La madrasa d'été - Lecture publique © Grégoire Ingold

La madrasa d'été - Lecture publique © Grégoire Ingold

Lecture 1 – Le Cantique des oiseaux – L’histoire du sheykh San‘an

La Madrasa d'été

Spectacles/événements

Dans la langue arabe, le terme madrasa désigne une école, qu’elle soit laïque ou religieuse, quelle que soit sa confession.

Notre Madrasa est un lieu de rencontres ouvert à tous, un espace où vivifier notre imaginaire et notre esprit critique dans la pratique des arts de la parole.

Cette semaine, une dizaine de participants se sont retrouvés pour pratiquer un texte. Ils vous donnent rendez-vous sur la cour de la Commande, au fort Saint-Jean, pour le mettre en partage.


Le Cantique des oiseaux – L’histoire du sheykh San‘an


Texte exploré :

Farîd od-dîn ‘Attar / XIe siècle
Traduction Leili Anvar ; éditions Diane de Selliers

Un atelier dirigé par Grégoire Ingold, Fabienne Jullien, Eric Leconte et Elisabeth Moreau


Le Cantique des oiseaux
Tous les oiseaux du monde se réunissent un jour pour partir à la recherche de leur Majesté souveraine, car ils ressentent, au plus profond de leur âme, le désir de La rencontrer. Parmi eux, la huppe connaît non seulement son nom – la Sîmorgh – mais aussi le chemin à parcourir pour arriver jusqu’à Son Trône. Malgré leur désir de se mettre en route, les oiseaux hésitent : chacun présente une excuse pour ne pas entreprendre ce long et difficile voyage. Pour emporter l’adhésion et entraîner les oiseaux vers la Sîmorgh, la huppe invente la plus saisissante des histoires du poème d’‘Attar : L’histoire du sheykh San’an.

L’histoire du sheykh San’an
Maître spirituel sévère et rigoureux, le sheykh San‘an vit à La Mecque entouré de quatre cents disciples parfaits. À plusieurs reprises, il fait un songe dans lequel il se voit à Byzance prosterné en adoration devant une idole. Comprenant qu’une épreuve majeure l’attend là-bas, il se décide à faire le voyage et part en compagnie de ses disciples.
Arrivant à Byzance, le sheykh voit, en haut d’un balcon surplombant la rue, une jeune fille assise, « un être à l’âme pure, un soleil de beauté ». Quand la jeune chrétienne retire son voile, une flamme embrase le vieux sheykh, il en perd la tête et tombe fou d’amour à ses pieds, laissant ses disciples interdits. Tour à tour, chacun l’exhorte à se reprendre ; rien n’y fait, le maître se consume d’amour et reste sourd à leurs paroles. Désormais, il ne quitte plus la rue, il y vit dans la compagnie des chiens errants, dort sur le seuil de l’aimée et, au bout d’un mois, tombe malade.

Une épopée spirituelle
Chef-d’œuvre de la spiritualité soufie (branche mystique de l’islam), Le Cantique des oiseaux est écrit vers 1190 par Farîd od-dîn ‘Attar, le poète apothicaire de Nichapur, en Iran actuel. Fondé sur les principes de la sagesse universelle plutôt que sur une théologie stricte, le soufisme prône comme accomplissement suprême l’unicité dans le divin par l’anéantissement du soi. Cette pensée trouve son expression la plus aboutie dans la poésie, et Le Cantique des oiseaux est considéré comme le récit mystique le plus achevé de la littérature persane. Le chef-d’œuvre d’‘Attar a profondément influencé les poètes des générations suivantes.

Tarifs
Lieu Mucem, fort Saint-Jean— Cour de la Commande
Renseignements / Réservation

Gratuit

Horaires

Samedi 22 juillet à 17h30

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