambour sénégalais.
Aziz Sahmaoui est l’un des musiciens phares de l’Orchestre national de Barbès formé au mitan des années 1990. Paris est alors en pleine vague raï, mais l’ONB y infuse aussi du reggae, de la pop, et du rock. Ce qui lui donne un caractère unique. Le jazz entre dans la danse avec l’arrivée d’Aziz Sahmaoui au sein du Joe Zawinul Syndicate, le groupe du pianiste de Miles Davis, fondateur de Weather Report. Les perspectives du free jazz fascinent le musicien. C’est à ce moment que germe l’idée de l’University of Gnawa, visant à réconcilier le jazz, le rock, et le gnaoui..
23h10, Place d’Armes

Natalia M. King

Avec Natalia M. King (chant, guitare) Ludovic Bruni (guitares), François Bernat (basse, contrebasse), Vince Laurent (batterie), Damien Argentieri (claviers)

Quand une diva du jazz s’essaye au blues, le résultat ne peut qu’être stupéfiant. Sur son dernier album Woman Mind of My Own, Natalia M. King pénètre pour la première fois sur un territoire ancien, une terre quasi sacrée, celle du rhythm’n’ blues, de la musique américaine « enracinée ». Avec, au bout, cette merveilleuse sensation de redécouvrir la magie d’un style que cette musicienne aventurière à la voix captivante soustrait à l’usure du temps.

Elle est la première à l’admettre : rien ne prédisposait Natalia M. King à chanter le blues. C’est pourtant dans cette tradition musicale riche et chargée d’histoires que la chanteuse-compositrice née à Brooklyn, s’épanouit aujourd’hui.
L’écoute de son dernier album, Woman Mind of My Own, convoque immédiatement les plus grandes voix du genre : si on entend Etta James quand elle s’arrache les tripes de douleur, il y a aussi du Robert Johnson dans cette recherche de l’épure blues : une douleur et trois accords. Mais Natalia M. King n’est pas dans la stricte répétition des classiques. Elle y infuse la richesse de ses voyages à travers les États-Unis, l’Europe, et Paris, où cette jeune post beatnik, petite cousine d’une Tracy Chapman, finit par poser ses bagages et sa guitare au début des années 2000.
À l’époque, Natalia M. King n’a qu’un but : ne ressembler à personne, s’évader dans la musique alternative. Elle découvre simultanément Skip James et John Lee Hooker. Elle ne s’en remettra pas. Avec l’aide d’un producteur avisé, Natalia M. King trouve sa voie, son blues à elle, à travers un recueil de chansons qui lui ressemblent.

 

Tarifs Tarif plein : 20€
Tarif réduit : 15€
Lieu Mucem
Horaires

Mercredi 13 juillet 2022 à 20h30