Conception, réalisation et lecture : Mohamed El Khatib et Valérie Mréjen
Image : Yohanne Lamoulère, Zacharie Dutertre
Montage : Emmanuel Manzano
 
Ils sont là, pas loin, vigilants, lorsque nous regardons.
Les œuvres sont toujours fragiles, exposées à l’irrépressible envie de toucher des nombreux visiteurs, à d’éventuelles dégradations ou vols. Les gardiens de musée, qu’ils les aiment ou non, ont pour mission de les protéger. Ils voient et entendent tout, sont quelquefois pris à partie, associés aux choix d’accrochage comme s’ils en étaient responsables. Ils doivent être présents et transparents, en veille et attentifs. L’ennui, bien sûr, est presque continu. Il faut trouver des stratégies, rouler des pensées dans sa tête, avoir un petit carnet. Il faudrait avoir une vie intérieure ou ne pas en avoir du tout.
 
Après une immersion de plusieurs mois dans plus d’une trentaine de musées en France et à l’étranger, Valérie Mréjen et Mohamed El Khatib sont allés à la rencontre des gardiens de musée pour comprendre leur rapport personnel aux œuvres, aux visiteurs, au temps qui s’étire… Ils sont à la fois sujets et acteurs de cette lecture exceptionnelle, proposée en préfiguration d’un spectacle en cours de construction.

Valérie Mréjen

Issue d’une école d’art, Valérie Mréjen écrit et réalise des films, commence par éditer des livres d’artiste, avant de tourner ses premières vidéos. Elle a réalisé des documentaires (Pork and Milk, 2004, Valvert, 2008, Quatrième, 2018) et des fictions (En ville, Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2011, Enfant chéri, 2016, tous deux coréalisés avec Bertrand Schefer). Elle a publié Mon grand-père (1999), L’Agrume (2001), Eau sauvage (2004), aux éditions Allia, et Forêt noire (2012), Troisième personne (2017) aux éditions P.O.L. Elle est représentée par la galerie Anne-Sarah Bénichou, Paris. Artiste associée au TNB de Rennes, elle signe en 2018 l’adaptation de La Dame aux camélias mise en scène par Arthur Nauzyciel et crée avec Albin de la Simone un Carnaval des animaux d’après Saint-Saëns. Son spectacle tout public Trois Hommes verts, créé en 2014 au T2G, sera repris en 2020 pour le festival du TNB à Rennes.

Mohamed El Khatib

Auteur, metteur en scène et réalisateur, Mohamed El Khatib développe des projets de fictions documentaires dans le champ de la performance, de la littérature ou du cinéma. À travers des épopées intimes, il invite tour à tour un agriculteur, une femme de ménage, ou des marins, à cosigner avec lui une écriture du temps présent. Après Moi, Corinne Dadat qui proposait à une femme de ménage et à une danseuse classique de faire un point sur leurs compétences, il a poursuivi son exploration de la classe ouvrière avec la pièce monumentale STADIUM, qui convoque sur scène 58 supporters du Racing Club de Lens. Un spectacle présenté en 2017 au Mucem en écho à l'exposition « Nous sommes Foot ».
Mohamed El Khatib a obtenu le Grand Prix de Littérature dramatique 2016 avec la pièce Finir en beauté où il évoque la fin de vie sa mère. Son texte C’est la vie, primé par l’Académie française, vient clore ce cycle sur la question du deuil. Enfin, après avoir monté une Dispute singulière, c’est au cinéma qu’il aborde la question de l’héritage dans son dernier film Renault 12, road movie entre Orléans et Tanger.
Mohamed El Khatib est artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris, au Théâtre National de Bretagne et à Malraux – Scène nationale de Chambéry.

Crédits

Une production Zirlib
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings et de l’Institut français dans le cadre du programme Théâtre Export.
En coproduction avec : les Spectacles vivants – Centre Pompidou ; le Théâtre de la Ville – Paris ; le Festival d’Automne à Paris ; Malraux – Scène nationale de Chambéry et de la Savoie ; le TnB – Théâtre national de Bretagne ; le Théâtre Garonne – Scène d’Europe ; le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique ; le Tandem Douai-Arras Scène nationale ; le Théâtre de Choisy-le-Roi – Scène conventionnée d’intérêt national art et création pour la diversité linguistique. En coopération avec PANTHEA.
Avec l’aide du festival Actoral et Montévidéo et le soutien du Centre national des arts plastiques.