Exposition Jeff Koons Mucem


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Affiche de l'exposition


      Jeff Koons Mucem

Scénographie

Pascal Rodriguez


Architecte DPLG de formation depuis 1993, Pascal Rodriguez réalise des projets pérennes (Musées, aménagements de cinéma...). Et depuis le début des années 2000, il scénographie des expositions temporaires et permanentes.
Pascal Rodriguez a notamment réalisé, pour le Mucem, les expositions « Or » (2018), « Giono » (2019), et dernièrement « Folklore » (2020-21), pour la Cinémathèque Française « Tim Burton », « Pasolini », « Chris Marker », le Musée d’Orsay « Ensor », la Mairie de Paris « Coluche » et avec le Centre Pompidou « Klein », « Le surréalisme et l’objet », « Beat Generation ». Il a également réalisé la scénographie de projets plus atypiques comme l’exposition « Voyages » au centre pénitentiaire de Réau avec neuf détenus comme co-commissaires et l’exposition « Napoléon » au Kazakhstan avec la RMN-GP. La scénographie permet à Pascal Rodriguez d’aborder de multiples sujets et d’inventer de nouvelles formes qui associent imaginaire et technique.
 

La scénographie


Cette exposition met en regard un choix d’œuvres provenant des collections du Mucem et 20 œuvres de Jeff Koons, au long d’un parcours qui s’articule autour de 13 salles. Chacune d’elle aura une ambiance unique et une scénographie adaptée pour recevoir les oeuvres monumentales et colorées de Jeff Koons. Nous développons une scénographie légère, aérienne, claire dont les passages et ouvertures très cadrés mettent en perspective de manière subtile les œuvres du musée et celles de l’artiste.

 

 

Plan de l'exposition—Général


 

Plan général Jeff Koons Mucem
 

Dossier enseignant

Dossier enseignant de l'exposition.pdf

Textes de salle et cartels d'œuvres

Cartels.pdf

Entretien avec Elena Geuna et Émilie Girard, commissaires de l’exposition

 

Mucem (M.)

Jeff Koons au Mucem… Cela peut sembler surprenant au premier abord ! Mais cette rencontre paraît évidente, lorsque l’on sait que l’artiste et le musée partagent un même intérêt pour les arts populaires…

   
Émilie Girard

Lorsque le président du Mucem, Jean-François Chougnet, m’a dit vouloir inviter Jeff Koons, j’ai été très enthousiaste. Dans l’entreprise de relecture des collections dans laquelle nous nous sommes lancés depuis plusieurs années, le travail avec Koons était un terrain de jeu rêvé ! L’artiste s’est toujours intéressé à la culture populaire américaine, nous étions donc curieux de voir comment il allait réagir face à la collection d’art populaire du Mucem.
Lors de sa première venue à Marseille et de sa découverte des réserves et des collections en février 2019, nous avons passé de longues heures à nous imprégner de la variété des fonds, à ouvrir des tiroirs, à explorer la base de données avant de retourner voir des objets… Cette première rencontre entre Jeff Koons et la collection fut déjà une expérience en soi. Elle a donné le ton de ce qu’allait être la conception de cette exposition : une redécouverte des collections sous l’oeil d’un artiste qui aime profondément les objets, leur plasticité, leur esthétique et les histoires qu’ils racontent.

   
Elena Geuna Ce fut une expérience incroyable ; c’était merveilleux d’observer en détail l’extraordinaire collection du Mucem et d’en découvrir les résonances avec l’oeuvre de Jeff Koons. Chaque image, chaque objet, tout ce que l’on trouve dans la collection est profondément lié aux personnes—aux individus—et aux communautés auxquelles ils appartenaient. Dans son travail, Jeff Koons explore l’objet, l’observation du quotidien et son expérience, ce qui rejoint l’esprit du Mucem.
L’exposition s’ouvre avec l’oeuvre New Hoover Convertible, New Shelton Wet/Dry 10 Gallon Doubledecker, des aspirateurs présentés dans un boîtier en acrylique et éclairés par des lumières fluorescentes. Il s’agit d’un objet du quotidien dépouillé de sa fonction, de sa destination première. En parallèle, les objets du Mucem sont intimement liés à nos vies quotidiennes et sont montrés dans leur intégrité, ce qui permet au spectateur de les confronter.
 
M.  Pouvez-vous nous raconter comment ce projet a pris forme ? Et comment se sont déroulées les différentes visites de Jeff Koons au musée ?
   
El. G. Cet ambitieux projet est né d’une conversation entre Jean-Jacques Aillagon et Jean-François Chougnet, qui a donné lieu à une aimable invitation adressée par le Mucem à Jeff Koons, convié à Marseille pour découvrir le musée et ses immenses réserves. Quand Koons a exploré les collections du Mucem pour la première fois, sa curiosité sans borne a été piquée. Les réserves du musée sont un vaste labyrinthe d’objets, de documents, d’oeuvres d’art et de trésors extraordinaires que Koons a trouvés fascinant. Cette déambulation dans les réserves fut pour lui une occasion unique d’interagir avec une grande variété d’objets de la vie quotidienne.
Après ce premier voyage à Marseille, plusieurs autres visites se sont succédées, physiques comme virtuelles ; et avec l’aide précieuse d’Émilie Girard, nous avons pu examiner les collections pièce par pièce, puis finaliser la sélection. Ce fut une expérience très excitante et stimulante, pour l’artiste comme pour moi.
   
Ém. G..  Le Mucem a eu de nombreux échanges avec Koons : nous lui avons d’abord proposé des choix d’objets issus de nos collections pour chacune de ses oeuvres, puis ces choix se sont affinés en fonction des pistes et des nouvelles idées qu’il lançait. Certaines associations sont nées naturellement pourrait-on dire, comme la présentation de l’intérieur breton à côté du New Hoover Convertible, New Shelton Wet/Dry 10 Gallon Doubledecker : nous lui avons très vite proposé qu’une unité écologique, cet espace domestique « sous cloche », puisse venir faire écho à ses aspirateurs sous vitrine. Il y avait un rapprochement méthodologique intéressant à faire : montrer comment l’artiste et le muséologue travaillent en « prélevant » le quotidien.

Ce qui a vraiment fait avancer les choses, et ce qui a été la marque de fabrique de la conception de cette exposition, ce sont les périodes où Koons est venu à Marseille et a passé du temps en réserves, devant les objets. On partait d’une idée, on allait voir les objets auxquels nous pensions, on faisait des simulations de présentation… et parfois, Jeff Koons découvrait une autre série d’objets, presque par hasard, au détour d’une allée, et ainsi naissait une nouvelle idée qu’on retravaillait jusqu’à la sélection finale. Ce fut un travail très minutieux. Rien n’a jamais été bâclé ou décidé à la va-vite. Tout est très pensé dans cette exposition.
Nous avons avancé de proche en proche pour finalement construire quelque chose de très cohérent qui revisite l’histoire des collections, la manière dont elles ont été collectées, leur usage ou leur caractère documentaire, leur sens et les détournements de sens possibles, leur esthétique…
Les phases de travail autour de la scénographie ont également permis d’affiner les choix d’objets, car la mise en espace des oeuvres de Koons et des collections du Mucem permettait de consolider nos intuitions ou au contraire de les infirmer. Le scénographe Pascal Rodriguez fut d’ailleurs très impliqué dans la conception du contenu de l’exposition. Chaque salle a sa propre ambiance et raconte quelque chose de différent.
   
M. De quelle manière les 20 oeuvres de Jeff Koons entrent-elles en correspondance avec les objets de la collection du Mucem ?
   
El. G. Cette exposition a pu devenir réalité grâce à la générosité extraordinaire de la Pinault Collection qui a soutenu le projet depuis le début en acceptant de prêter ses oeuvres de Koons.
Le dialogue qui se noue entre les sculptures et peintures de Koons et la variété des objets des collections du Mucem permet d’enrichir l’expérience des visiteurs, les invitant, salle après salle, à une redécouverte spontanée du quotidien. Différents types de résonances sont proposées au visiteur : la rencontre entre Jeff Koons et les collections du Mucem génère des associations formelles, symboliques, ou poétiques, explorant de nouvelles significations et interprétations des oeuvres exposées et favorisant un dialogue ouvert.
Par exemple, lorsque nous entrons dans la salle où est présentée l’oeuvre Travel Bar, un moulage en acier inoxydable d’un bar portatif, nous sommes confrontés à un certain nombre de tasses en céramique et de récipients en verre exposés sur une vitrine circulaire. Ce choix traduit l’intérêt de Koons pour les objets du quotidien, mais aussi le sentiment d’auto-représentation généré par ses oeuvres. Le dialogue suggéré par Travel Bar en tant que sculpture et sa fonction « originale » de bar portatif amplifie la signification de l’oeuvre et la relie à d’autres images relatives au transport, comme les tasses avec une poignée qui peuvent être transportées.
   
Ém. G. Jeff Koons a plusieurs fois répété pendant le travail de conception de l’exposition qu’il ne fallait pas trop expliquer la nature de ces rapprochements, mais que chaque visiteur devait pouvoir lui-même se créer son propre parcours et son propre sens dans l’exposition. C’est ce qui a guidé notre choix de ne pas faire de texte de salle, mais de seulement éclairer le parcours par les cartels et des citations inédites de Koons, émaillant la visite comme autant d’indices. Les rapprochements sont tantôt formels, tantôt contextuels, tantôt poétiques ou encore ludiques… Il y a une grande liberté dans la manière qu’a eue l’artiste de s’approprier la collection du Mucem, de la faire parler, discuter avec ses propres oeuvres. L’exposition s’appuie sur la plasticité et la polysémie des objets et gomme la différenciation entre les catégories, entre art savant et art populaire. C’est un parcours libre et très ouvert.
   
 
   
   

 

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