Iminente © nashdoeswork

Iminente © nashdoeswork

Arts visuels Iminente @Marseille

Festival Iminente @Marseille

Spectacles/événements

Installations, street art, performances... Avec Iminente, les arts de la rue métamorphosent les espaces extérieurs du Mucem !

Texte curatorial

C’est la première fois qu’Iminente, plateforme internationale de culture urbaine basée à Lisbonne, fait escale à Marseille avec une édition spéciale du festival Iminente. Ce dernier intègre la Saison France-Portugal 2022, qui comprend une série d’échanges artistiques. Il est né d’un défi lancé à des artistes français et portugais de tisser des liens entre Marseille et Lisbonne, deux villes qui présentent des ressemblances profondes en matière d’histoire, de géographie et de diversité culturelle.

Une sélection de sept artistes invités a réalisé des installations in situ pour le Mucem. Ces œuvres, installées sur la terrasse du J4 et aux abords du fort Saint-Jean, proposent une palette de visions et d’approches qui reflètent la mission et les valeurs d’Iminente. Des créations qui n’auraient peut-être pas trouvé leur place dans une galerie ou un musée plus conventionnel sont ici rassemblées pour traduire un discours
pluriel qui va bien au-delà de la protestation, de l’expérimentation ou de l’expression des racines. Nous espérons que cette occupation temporaire du Mucem apportera plus de visibilité aux cultures urbaines en tant que mouvement majeur et réponse contemporaine à une société de plus en plus mondialisée.
Quoi de mieux qu’un musée abritant l’une des plus importantes collections de graffitis, pour exprimer ce souhait ?

Cour de la Commande

Vhils

Ce portrait est celui d’une jeune femme anonyme. Symbole des jeunes générations et des défis qu’elles rencontrent dans ce contexte mondialisé, il sert également de représentation universelle et générale qui vise à humaniser l’espace environnant. À travers la reconstitution d’une personne à qui nous pouvons tous nous identifier, l’œuvre souligne la condition poétique de l’existence face à l’impermanence de la vie, tout en rendant visible l’invisible qui se cache sous les couches de notre culture matérielle. Elle incarne également la vitalité et la diversité de la ville, mettant l’accent sur l’idée que chacun d’entre nous fait aussi partie du tissu urbain, contribuant anonymement à sa croissance, à son développement et à son caractère.

Lueur, 2022
Pastel à l’huile sur façade en cuivre
Environ 1500 × 1000 cm
Pièce unique

L’artiste portugais Alexandre Farto, alias Vhils, a commencé à interagir avec l’espace urbain via le graffiti dès le début des années 2000. Il a depuis développé un langage visuel unique basé sur le retrait des couches superficielles des murs et autres supports sur lesquels il travaille par le biais d’outils et de techniques non conventionnels. En décollant les couches de notre culture matérielle à la manière d’un archéologue urbain contemporain, Vhils mène une réflexion sur l’impact de l’urbanisation et de la standardisation mondiale sur les paysages et l’identité individuelle. Détruisant pour créer, il soumet des propositions visuelles puissantes et poétiques à partir de matériaux dont la ville ne veut plus, humanisant les quartiers délaissés avec ses portraits saisissants à grande échelle.
Depuis 2005, il présente son travail dans le monde entier dans le cadre d’expositions, d’événements et de projets variés ; collaborant avec les communautés des favelas de Rio de Janeiro aussi bien qu’avec des institutions renommées telles que le Contemporary Arts Center de Cincinnati, Le Centquatre et le Palais de Tokyo à Paris, le CAFA Art Museum à Pékin, la Hong Kong Contemporary Art Foundation à Hong Kong, la Fundação EDP à Lisbonne ou encore le Museum of Contemporary Art de San Diego.
Fervent expérimentateur et précurseur de sa technique de gravure en bas-relief, Vhils a développé son esthétique sur une multitude de supports, de la peinture au pochoir à la gravure sur métal, en passant par les explosions pyrotechniques et la vidéo, ainsi que l’installation. Il a également réalisé plusieurs vidéoclips et courts métrages, ainsi que deux productions scéniques.
Vhils © ExpandingRoots

Fort Saint-Jean et terrasse du J4

MaisMenos

Une installation de plusieurs manches à air aux couleurs des drapeaux de certains pays actuellement en guerre. Elle vise à sensibiliser le public aux nombreux conflits en cours dans le monde, sans prendre position ou établir un ordre d’importance entre ces lieux et événements. Elle se veut une critique de la différence d’attention et d’intérêt accordée à chacun par les médias occidentaux, l'objectif étant de traiter tous les conflits comme des atteintes équivalentes aux droits de l’homme. S’inspirant du mistral, le nom Winds of Change (« Vents du changement », en français) est tiré d’une chanson du groupe Scorpions qui célèbre la chute du mur de Berlin, une période connue comme « la fin de l’Histoire ». L’installation vise à sensibiliser le public à la brutalité de la guerre, à son ampleur, à notre apathie à son égard, à notre attention volatile et à la manipulation de nos craintes concernant l’état actuel du monde.

Winds of Change, 2022
12 manches à air avec drapeaux et techniques mixtes
300 x 200 cm
Pièce unique

MaisMenos est le projet d’interventions artistiques de l’artiste et graphiste portugais Miguel Januário qui propose une réflexion critique sur le modèle d’organisation politique, sociale et économique qui régit les sociétés urbaines contemporaines. Cette dissection clinique de la réalité joue avec le système de dualités propre à la construction idéologique occidentale. Son expression programmatique se réduit conceptuellement à une équation d’exclusion des contraires : plus/moins, positif/négatif, noir/blanc. Sous la bannière ±MaisMenos±, l’artiste a produit des œuvres sur divers supports, tant en extérieur qu’en intérieur, de la vidéo aux installations sculpturales, en passant par la peinture et la performance. Outre de nombreuses interventions menées dans plusieurs pays, souvent en marge de la loi, le projet a également fait l’objet d’expositions dans de multiples contextes. Son travail est représenté dans diverses collections privées.
Stavanger © Fredrik Haukebøe

Place d'Armes

Pedrita

Timóteo est un nain de jardin de quatre mètres de haut, fabriqué à partir de tuiles industrielles de récupération découpées. Il cherche de nouveaux jardins à surveiller depuis 2016, année de sa création par Pedrita Studio lors du premier Festival Iminente qui s’est tenu dans le Jardin Municipal d’Oeiras.

Timóteo, 2016
Tuiles industrielles de récupération sur Valchromat
403 × 125 × 9,5 cm
Pièce unique

Pedrita est un studio de design basé à Lisbonne, fondé en 2005 par Rita João et Pedro Ferreira. Il a depuis développé une myriade de projets en collaboration avec des structures et des particuliers du monde entier. S’inspirant des formes et des techniques traditionnelles portugaises, Pedrita porte un regard curieux sur la culture matérielle — passée et présente —, la réinterprétant avec sobriété et éloquence.
Pedrita (2017 Iminente) © Bruno Lopes

Place d'Armes

Unidigrazz

« La cour est l’endroit où nous jouons, vivons et résistons. Le digra est habillé de résistance, protégé, il respire. La corde à linge sert à suspendre, à montrer et à réfléchir. L’être qui existe sans être vu, habillé d’amour et d’âme. Un Kintal (une cour) alternatif est présenté, dans lequel l’élément principal et symbolique à célébrer est la corde à linge. Il s’agit d’une structure ou d’un lieu, généralement fait de cordes où les vêtements sont suspendus pour sécher. Métaphoriquement, il symbolise l’ostentation, l’exhibition et la confusion d’objets dispersés séparément. Cette intervention se matérialise par des cordes, des vêtements, des pinces à linge, issus d’un circuit intentionnel qui vise à établir un cheminement à sens unique afin que les gens puissent créer du lien avec l’espace intime ainsi généré. »

Kintal, 2022
Pièces textiles sur structure métallique et techniques mixtes
700 x 174 cm
Pièce unique

Né en 2017, le collectif Unidigrazz a été créé le long des rails de la ligne de Sintra. Ses membres comprennent notamment le rappeur, chanteur et producteur Tristany, l’illustrateur Nuno Trigueiros, le réalisateur Diogo Carvalho, ou encore Sepher AWK et Rappepa BeDju Tempu. Nourri par des expériences communes, leur travail regarde le tissu social de la banlieue de Lisbonne où les inégalités s’invitent à chaque coin de rue.
© ArtistsCredits

Place d'Armes

Wasted Rita

Sit on me and tell me but - please - don’t tell me if I’m your favourite” (« Assieds-toi sur moi et dis-moi mais – s’il te plait – ne me dis pas si je suis ta préférée », en français) est une œuvre interactive faite d’objets trouvés. Elle est née d’une série de poèmes, intitulée California dreaming on a ‘post’ pandemic day (Rêveries californiennes d’une journée d’« après » pandémie), écrits par Rita sur son téléphone. Pour cette installation, l’artiste a choisi l’un d’eux, errant dans des utopies « post » pandémiques contrariées par de petites doses de réalisme et une naïveté feinte, mais bien-intentionnée. Cette voiture de manège pour enfant customisée est censée faire voyager le passager dans les pensées ironiques, sincères et probablement contradictoires de l’artiste.

Sit on me and tell me but - please - don’t tell me if I’m your favourite, 2022
Voiture de manège pour enfant customisée et interactive avec installation audio
Environ 140 x 100 x 70 cm
Pièce unique

Provocatrice née, l’artiste et illustratrice portugaise Wasted Rita aime penser, écrire et dessiner, donnant vie à de petites perles de sagesse sarcastique qui reflètent une éducation non conventionnelle dans un collège catholique au son des Black Flag. Ses observations mordantes et ses invectives poétiques sur la vie contemporaine et la culture populaire dépassent de loin les frontières de son pays.
© JoséPandoLucas

Place d'Armes

Caroline Mesquita

Ce visage et cet œil imprimés et installés sur les murs du fort semblent surgir des entrailles du bâtiment, comme des esprits ou des usagers d’une autre époque qui seraient restés attachés au lieu et qui nous regardent d’un œil curieux, avec peut-être même l’envie de nous rejoindre.
Ces images sont des détails de sculptures en laiton patiné réalisées par l’artiste Caroline Mesquita en 2022.

1 (le visage) : Detail from Giorgio, 2022
Impression sur tiss
530 x 682 cm
Pièce unique
 
2 (l’œil) : Detail from Georgia, 2022
Impression sur tissu
500 x 682 cm
Unique PiecePièce unique

Lauréate du prix 2017 de la Fondation d’entreprise Ricard, Caroline Mesquita vit et travaille à Marseille. Ses expositions individuelles se sont tenues entre autres au Blaffer Art Museum à Houston, au PIVO à São Paulo, à la Fondazione Pomodoro à Milan, au Centre d’art Passerelle à Brest, à la Galeria Municipal do Porto à Porto, au Kunsthalle Lissabon à Lisbonne, au Centre Pompidou à Paris, au SALTS à Birsfelden, au 221a à Vancouver, à la Fondation d’entreprise Pernod Ricard à Paris, au Kunstverein Langenhagen à Langenhagen, au SpazioA à Pistoia, au Centre d’art du Parc Saint Léger à Pougues-les-Eaux, aux Bains-Douches à Paris et au 1m3 à
Lausanne. L’artiste a également pris part à des expositions collectives dans des institutions telles que le Museo de Arte de Zapopan à Guadalajara, le Bonniers Konsthall à Stockholm, le Schirn Kunsthalle à Francfort, le Palais de Tokyo à Paris, le Folkwang Museum à Essen, La Loge à Bruxelles, le Lille 3000 à Lille, l’Astrup Fearnley Museet à Oslo, la FRAC Ile-de-France, la Flax Foundation à Los Angeles ou encore l’Arsenal Contemporary New York.
Detail from piece Georgia © Caroline Mesquita

Terrasse du J4

JonOne

Pour cette édition du Festival Iminente à Marseille, JonOne présente une performance live au cours de laquelle il créera deux peintures, dont les compositions seront directement influencées par la musique jouée sur les différentes scènes. Illustrant la nature expressive de l’identité personnelle et créative de JonOne, cette performance révèle la vitalité de ses coups de pinceau bruts et dynamiques et son rythme hypnotique obsessionnellement répétitif, dont le public est désormais le témoin privilégié.

Untitled, 2022
Peinture sur deux toiles
250 x 150 cm (chacune)
Pièces uniques

Artiste américain d’origine dominicaine, JonOne (né en 1963) a grandi dans le quartier de Harlem à New York, et s’est installé à Paris en 1987. Autodidacte, il a débuté́ son parcours comme graffeur avant de se consacrer à la peinture sur toile. À partir de ses influences mêlant culture urbaine et peinture moderne (notamment l’expressionnisme abstrait, Jackson Pollock ou Jean Dubuffet), il a développé́ son propre langage abstrait caractérisé́ par des coups de pinceau dynamiques, des couleurs et des motifs qu’il a d’abord testés sur les architectures et les infrastructures urbaines. Connu pour être un freestyler, JonOne exposé son travail sur toile dans diverses institutions artistiques et galeries à travers le monde. Aujourd’hui, il continue de produire ses œuvres tant en intérieur qu’à l’extérieur et partage son temps entre New York et Paris.
JonOne © Mike G

 

Tarifs
Lieu Mucem

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